Le syndicalisme n’est ni un monde clos, ni un État dans l’État. Loin de replier sur lui-même l’instituteur syndiqué et de rechercher de façon purement égoïste l’amélioration du sort de sa corporation, il élargit l’horizon de ses membres, les associe par des liens nouveaux aux membres des corporations voisines, celles des différentes catégories universitaires, celles des fonctionnaires en général, et renforce leur solidarité avec l’ensemble du monde du travail.
Loin d’épuiser son efficacité dans les revendications d’ordre matériel, il se tient fidèle à un idéal moral et social de justice, et considère comme l’une de ses taches essentielles l’éducation des travailleurs. Loin d’être pour la puissance publique une cause d’affaiblissement, sa collaboration lui apporte le renfort d’une compétence technique qui l’aide à mieux gérer les grands services nationaux, et à hâter les réformes administratives que l’évolution et la complication des sociétés rendent nécessaires.
L’esprit syndical n’est pas un esprit de révolte systématique, mais bien de solidarité, d’ordre, de progrès et de véritable démocratie. Il n’est pas surprenant que la corporation des instituteurs, ayant été la première de celles des fonctionnaires à discerner ses caractères, ait été aussi la première à s’y rallier et à le promouvoir. Quelles différences y a-t-il entre une amicale et un syndicat ? Indépendamment du syndicat auquel il adhère, à quelles amicales peut appartenir un instituteur ?
Source : l’Inter de Bamako