« Il faut mettre fin au monopole de la CIE (compagnie ivoirienne d’électricité) et de la SODECI (société de distribution d’eau) », a déclaré le président ivoirien lors des célébrations de la fête du Travail du 1er mai.
« Je lance un appel à tous ceux qui souhaitent venir investir dans ces secteurs de le faire pour que nous ayons une saine compétition qui permettra de maîtriser les prix et de baisser le coût de l’électricité », a-t-il poursuivi, sous les acclamations des syndicats des travailleurs.
Hausse spectaculaire des prix en janvier
Les quatre confédérations syndicales de travailleurs du pays avaient toutes dénoncé « le malaise » provoqué par la hausse du coût de l’électricité, chiffrée à 40% sur cinq ans par l’Union fédérale des consommateurs.
Les bailleurs internationaux ont fait pression pour augmenter les tarifs et assurer l’avenir de la CIE – privatisée en 1990 et contrôlée par le spécialiste ouest-africain de l’énergie Eranove – qui vendait à perte le courant à la population grâce à d’importantes subventions gouvernementales.
Entré en vigueur en janvier, un « ajustement tarifaire » devait correspondre à une « hausse de 6 à 10 % » du prix du kW/h pour 60 % des abonnés, selon le ministre de l’Énergie, Adama Toungara.
Une « injustice inadmissible »
« Nous avons découvert que la décision gouvernementale n’a pas été correctement appliquée et que certains abonnés ont connu une hausse plus élevée que celle initialement prévue allant jusqu’à 30 %, 40 % voire 50 % », a déploré Alassane Ouattara, dénonçant une « injustice inadmissible ». En conséquence, le chef d’État a décidé « de l’annulation pure et simple » de l’augmentation de janvier.
La production ivoirienne d’électricité, la plus importante d’Afrique de l’Ouest, est assurée par la CIE, chargée aussi de la distribution et de la commercialisation de l’électricité nationale.
Depuis la fin de la crise postélectorale meurtrière de 2010-2011, la Côte d’Ivoire est engagée dans un processus de reconstruction de son réseau. Les autorités projettent d’investir environ 16 milliards d’euros dans le secteur d’ici 2030, en grande partie grâce à des capitaux privés.
Source: Jeune Afrique