Enfin, le parti Forces Alternatives pour le Renouveau et émergence (FARE) de Modibo Sidibé rompt le silence. Dans une déclaration publiée le 15 octobre 2018, il a non seulement déploré la détérioration de la situation sécuritaire, socio-politique et économique nationale, mais a aussi demandé le report des élections législatives pour conduire les réformes institutionnelles et structurelles dont le pays a besoin. Le Mali va mal, même très mal ! Et la situation est, de nos jours, plus qu’ inquiétante.
Selon le parti de l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, cette situation du pays est due à plusieurs choses dont l’affaiblissement généralisé de l’Etat, qui se manifeste dans des régions entières par l’absence d’autorité et de services sociaux de base ; la tension de plus en plus exacerbée du front social dans divers secteurs d’activités et la dénonciation sur la voie publique par certaines populations de leurs difficiles conditions de vie ; le manque de ressources financières dans les caisses de l’Etat ; la fragilisation progressive du tissu social sous l’effet de confits inter communautaires fratricides, aggravés par l’activité des groupes extrémistes violents et la dissémination croissante des armes… Pour ce parti d’Opposition, trop de sang a coulé dans ce pays et les Maliens continuent à être victimes de l’insécurité. « Il ne se passe quasiment plus de semaine sans que ne soient perpétrés des assassinats, des enlèvements, des actes de dévastations et de destructions de biens, dont les auteurs semblent agir dans une impunité quasi-totale », regrette-t-il, avant de laisser entendre : « Ce développement de l’insécurité dans le pays montre combien la crise est profonde et force est de constater, pour le déplorer, que l’Accord issu du processus d’Alger peine à apporter les réponses appropriées à la crise ». Face à tous ces problèmes, Modibo Sidibé et ses collègues estiment que rendre les prochaines élections législatives libres, transparentes et équitables est non seulement une nécessité, mais un impératif pour la paix et la sécurité dans ce pays. Pour cela, selon le FARE, il y a des pièges à éviter. La tenue des élections législatives dans ces conditions comme les reporter unilatéralement en dehors de tout processus consensuel de sortie de crise durable serait une fuite en avant désastreuse pour notre pays, est un de ces pièges.
Dans le souci de mettre n à cette déchirure de notre pays, le part FARE propose un vrai processus inclusif de refondation de l’Etat au regard des insuffisances de nos institutions, des menaces qui pèsent sur l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays, ainsi que des problèmes de développement économique et social. « Plus que jamais, il y a urgence, face aux multiples périls qu’il y a en la demeure malienne, que notre peuple puisse se réunir pour parler, de la base au sommet, revisiter nos institutions et nos pratiques démocratiques et proposer des réponses endogènes aux maux dont source le pays », lit-on dans leur déclaration. Le parti FARE opte pour un Dialogue national et le report des législatives Les militants des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE) sont de ceux qui pensent qu’il y a décit de dialogue franc dans ce pays. Or, estiment-ils, pour poser les jalons d’une véritable sortie de crise structurelle de notre pays, les gouvernants doivent convenir de la tenue d’un Dialogue National Refondateur, devant arrêter les orientations majeures dont les Maliens conviendront quant à l’avenir du pays, l’infrastructure institutionnelle de notre Etat, nos réponses aux exigences de l’intérêt général et aux frustrations dont soufrent les populations au quotidien et décider du report des élections législatives pour une durée en cohérence avec la conduite des réformes institutionnelles et structurelles dont le pays a besoin. C’est le seul moyen, selon les FARE, de redonner espoir et confiance aux Maliens, concitoyens, et de donner un soue politique nouveau à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Avant de terminer, Le parti FARE a invité ses militants à garder foi en son projet pour le Mali. Boureima Guindo
Source: Le Pays