Dans le cadre de l’organisation des élections législatives de 2020, un groupe national de réponse électorale a été mis en place hier dans un hôtel de Bamako. L’objectif de ce groupe, composé d’acteurs étatiques et non étatiques, est de recommander des stratégies de réponses aux risques de violences liées aux élections législatives de cette année en rapport avec les lois électorales, la sécurité humaine, l’éthique et les bonnes pratiques en vigueur au Mali. La cérémonie de lancement de cette plateforme a été présidée par le représentant du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Kalifa Sékou Traoré. Il y avait aussi la présidente du conseil d’administration du Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (WANEP – Mali), Me Saran Keïta et plusieurs autres personnalités.
Selon la présidente du conseil d’administration du WANEP-Mali, ce lancement marque une étape importante de la mise en œuvre du projet sous-régional :« Suivi, analyse et atténuation de la violence électorale (EMAM)», porté par son organisation avec l’appui financier de l’Union européenne. Le projet, a détaillé Me Saran Keïta, vise à renforcer les capacités régionales et nationales pour des processus électoraux pacifiques, la paix, la stabilité dans des pays devant organiser des élections législatives et présidentielles entre 2018 et 2021 dans des contextes et conditions très sensibles, voire fragiles.
Par ailleurs, la première responsable de WANEP-Mali a souligné que le cas du Mali résume bien la situation de nombreux pays de la région du Sahel. Elle ajoutera que WANEP, à travers son programme alerte précoce et réponse rapide (NEWS), suit avec une attention particulière et beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation politico-sécuritaire de notre pays surtout en cette période électorale. À ce propos, elle a évoqué la prolifération des groupes armés non étatiques, la détention d’armes de guerre par des civils, la fermeture de plus de 600 écoles dont environ 237 dans la Région de Mopti.
Me Saran Keïta a aussi rappelé la persistance des foyers de tension et les actes terroristes perpétrés par les groupes radicaux violents qui demeurent encore une source de préoccupation. «C’est pourquoi, il convient d’œuvrer pour la prévention mais aussi pour le règlement pacifique des crises politico-sécuritaires qui agitent notre pays notamment dans les régions du Centre», a-t-elle déclaré.
Quant au représentant du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, il a indiqué que cette initiative permet de renforcer la dynamique de paix liée au processus électoral en cours, crucial pour l’avenir démocratique de notre pays. Kalifa Sékou Traoré a réitéré l’engagement de son département à accompagner le projet EMAM pour qu’il puisse répondre aux attentes.
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR