Ainsi, l’ex agent de la garde nationale avait ouvert plusieurs comptes au niveau de l’institution financière Kafo Jiginew avec des faux documents après sa radiation des rangs de la garde nationale en 2017. Et ce, jusqu’à ce qu’il parvienne à soutirer la somme colossale de 2.391.000FCFA des caisses dudit établissement financier. Pour mener à bien ses opérations, Soungalo avait fabriqué de faux cachets portant la dénomination des pelotons de Garde et l’identité d’un responsable des zones dans lesquelles il avait projeté d’opérer, à savoir Kayes, Ségou, Fana et Bamako.
Et s’agissant des lettres d’engagement pour arriver à avoir des sommes qu’il décidait d’extorquer, l’ex soldat les prenait à la caisse où il formulait des demandes de prêt qu’il faisait valider en apposant le faux cachet et en signant en lieu et place de l’autorité hiérarchique locale.
C’est sur cette même lancée qu’un jour, Soungalo décide de revenir dans la capitale où il a encore ouvert un compte à l’Agence Kafo Jiginew de N’Golonina avec de faux documents pour solliciter un prêt de 300.000FCFA. 56 Et les agents de la caisse de cette agence alertés aux agissements frauduleux du voleur et ayant douté de la véracité des documents produits par lui, ont immédiatement alerté ses chefs hiérarchiques qui ont confirmé sa radiation.
De ce fait, il fut arrêté par des militaires pendant qu’il était encore à la caisse. A la suite, la caisse d’Epargne Kafo Jiginew à travers son chef contentieux porta plainte contre Soungalo Konaré pour faux et usage de faux et vol.
Par ailleurs, lors de sa première comparution devant le juge d’instruction, l’inculpé n’a pas nié les faits qui lui étaient reprochés. Idem devant les juges aux Assises du mardi 8 décembre 2020. L’accusé a reconnu tous les faits et prétendait que son papa était gravement malade à Banjul (Gambie). « J’ai pris une permission verbale de 4 mois avec mon commandant de groupe (à la Présidence de la République). Après une enquête, j’ai fait 25 jours de punition. Et ensuite, j’ai été radié des rangs des éléments de la Garde Nationale. Après ma 1ère désertion, ma solde a été coupée pendant 2 mois. Et j’ai été incorporé en 2013 et j’ai eu ce problème en 2018. Oui, j’ai établi des faux documents de certificat de présence au corps »a-t-il révélé.
Sans langue de bois, Soungalo avoue également qu’au moment où il a été radié, il avait donné de l’argent à un ami pour contrefaire les cachets de ses supérieurs et imitait les signatures des ordonnateurs de dépenses.
Dans son réquisitoire, le Procureur Mamadou Bandiougou Diawara relate que l’accusé n’avait aucunement l’intention de rembourser les montants soutirés à l’Institution financière. « Je sollicite que les charges contre l’inculpé soient maintenues »a-t-il manifesté.
De son côté, l’avocat de la Défense a plaidé pour les circonstances atténuantes en faveur de son client. Il a formulé que le père de celui-ci était très malade. « C’est pour venir à son secours, il a eu la mauvaise idée de produire de faux documents pour avoir de l’argent. Les faits sont clairs et mon client n’a point nié même s’il explique par le besoin urgent. Je sollicite votre mansuétude en lui faisant bénéficier des circonstances atténuantes » a insisté Me Fodoue.
Après ces différentes plaidoiries, la cour a reconnu coupable Soungalo Konaré de faux, usage de faux et de contrefaçon des sceaux de l’Etat. Ainsi, il lui a été infligé 5 ans d’incarcération avec le remboursement de la somme volée et le payement de 750.000FCFA pour dommages et intérêts à Kafo Jiginew. Une peine bien méritée !
Par Mariam SISSOKO
Source: Le Sursaut