Selon des dispositions prises par le ministère des Transports et des Infrastructures, le port du casque sera obligatoire à partir du 1er janvier2023. A moins d’un mois de l’entrée en vigueur de la nouvelle mesure, les propriétaires d’engins à deux roues redoutent une probable spéculation sur les prix des casques en plus de la conjoncture économique.
Selon un communiqué du ministre des Transports et des Infrastructures, « des contrôles routiers réguliers seront organisés sur le port du casque de protection le 1er décembre 2022, suivis de l’application effective de la règlementation le 1er janvier 2023 ». Toujours dans le même communiqué, il est mentionné, que « le port du casque est obligatoire pour les conducteurs d’engins de deux à trois roues motorisés et leurs passagers, conformément au code de la route ».
En prélude à l’effectivité de la mesure gouvernementale, au grand marché de Bamako et aux abords des principales artères de la capitale, les casques demeurent la vedette parmi les autres marchandises. Il est 13h ce mardi près du ministère de l’Education nationale. Aboubacar Konté, vendeur de casque depuis 20 ans, est devant ses marchandises bien achalandées. Des casques de toutes catégories et à des prix variés. Il ne partage pas l’information selon laquelle, le port du casque serait obligatoire à partir de janvier prochain. « Selon mes informations, le gouvernement n’a pas dit que c’est une obligation, mais appelle la population à faire du port du casque une habitude », plaide-t-il. Le hic pour lui, c’est que pour le moment, le gouvernement n’a pas pris des dispositions pour rendre facile l’obtention des casques à des prix abordables. M. Konté nous apprend par la suite que dans son commerce, les prix des casques varient de 8 000 F CFA à 20 000 F CFA et plus.
Réfutant les critiques des clients sur des prix jugés exorbitants, Aboubacar Konté impute au contraire, la cherté de ses marchandises à leurs prix de dédouanement. Pour rendre le port du casque et son obtention faciles aux propriétaires de motocyclettes, M. Konté propose au ministère des Transports et des Infrastructures, d’importer les casques et de les revendre à des prix raisonnables aux commerçants en leur fixant des prix planchers moins chers à la population. Selon lui, le gouvernement ne doit pas exiger le port, mais plutôt informer et continuer de sensibiliser la population.
Nous n’avons pas remarqué beaucoup d’affluence pendant notre ronde dans les différents marchés et sur certaines artères principales de la ville de Bamako. Mais tel n’est pas l’avis d’Aboubacar Konté. Selon ses propres constats de vendeur, « les clients se faisaient un peu rares, mais depuis le communiqué du gouvernement, il y a de plus en plus d’acheteurs ».
Le port du casque n’est pas pour autant rejeté par tout le monde. Gaoussou Traoré, 44 ans, menuisier à Sirakoro Meguétana, est de ceux qui sont en phase avec les autorités publiques sur certains points. « C’est une bonne chose de porter le casque, mais seulement ça ne doit pas être imposé car vu la situation économique difficile du pays, la vie chère. Imposer cette mesure peut déclencher la tension sociale. Ce qui n’est pas aujourd’hui souhaitable. Le gouvernement doit aussi donner des instructions fermes aux forces de l’ordre d’agir avec professionnalisme envers les usagers ».
Ali Kassogué 22 ans, chauffeur de tricycle, estime pour sa part que le casque nous protège des graves accidents de la circulation routière et sauve notre propre vie. Toutefois, il lance un appel au gouvernement de mettre tous les moyens pour que chaque Malien puisse avoir facilement un casque et sauver sa vie et celle des autres.
Mohamed H. Maïga
(stagiaire)
Source: Mali Tribune