Le Mali est un pays sahélien, enclavé, et structurellement vulnérable à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. Les deux tiers du pays sont désertiques. Sa population est estimée à 19.419.000 d’habitants selon les projections de la Direction Nationale de la Population (DNP).
L’économie dépend fortement du secteur primaire : l’agriculture, l’élevage, la pêche et la sylviculture occupant 68.0% de la population active. Ce secteur est lui-même tributaire de facteurs exogènes, principalement d’ordre climatique, telles les sécheresses récurrentes, les inondations. La situation sécuritaire instable et les effets des aléas climatiques principalement dans les régions du Nord, et du centre du pays continuent d’impacter négativement les conditions de vie des ménages dans le pays.
La dégradation des moyens d’existence (bétail, récoltes, sources de revenus, emploi, réduction des activités économiques, etc.) qui en résulte rehausse la vulnérabilité des ménages particulièrement les pauvres à l’insécurité alimentaire. La mise en œuvre de diverses interventions dans le cadre du Plan National de Réponse du Gouvernement en collaboration avec les agences humanitaires principalement dans le nord du pays a contribué à une stabilisation voire une amélioration de la sécurité alimentaire selon les résultats de l’Enquête Nationale sur la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (ENSAN MALI) –ENSAN réalisée en septembre 2017.
Il n’en demeure pas moins que les ménages demeurent globalement vulnérables et peu résilients face aux chocs particulièrement dans le nord et le centre du pays qui trainent encore les séquelles de la crise sécuritaire et des aléas climatiques.
Dans ce contexte, un suivi régulier de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, de l’évolution des moyens de subsistance et des stratégies de survie des ménages est indispensable pour une meilleure définition et planification des interventions ou activités à mener en vue d’améliorer les conditions de vie des groupes plus vulnérables et/ou prévenir d’éventuels catastrophes/crises.
Cependant, les nouvelles régions de Ménaka et Taoudéni restent dans la base comme elles étaient lors des passages précédents. Les données de l’ex-cercle de Ménaka serviront pour la région du même nom tandis que Taoudéni est pris en compte dans le cercle de Tombouctou.
Les enfants sont parmi les plus vulnérables dans les urgences humanitaires. Au Mali, ils représentent 53% des personnes déplacées internes et 51 pour cent des survivants des violences basées sur le genre.
Selon un rapport du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies au Mali (OCHA), publié en Septembre 2019 sur la situation humanitaire de Mali, le nombre de personnes ayant besoin d’assistance humanitaire au Mali en 2019 est passé de 3,2 millions en janvier à 3,9 millions (soit le cinquième de la population du Mali) à la suite de la révision du Plan de Réponse Humanitaire (PRH) en août. Avec cette nouvelle situation, les partenaires humanitaires ciblent maintenant 3 millions de personnes vulnérables comparativement à 2,3 millions dans le Plan initial.
Les régions du Nord et du Centre sont les zones les plus touchées. Le gouvernement du Mali a élaboré un plan de réponse à travers « des actions urgentes » pour faire face à la situation. A la faveur de la 16ème rencontre annuelle sur la sécurité alimentaire, tenue à Bamako, plusieurs mesures ont été annoncées.
Les besoins d’assistance alimentaire s’élèvent cette année à 16.500 tonnes pour environ 955 mille personnes. Les besoins sont plus urgents dans les régions du Nord et du Centre. Ce qui s’explique par les difficultés d’acheminement des vivres dans ces localités.
« Nous voulons former le stock national de sécurité à hauteur de 35 mille tonnes. Ce qui fait 6 milliards huit cent millions pour l’achat de cette année », explique le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire. Selon Kassoum Denon, les zones les plus touchées sont Ménaka, Bourem, Ansongo, les régions du Centre dont Ségou, notamment dans sa partie Nord. « Nous allons impliquer les préfets, sous-préfets et maires pour nous aider à pouvoir procéder réellement à la distribution alimentaire. Il y a cinq cent mille personnes que l’Etat va prendre en charge et le reste sera assuré par les partenaires techniques le prendront en charge notamment le PAM et l’Union Européenne », a précisé le Commissaire à la sécurité.
Dans ces régions où la situation d’insécurité alimentaire est sévère, les populations attendent une réponse urgente des autorités nationales. Parmi ces localités figures Ménaka avec près de 9 mille personnes. « Puisqu’on est dans une zone de post-conflit, c’est pour ces raisons que toutes les années, particulièrement l’année dernière, on a des déficits alimentaires, notamment chez les éleveurs. Nous avons aussi le déplacement des populations lié au climat, mais également à l’insécurité. Nous avons la présence des réfugiés venus du Niger qui sont des populations vulnérables », décrit le gouverneur de Ménaka. Pour Daouda Maïga, « il faut les prévoir ». « Ce sont des difficultés que nous signalons toujours à l’occasion des rencontres pour qu’au niveau du Commissariat à la sécurité alimentaire cela soit prise en compte », a déclaré le gouverneur de Ménaka.
Plus de cinq cent mille personnes ont besoin d’une assistance alimentaire urgente au Mali. À cet effet, le gouvernement malien envisage d’élaborer un plan d’action urgente pour les soutenir. « Il y a déjà un stock national de sécurité qui est constitué à partir de là. Il y a un programme de distribution que nous allons faire à commencer par ces zones à grande insécurité alimentaire aiguë », annonce le Premier ministre. Selon Dr Boubou Cissé, « c’est un travail que le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire est entrain de préparer et que nous mettrons en œuvre dans les jours à venir ».
Les partenaires techniques et financiers témoignent de leur appui à l’État. Toutefois, ils invitent les autorités maliennes à redoubler d’efforts et à être les premiers à répondre aux besoins de leurs populations.
Courant 2018, le Gouvernement du Japon a offert 2 millions de dollars soit 1, 46 milliard de FCFA, pour soutenir la sécurité alimentaire au Mali, notamment pendant la période difficile de soudure. Cette contribution a permis au Programme Alimentaire Mondial (PAM) au Mali de fournir une assistance alimentaire d’urgence à environ 25,000 personnes dans les régions du Centre et du Nord.
Source: aBamako