Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mohamed Salia Touré, selon nos informations, s’apprête à nommer la CEO de la startup Zabban Holding, Aïssata Diakité, comme Directeur général de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ). Un mauvais casting et un pari hautement risqué pour l’avenir de la structure.
Le 10 décembre dernier, le DG Yaya Dao, le Directeur Général de l’agence pour la Promotion de l’emploi des Jeunes (APEJ) a démissionné de son poste. Il a informé le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle via un courrier en date du 10 décembre 2020. Le démissionnaire évoque un climat délétère qui vise à nuire à sa personne et ne le permet pas de travailler efficacement.
En réalité, le DG a été intimidé et un climat délétère ne lui permettant pas de travailler. Et la décision de nomination de Dame Aissata Diakité à la tête de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) est très imminente pour remplacer Dao.
Puisque, selon des sources dignes de foi, la décision est presque actée. Une erreur monumentale et un grand saut dans l’inconnu qui scellera définitivement le sort de l’APEJ. Aïssata Diakité, est une agricultrice et ingénieur, fondatrice de Zabbaan, pose à côté de ses nouveaux jus de fruit fabriqués au Mali, à Bamako, le 13 octobre 2017.
Une structure déjà en difficulté pour payer ne serait-ce que le salaire du personnel, à cause de la suppression de ses principales ressources notamment la taxe emploi jeune (TEJ), estimée à environ 9 milliards FCFA par an.
Selon nos informations, Dame Aissata Diakité -que le ministre Touré s’apprête à nommer- n’a aucune expérience dans la gestion administrative et financière. Mieux, elle n’a aucune connaissance du fonctionnement de l’administration publique malienne encore moins un contact avec les structures d’emploi de jeunes ou des partenaires techniques et financiers du secteur. Sa seule expérience professionnelle se résume à son unité de conditionnement de jus (Zabban holding).
Après la visite des bureaux pour appréhender le cadre de travail des agents, le ministre a eu un entretien avec le Directeur général avant de suivre une présentation générale sur la structure commentée par son premier responsable Yaya Dao.
A la suite de cette présentation, le ministre a écouté avec intérêt l’intervention du Secrétaire général du comité syndical. Mohamed Malikité a, au nom de ses 179 collaborateurs, félicité le ministre pour sa nomination avant de mettre le doigt sur certaines préoccupations lancinantes et factuelles : l’instabilité des équipes de direction ; la crise budgétaire exacerbée depuis la suppression de la taxe emploi jeune ; le climat social et la nécessité de pourvoir l’espoir chez les jeunes qui constituent le public cible de l’APEJ.
« …Je constate depuis un certain temps, qu’un climat délétère s’est installé au sein de ma structure avec des suspicions de tout genre, motivés par une volonté manifeste de me nuire. Par ce constat, il m’est impossible désormais de continuer à servir avec efficacité la cause de la jeunesse malienne. C’est pourquoi, je vous présente ma démission avec effet immédiat », peut-on lire dans la correspondance.
En effet, suite à la suppression de la Taxe Emploi-Jeunes, le nouveau mécanisme de financement de l’APEJ, est constitué désormais par une subvention. Ce dispositif inadapté a replongé l’Agence dans la même situation d’instabilité financière que 2008. Par conséquent, l’Agence a depuis 2019, du mal à honorer ses engagements vis-à-vis de son public cible et de ses fournisseurs. Aussi, est-il à craindre une aggravation de la tension de trésorerie qui, risquerait à terme de déboucher sur beaucoup de désagréments y compris judiciaires.
Selon le ministre Touré, dans son intervention, lui-même en étant membre du Conseil d’administration, a souligné que l’APEJ est une structure remarquablement importante dans le cadre institutionnel du département de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Il a rappelé combien cette structure a inspiré certains pays africains en raison de sa pertinence et de son originalité. C’est donc le cœur serré, a-t-il ajouté, qu’il mesure les défis actuels liés au tarissement des ressources de l’APEJ tel que présenté par le Directeur général Yaya Dao appuyé par le responsable du syndicat, Mohamed Malikité. Il s’est engagé à examiner très rapidement la situation afin de trouver, avec la Direction générale et son Equipe, les pistes de solution les plus idoines et les plus adaptées. L’objectif recherché in fine étant de redonner à l’APEJ les moyens de son fonctionnement et de son dynamisme, afin de faire face à la question cruciale de l’emploi des jeunes. Il a également indiqué que toutes les mesures entrant dans le cadre du redressement seront prises conformément aux hautes orientations du Président de la Transition et du Premier ministre. La visite a pris fin par des prières et une photo de famille.
Selon le Directeur démissionnaire, au titre de l’année 2020, certaines activités planifiées sont réalisées et d’autres sont en cours. Ainsi 120 jeunes ont été mis en stage de qualification professionnelle, 1 091 jeunes formés sur les chantiers écoles avec une création de 34 007 journées de travail en partenariat avec le PNUD et dans le cadre des filets sociaux, 533 jeunes formés en éducation financière dans le cadre du PIC III, 20 jeunes formés en entreprenariat dans le cadre du PAJERKO, 2 655 jeunes formés en entrepreneuriat et compétences de vie (EJOM), 678 jeunes dotés en kits de démarrage de 300 000 FCFA chacun (EJOM), 49 plans d’affaires financés pour 37 907 500 FCFA (EJOM), 699 jeunes financés pour 293 414 990 FCFA dans le cadre du PIC III, un document stratégique pour la mobilisation des ressources auprès des partenaires a été élaboré, un plan d’actions de riposte contre le COVID 19 a été élaboré, une campagne de recouvrement des prêts est amorcée.
Cette proposition de nomination par Mohamed Salia Touré n’est point une surprise. Puisque lui-même, avant sa nomination à la tête du département stratégique de l’Emploi, était au chômage et avait du reste très peu travaillé dans la vie.
Alors que voulez-vous, s’il tente de nommer une personne dépourvue de toute connaissance administrative et financière ? Quoiqu’il en soit, si cette décision se confirmait, elle entraînerait l’APEJ dans l’abîme à l’initiative de Mohamed Salia Touré. Lequel en portera la responsabilité morale durant tout le reste de sa vie.
Juste « petit poulet » est sous la charme et le goût du jus de fruits de la dame Diakité, et il l’amene auprès de lui pour se profiter et savouré le jus et la charme du star de la Star-up malien dans le Transition au vis-à-vis du peuple.
Bakary Mamadou COULIBALY
Source: Echos Media