L’UNICEF a mis en garde mardi contre les dangers de la violence en ligne, de la cyberintimidation et du harcèlement numérique qui affectent 70,6% des jeunes de 15 à 24 ans en ligne, et a appelé à une action concertée pour lutter contre la violence à l’encontre des enfants et des jeunes en ligne.
Cet appel a été lancé à l’occasion de la Journée pour un internet plus sûr, un rendez-vous mondial annuel qui démarre le 5 février et dure pendant tout le mois pour promouvoir un Internet meilleur auprès des jeunes, de leurs parents et de la communauté éducative.
Il fait suite à un récent sondage du Fonds des Nations Unies pour l’enfance auprès des jeunes, qui a reçu plus d’un million de réponses en cinq semaines dans plus de 160 pays et à des suggestions tirées d’une série de conférences organisées par des étudiants dans le monde.
Les jeunes y ont apporté des réponses réfléchies sur ce qu’eux-mêmes et leurs parents, les enseignants et les décideurs politiques pourraient faire pour assurer leur sécurité. Une des conclusions : la gentillesse constituait l’un des moyens les plus puissants de prévention de l’intimidation et de la cyberintimidation.
« Nous avons entendu des enfants et des jeunes du monde entier et ce qu’ils disent est clair : l’ Internet a perdu sa gentillesse », a déclaré la Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore. C’est la raison pour laquelle, à l’occasion de la Journée pour un internet plus sûr, l’UNICEF invite tout le monde, jeunes et moins jeunes, à être gentil en ligne, et appelle à davantage d’actions pour faire de l’Internet un endroit plus sûr pour tous.
L’Internet fait désormais partie intégrante de la vie des jeunes, quel que soit leur niveau de revenu. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), 94% des jeunes de 15 à 24 ans des pays développés sont en ligne ainsi que plus de 65% des jeunes des pays en développement. Ceci est bien supérieur au rythme d’utilisation d’Internet par la population en général. Dans le monde entier, la moitié de la population totale, quel que soit son âge, est en ligne.
Cette prolifération en ligne s’accompagne d’un risque accru. Selon les données de l’UNESCO sur la prévalence de la cyberintimidation dans les pays à revenu élevé, la proportion d’enfants et d’adolescents victimes de cyberintimidation varie de 5 à 21%, les filles semblant être plus susceptibles d’être affectées que les garçons.
La cyberintimidation peut causer de graves préjudices
La cyberintimidation peut causer de graves préjudices, car elle peut rapidement toucher un large public et peut rester en ligne indéfiniment, en suivant ses victimes toute leur vie.
Les victimes de cyberintimidation sont plus susceptibles que les autres élèves de consommer de l’alcool et des drogues et de ne pas aller à l’école. Elles sont également plus susceptibles d’avoir de mauvaises notes et d’avoir des problèmes d’estime de soi et de santé. Dans des situations extrêmes, la cyberintimidation a conduit au suicide. Lors de la Journée pour un internet plus sûr, l’UNICEF rappelle à tous que la gentillesse – en ligne et hors ligne – est une responsabilité qui commence par chacun de nous.
À l’occasion du trentième anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, l’UNICEF a également appelé à une urgence renouvelée et à la coopération afin de placer les droits des enfants au premier plan des efforts du numérique. Dans ce cadre, l’UNICEF met en œuvre des programmes visant à exploiter les promesses de connectivité et d’éducation offertes par l’Internet en faveur des enfants du monde.
« Trente ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant et la création du World Wide Web, il est temps que les gouvernements, les familles, les universités et le secteur privé mettent les enfants et les jeunes au centre des politiques numériques », a déclaré Mme Fore. « En les protégeant du pire qu’offre l’Internet et en élargissant l’accès à ce qu’il a de meilleur, nous pouvons tous contribuer à faire pencher la balance du bon côté ».
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