Dans le souci d’avoir des élections crédibles et apaisées en 2018 au Mali, l’hôtel Radisson Blu de Bamako a servi de cadre à un évènement de grande envergure, le vendredi 6 juillet 2018. Un cadre offert par la fondation CMDID et le NDI afin d’inviter tous les candidats ainsi que tous les partis politiques à la signature de la troisième édition du code de bonne conduite tout au long des processus électoraux.
Quand nous parlons d’élections en Afrique et plus précisément au Mali, notamment l’élection présidentielle de ce 29 juillet, des inquiétudes laissent transparaitre du pessimisme conduisant à conclure sur une crise postélectorale. Ces soucis restent motivés par le comportement des partis politiques avant et pendant les campagnes, mais aussi lors des élections, voire après les élections. Parfois aussi ce sont des soucis comparatistes partant d’une induction sur la base de ce qui se passe ailleurs dans telle ou telle situation pour aboutir à une généralisation sur les autres pays. En général, les élections se soldent par des crises. C’est pour empêcher que cela arrive au Mali en 2018 que la CMDID et le National Democratic Institute for International Affairs (NDI) ont organisé le vendredi dernier une « cérémonie de signature solennelle du code de bonne conduite des partis politiques et des candidats aux élections présidentielles, législatives, régionales et communales de 2018. »
Aux dires du directeur résident du NDI, M. Badié Hima, « Depuis près d’une vingtaine d’années, le Code de Bonne Conduite est entré dans les mœurs politiques et dans les traditions électorales de nombreux pays, comme une bonne pratique électorale et démocratique qui a d’une part contribué à apaiser les processus électoraux, à maintenir les contradictions ou divergences politiques naturelles et logiques en démocratie […] » Ce code est défini dans le document en question comme « un ensemble d’engagements entre les partis politiques et les candidat (e)s pour un bon comportement des responsables, des cadres et des militant (e)s à toutes les phases du processus électoral. »
À partir de ce qui précède, il est possible de comprendre que cet évènement grandiose, cette signature de code précisément, reste motivé par le souci de la tenue d’élection apaisée. Pour ce faire, il faudrait inviter les principaux acteurs de cette échéance à un véritable contrôle de comportement. Les candidats ainsi que les partis politiques doivent savoir s’en remettre au code électoral avant, pendant et après les élections. En ce qui concerne les activités de précampagne, les candidats ainsi que les partis politiques doivent faire montre d’engagement notamment dans la sensibilisation des citoyens à s’inscrire sur les listes électorales, au retrait des cartes d’électeur, mais aussi et surtout à s’assurer de la bonne distribution de ces cartes.
A l’ouverture des campagnes, la CMDID et le NDI ainsi que tous leurs partenaires invitent les acteurs électoraux, à travers l’article 16 du code de bonne conduite, à « faire leurs campagnes électorales sur la base des projets de société et des programmes politiques dans le strict respect des dispositions législatives et réglementaires. » et ainsi mener des campagnes plus responsables et plus consciencieuses. Telle est l’invitation qui leur est lancée afin d’éviter tout amalgame pouvant conduire à des crises. C’est dans cette mesure également que l’article 25 dudit code invite les candidats, voire les partis politiques, à « se faire représenter dans les bureaux de vote (le jour des élections) par des délégué (e)s bien formé (e)s, instruit (e)s de leurs devoirs et responsabilités. »
Ce document, aux dires du président du NDI, « s’est révélé comme un outil pédagogique de promotion et de consolidation de la démocratie en Afrique, en intégrant une dimension morale dans les processus électoraux et en accompagnant les mécanismes juridictionnels, juridiques et politiques déjà en place. »
Ce document, selon le Comité de Suivi, a fait ses preuves dans de nombreux pays notamment en Guinée, en RDC, au Tchad, au Niger, au Burundi, au Mali, etc. Il ne vise que la pacification du processus électoral. Cela se voit aisément à travers son article 35 qui invite les partis et candidats à « régler de manière pacifique, à travers le dialogue permanent, la concertation, la consultation et la médiation, tout différend qui surviendrait dans le processus électoral. »
Notons enfin que tous les candidats retenus définitivement par la Cour constitutionnelle ainsi que tous les partis politiques présents ont apposé leur signature sur ledit code de bonne conduite. Les grands absents lors de cette cérémonie solennelle de signature étaient Harouna Sangaré, Cheick Modibo Diarra, Modibo Koné, Mamadou Traoré, Hamadoun Touré, Adama Kané et Oumar Mariko. Les candidats et les partis n’ayant pas signé ont la possibilité de le faire ultérieurement, a tenu à préciser le Comité de Suivi.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays