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Pois sucré : Ces petites graines qui font le bonheur des amateurs de jus frais

Sa production moyenne annuelle avoisine 10.000 tonnes et rapporte aux producteurs plus de 500 millions de Fcfa par an.

Depuis la nuit des temps, Sikasso ou encore le Kénédougou est connu de tous pour la culture du pois sucré. À un mois de la période propice du pois sucré, les commerçants arrivent, tout de même, à tirer leur épingle du jeu.
Le dimanche, c’est le jour de foire hebdomadaire du grand marché de Sikasso, où se regroupent des ressortissants des villages environnants. Il est 10 heures, le marché est plein comme un œuf. Les maîtres mots du jour sont, entre autres, les cris d’appel des clients, les négoces, les causeries, le désordre… Dans certains coins, l’odeur des condiments et surtout celle des poissons (frais et fumés) inondent l’atmosphère. Non loin des immeubles communément appelés « trois étages», juste en face du conseil de Cercle de Sikasso, se sont installés les vendeurs du pois sucré.
“ Tiokon timiman bèye “, “ Ka kilo dioli dima?”, en langue française « Il y a du pois sucré », «vous voulez combien de kilos de pois sucré ? », s’écrie un vendeur de la place. Aboubacar Ouattara, se nomme-t-il, pratique le métier depuis plus de 15 ans. Le quadragénaire affirme qu’il s’approvisionne à Sokourani-Missirikoro. « Chaque dimanche, je prends 11 sacs de pois sucré chez les producteurs. Ils me cèdent le kilo entre 400 et 450 Fcfa », confie-t-il, poursuivant qu’il vend le kilo à 500 Fcfa. M. Ouattara précise qu’il s’en sort bien. « Ce commerce m’a permis d’acheter et de construire une maison. En plus, j’ai pu acheter une moto et me marier », témoigne-t-il avec grand sourire. Par ailleurs, le commerçant de Sikasso attend avec impatience la période propice du pois sucré (le mois de janvier) afin de pouvoir bien se frotter les mains.

Fatoumata et Binta Niangadou, les foulards noirs enroulés autour de la tête, drapées dans de longues robes noires, avancent, en causant vers les sacs d’Aboubacar Ouattara. Les sœurs Niangadou sont là pour acheter le pois sucré en vue d’en faire du jus à vendre. «Chaque dimanche, nous achetons 10 kg. Cela couvre les besoins de la semaine », précise la plus grande (Binta), argumentant que ce business leur apporte assez. Sa sœur Fatoumata ajoute que ce jus délicieux est apprécié par les clients qui en raffolent. Ils en redemandent régulièrement, ce qui contribue à améliorer nos revenus. Le jus extrait est mis en bouteille et/ou dans des sachets plastiques et disposés au frais pour la vente, précise la sœur Fatoumata.
Debout derrière six sacs de pois sucré, certains frais et d’autres secs, Daouda Sogodogo n’a pas le temps de s’asseoir. Il a même de la peine à cause de l’affluence du marché. Tout comme Aboubacar, chaque semaine, Daouda achète quatre sacs de 100 kilos de pois sucré avec ses clients de Kapala, Niagasso, Kafana, Missirikoro et Tamba. Actuellement, le prix du sac varie entre 30.000 et 45 000 Fcfa. « Je vends le kilo entre 300 et 500 Fcfa et détaille également à partir de 25 Fcfa», ajoute-t-il. « Si j’arrive à écouler mes quatre sacs de 100 kilos dans la semaine, je peux gagner 10.000 Fcfa par sac », révèle-t-il gaiement. « Donne-moi la quantité habituelle, 2 kg de pois sucré », ainsi s’adresse le client Mamadou Diarra à Daouda Sogodogo. Il affirme que depuis un an il achète le pois sucré chez M. Sogodogo. « Il y a certains pois sucré qui sont pourris ou pas assez sucrés, mais ceux de Sogodogo sont vraiment de la qualité », s’exprime-t-il.
Le pois sucré est cultivé précisément dans les Cercles de Sikasso et Kadiolo. La culture, selon les spécialistes, occuperait la troisième place après le coton et la pomme de terre en terme de sources de revenus des producteurs de cette zone. La production moyenne annuelle avoisine les 10.000 tonnes. Elle rapporte aux producteurs plus de 500 millions de Fcfa par an. Néanmoins, les producteurs sollicitent la création d’une usine de transformation du pois sucré et le partenariat avec des projets et programmes évoluant dans le secteur afin d’absorber la production.
Mariam F. DIABATÉ

Source: Journal l’Essor-Mali

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