Le financement des systèmes financiers décentralisés, la restructuration et la mise à niveau des entreprises et la mise de l’eau potable à la disposition des populations vulnérables dans les quartiers périphériques, telles étaient, entre autres, les grandes décisions prises à l’issue du conseil des Ministres du mercredi 09 mai dernier dont les détails ont été donnés par les Ministres concernés au cours du point de presse hebdomadaire organisé par le Ministre du Commerce, porte-parole du Gouvernement, M. Abdel Karim Konaté.
Juste après le Conseil des Ministres du mercredi 09 mai 2017, la tradition a été respectée par le Ministre porte-parole du Gouvernement, M. Abdel Karim Konaté, à travers un point de presse 6ème du genre, il a été animé par trois membres du gouvernement. C’était au Secrétariat général du gouvernement. Il s’agissait des Ministres de l’Energie et de l’Eau, M. Malick Alhousseyni, de la Promotion des investissements et du Secteur privé, M. Konimba Sidibé et celui du Développement industriel, Mohamed Ag Ibrahim. Des Ministres directement concernés par communications écrites approuvées par le Conseil des ministres.
La première communication écrite avait trait au financement des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), autrement dit les Caisses d’épargne. Le ministre Konimba Sidibé qui a défendu le dossier au Conseil des ministres, a mis l’accent sur l’objectif principal de la mise en place de ce fonds destiné à garantir le refinancement des caisses d’épargne et qui répond à une volonté politique de soutenir cette activité. Ce fonds dont le financement est en cours auprès des partenaires techniques et financiers, est déjà crédité de 4 milliards de Fcfa par le gouvernement, a précisé le ministre Sidibé. Tout en poursuivant qu’aujourd’hui, les banques refusent systématiquement d’accorder des prêts à ces institutions de microfinance.
Raison évoquée, les crédits que les banques accordent aux particuliers, ne sont pas remboursés. D’où une énorme perte pour le système bancaire. Aujourd’hui, l’enveloppe à recouvrer est de 83 milliards de Fcfa, a déclaré le ministre de la Promotion des investissements et du Secteur privé au cours de ce point de presse hebdomadaire. Et pourtant, il y a plus d’une centaine de caisses de proximité dans notre pays et qui prêtent de l’argent à plus d’un million de nos compatriotes dans les 900 points d’opérations, a-t-il révélé.
La deuxième communication écrite était relative à la restructuration et la mise à niveau des entreprises. Dans son intervention, le Ministre du Développement industriel, M. Mohamed Ag Ibrahim, s’est dit heureux du lancement du programme de l’UEMOA sur la restructuration et la mise à niveau des entreprises. Un programme qui n’a pas d’ailleurs résisté à la crise politico-sécuritaire de 2012. Ainsi, après la phase pilote lancée au Mali et au Sénégal (deux pays pionniers dans l’espace UEMOA), l’institution sous régionale était passée à la phase relance, a-t-il expliqué. Il s’agit d’aider nos entreprises à être plus compétitives en faisant plus d’exportations. Ce programme sous-régional dont le coût estimatif s’élève à 9 milliards de nos francs, promet de jours radieux pour nos entreprises. Aujourd’hui, tous les opérateurs économiques en sont déjà informés, a déclaré le ministre Mohamed Ag Ibrahim.
À son tour, le Ministre de l’Énergie et de l’Eau, M. Malick Alhousseyni, qui a présenté un ambitieux programme dit d’urgences sociales, a montré toute sa satisfaction sur la question. Pour lui, ‘’mettre de l’eau à la disposition des populations vulnérables établies aux quartiers périphériques de Bamako, la capitale, est une volonté présidentielle qu’il faut nécessairement traduire en actes concrets’’. Aussi, le Ministre Malick Alhousseyni n’a pas hésité de dresser le tableau noir de ce secteur : 1280 villages ou fractions ne sont pas dotés de points d’eau potable et 377 localités, 2000 à 5000 habilitants attendent leurs adductions d’eau, a-t-il souligné. Face à cette demande de plus en plus croissante, le Ministre Malick Alhousseyni a appelé à l’action immédiate. Outre le projet gigantesque de Kabala, il faut satisfaire en urgence la demande des populations en temps de canicule avec des solutions plus durables. Ainsi, les citernes d’eau convoyées pour servir les quartiers périphériques seront remplacées par des adductions d’eau. Le programme, qui s’étalera jusqu’en 2020, prévoit une série d’ouvrages, dont certains en cours, dans toutes les régions du pays. Le coût n’est pas encore connu, a avoué le ministre de l’Energie et de l’Eau avant de préciser que 150 milliards sont d’ores et déjà mobilisés.
Youssouf SANGARE
Le Malien