Le ministre des Sports, Housseini Amion GUINDO, a rencontré, hier jeudi, les membres du comité de normalisation du football au stade Ouezzin COULIBALY de Bamako.
L’objectif de cette rencontre pour le ministre était de rappeler à ce comité la mission à lui confiée en vue d’un nouveau départ du football malien. Il s’agit, entre autres, d’organiser l’Assemblée générale élective de la FEMAFFOT, de faire un audit administratif et financier du comité exécutif sortant, de réunifier les acteurs du football.
À l’entame de ses propos, le ministre des Sports est à nouveau revenu sur la genèse de cette crise. Il a rappelé que depuis 2013, notre football est confronté à cette crise sans précédente qui a survécue à toutes les médiations et décisions de justice. La situation, a-t-il déploré, commençait à impacter négativement sur les résultats sportifs de nos équipes nationales et de nos clubs. Elle devenait de plus en plus un réel problème d’ordre public, a-t-il estimé.
Le ministre a également souligné qu’à côté des démarches entreprises au plan national qui n’ont pas donné de résultats probants, il y a eu celles de la FIFA qui n’ont pas reçu également de réponses favorables, malgré leur insistance.
Certes la FIFA s’est impliquée dans le problème, mais son attitude n’était pas responsable pour avoir refusé à maintes reprises de se prononcer sur l’effectivité la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) par le comité exécutif sortant. De l’avis du ministre, si la FIFA avait jugé nécessaire de venir constater l’effectivité de la décision du TAS notifiée au comité exécutif sortant de la FEMAFOOT, on n’en serait certainement pas là.
« Plusieurs fois, nous adressons des correspondances à la FIFA afin qu’elle nous dise si la décision du TAS a été appliquée par le comité exécutif sortant. Certaines de nos lettres sont restées plusieurs semaines sans être répondues. Au lieu de nous répondre, la FIFA nous demande d’attendre encore le 20 mars. Je pense que cette situation est une fuite en avant de la FIFA », a-t-il déclaré.
Face à une telle situation, selon le ministre, l’État n’a pas d’autre choix que de s’assumer et de faire appliquer les textes de la république en la matière. C’est pourquoi le gouvernement a fait recours à la réglementation de notre pays qui lui donne le pouvoir, en tant que ministre des Sports, de dissoudre toute fédération dont l’exercice du pouvoir compromet la bonne marche de la discipline.
Quant à l’opportunité de sa décision, le ministre Housseini Amion GUINDO répond qu’elle se justifie au fait que le comité exécutif sortant ne pouvait pas organiser l’Assemblée générale élective de la FEMAFOOT en l’absence des responsables et des ténors sportifs qui ont été interdits de toutes les actions footballistiques du pays par ce même comité.
« Aujourd’hui, une assemblée générale élective sans ces personnes, c’est encore préparer une autre poudrière. C’est pourquoi le mandat va être donné au comité de normalisation de convier cette assemblée générale avec tous les acteurs du football », a soutenu Housseini Amion GUINDO.
Le ministre des Sports a rappelé aux membres du comité de normalisation, les missions qui sont attendues d’eux. Pendant leur mandat d’une année, ils auront l’exaltante et lourde mission de réunifier la famille de football, d’organiser le championnat national, de rétablir les liens entre le Mali et les instances internationales du football (la CAF et la FIFA), de relire les textes qui régissent le football dans notre pays et de définir les relations entre la fédération et l’État, de professionnaliser le championnat national, de procéder à l’audit administratif et financier du comité exécutif sortant de la fédération malienne de football et d’organisation une assemblée générale élective avec la participation de l’ensemble des acteurs du football.
Pour conclure ses propos, le ministre dit s’attendre à une sanction de principe de la FIFA en mettant ce comité provisoire.
Le président du comité provisoire, Sidy DIALLO, s’est réjoui au nom de son équipe de la confiance qui leur a été placée en eux pour conduire cette mission en vue d’un nouveau départ du football de notre pays. Aussi, a-t-il indiqué, au regard de la situation, la vie nous impose sa loi, celle de se regarder, de se parler et s’entendre en vue de trouver une solution aux problèmes.
Ensuite, il a clarifié que les membres du comité de normalisation ont été appelés sans être les meilleurs de tous, mais pour s’impliquer auprès de tous les acteurs en vue de trouver la solution la plus consensuelle possible, la plus acceptable pour tous et surtout la plus profitable et la plus utile au football de notre pays.
« Nous sommes venus à vous non pas comme des messies, des surhommes ou des magiciens, mais comme de simples Maliens conscients que nous sommes en capacité de surmonter cette crise. Nous sommes venus pour que nous nous parlions, pour qu’ensemble nous apaisions notre football, que nous pacifions notre espace, que nous redonnions confiance à tous ces Maliens, à tous ces Africains à tous ces amoureux du ballon rond », a martelé M. DIALLO avant d’ajouter que notre est quête de sursaut.
Par Sikou BAH
Source: info-matin