Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Pour avoir volé un bidon d’huile de 20 litres : un apprenti mécanicien tabassé puis aspergé d’eau qu’il prenait pour de l’essence, défèque dans son pantalon par crainte du supplice de l’article 320

Les populations qui ont ras-le-bol des meurtres ignobles et les vols à répétition perpétrés par des malfrats multi récidivistes ne pensent plus désormais qu’à les éliminer physiquement pour vivre en toute quiétude. Au moindre cri au voleur, le pire peut arriver. Le supplice le plus pratiqué est l’article 320 qui consiste d’abord à asperger le corps du voleur d’essence achetée à 300 F CFA et ensuite à l’enflammer avec un brin d’allumettes dont la boîte coûtait  20F. Par ce mode opératoire, beaucoup de malfaiteurs ont péri, mais cela n’effraie pas pour autant d’autres qui défient la mort qu’ils craignent pourtant.

population foule voleur

 

 

Ce fut le cas d’un jeune homme, le lundi 19 mai dernier, qui après avoir volé un bidon d’huile de 20l fut rattrapé par la clameur publique et bastonné à sang. Ensuite, il fut aspergé d’eau par un justicier bénévole qui menaçait de le brûler vif. Croyant que c’est de l’essence, le voleur paniqué, chia dans son pantalon avant d’implorer à genoux le pardon de la population. Malijet était sur les lieux.

Le lundi 19 mai, vers 13h30mn, la bande des 30 mètres de Kalaban Coura ACI en Commune V du District de Bamako était noire de monde. Tous étaient venus soit pour assister ou participer au lynchage d’un voleur qui n’avait dérobé qu’un bidon d’huile de 20l d’une valeur estimée à 15.000 FCFA. Ce dernier, du nom d’Alassane Bocoum, âgé environ de 25 ans est employé comme apprenti mécanicien dans un garage automobile situé non loin du Lycée Saint Pierre. Son employeur est partenaire en affaires depuis fort longtemps d’Ousmane Guindo, un marchand de lubrifiants et autres accessoires d’automobiles dont le magasin est situé à quelques 300 mètres du garage.

Il approvisionne en matériels, le patron d’Alasane. Ce dernier a aussi l’habitude en cas d’indisponibilité d’y envoyer ses petits. Ce lundi 19 mai, il a envoyé Alassane et un autre employé pour lui acheter un bidon d’huile de 20l à 15.000 FCFA. Les deux jeunes hommes avec une idée derrière la tête, arrivent et commencent à plaisanter avec Ousmane qu’ils connaissent bien. Après les causeries, ils lui expliquent l’objet de leur visite et lui remettent les 15.000 FCFA. Pendant que celui-ci s’affairait pour les satisfaire, Alassane profite de son inattention pour piquer un autre bidon.

Son butin en mains, il cherchait à s’enfuir avec à l’insu du magasinier. Mais la chance n’était pas de son côté. Car, le téléphone portable d’Ousmane déposé sur un tabouret au dehors sonna aussitôt. Ce dernier sortit pour répondre à l’appel. Il voit Alassane qui partait à pas endiablés avec un de ses bidons d’huile. Il l’interpella une fois. Alassane se retourna mais, fit la sourde oreille en continuant son chemin. Ousmane cria alors de toutes ses forces au voleur.

Les Bamakois qui sont désormais attentifs et réceptifs à cette alerte se sont aussitôt lancés à sa poursuite. Il laissa tomber le bidon et prit la poudre d’escampette tout comme son complice qui était encore dans la boutique. Quand Alassane allait être rattrapé par ses poursuivants, il se dirigea vers la mosquée verte située juste au bord de la bande des 30 mètres afin d’y trouver refuge. Mais le gardien sachant que les fidèles musulmans faisaient la prière de 14 heures, c’est-à-dire « Salifana » lui ferma la porte au nez. Il était donc à la merci des justiciers bénévoles. Ceux-ci très remontés le tabassèrent copieusement. Affaibli et saignant du crâne, il fut ensuite aspergé d’eau par un des justiciers qui lui a fait croire que c’est de l’essence, menaçant de le brûler vif.

Le voleur qui ne voulait pas être carbonisé perd son sang froid et devint tout agité. Il sautait ça et là en criant : « Ne me brûlez pas. Je ne volerai plus jamais dans ma vie. Pardonnez-moi,… ». Ensuite, il s’écrie : « J’ai chié dans mon pantalon. Faites à cause de Dieu, épargnez-moi ». L’on croyait qu’il disait cela pour seulement appeler à la clémence de la foule. Mais celle-ci constata qu’il avait effectivement déféqué car, il était pris en chasse par une marrée de mouches. Plus tard, Ousmane, le boutiquier vint lui-même supplier les gens pour l’épargner car, il le connaît depuis très longtemps.

Ceux-ci en majorité ont entendu raison. Et celui qui l’a aspergé d’eau le lui fait savoir en affirmant qu’en cas de récidive, c’est de l’essence qu’il utilisera. Ensuite, le boutiquier et quelques individus ont fait venir un taxi pour le conduire au commissariat de police du 11è Arrondissement. Le taximan accepta de l’embarquer malgré son odeur nauséabonde afin de  l’éloigner de la foule car, certains voulaient toujours le battre à mort. Interrogé par le nouveau Chef de la Brigade de recherches, l’Inspecteur de police Mohamed Lamine Coulibaly, le voleur ne pouvait que plaider coupable. Il confesse qu’il avait planifié avec son complice, de voler le boutiquier en le faisant distraire et soutient que c’est sa première tentative de vol. Après l’avoir entendu, l’Inspecteur Coulibaly le plaça derrière les barreaux en attendant son déferrement. En voilà un qui ne recommencera plus jamais.

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance