En juillet, pour le septième mois consécutif, le moral des ménages français a dégringolé, de deux points, pour s’établir à 80, soit bien en dessous de la moyenne de longue période, qui est de 100, et plus bas encore que pendant la crise des « gilets jaunes » en 2018. En cause, la hausse des prix qui inquiète les consommateurs.
Mois après mois, le moral des Français se dégrade. En juillet, l’indicateur de l’Insee, qui synthétise la confiance des ménages, a une nouvelle fois chuté, de deux points, pour tomber à 80, soit bien en dessous de la moyenne de longue période qui est de 100, a indiqué l’institut de statistiques, ce mercredi. Il s’agit du septième mois consécutif de baisse.
Pour trouver un tel niveau de pessimisme chez les ménages français inquiets pour leur situation personnelle et financière, il faut remonter à 2018, année marquée par la crise des « gilets jaunes ». Alors que la situation du pays évolue au rythme des manifestations d’une partie de la population protestant, notamment, contre la hausse des prix du carburant, le moral des Français chute à 87 points en décembre, le plus bas niveau depuis 2014. Cette année-là, il était même descendu à 85, plombé par le niveau élevé du chômage, des défaillances d’entreprises et, plus globalement, de l’absence de reprise économique, comme l’expliquait à l’époque La Tribune.
L’inflation dans tous les esprits, les Français freinent leurs achats
En 2022, c’est bien l’inflation sévissant dans le pays, mais aussi en Europe et un peu partout dans le monde, qui occupe l’esprit des ménages français. Après un nouveau record de 37 ans, battu en mai à 5,2%, la hausse des prix devrait atteindre +6,8% en septembre prochain, toujours selon l’institut de statistiques. Ainsi, la part des ménages estimant que les prix ont augmenté sur les douze derniers mois progresse d’un point, pour atteindre son plus haut niveau depuis l’été 2008. En revanche, celle s’attendant à une accélération de l’inflation est en léger repli (un point), restant cependant supérieure à sa moyenne de longue période.
En conséquence, globalement, les ménages en France demeurent inquiets quant à l’évolution de leur situation financière, tant passée qu’à venir, les deux indicateurs reculant chacun d’un point. La proportion de ceux estimant opportun de réaliser des achats importants est en repli de trois points.
L’inquiétude s’exprime plus franchement concernant l’évolution du niveau de vie en France: la part des ménages estimant que le niveau de vie s’est amélioré dans l’Hexagone recule de cinq points et celle des ménages se montrant optimistes quant au niveau de vie à venir se contracte de trois points. Dans les deux cas, ces indicateurs restent très en dessous de leur moyenne respective de longue période.
Le vote des mesures pour le pouvoir d’achat ne relancent pas (encore) l’optimisme
Et ce, malgré la série de mesures promises et adoptées par les députés, destinées à préserver le pouvoir d’achat des ménages. Vendredi, l’Assemblée nationale a, en effet, adopté un premier volet, soit les 20 milliards d’euros du projet de loi tant attendu. Le projet de budget rectifié, ouvrant, lui, 44 milliards d’euros de crédits, a été approuvé dans la nuit de mardi à mercredi. Ils prévoient notamment une revalorisation des pensions de retraite, des allocations familiales et des minima sociaux, comme le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation adulte handicapé (AAH), l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) et les bourses étudiantes sur critères sociaux.
Figurent également le doublement de la « Prime Macron », la suppression de la redevance audiovisuelle, ou encore le passage de 18 à 30 centimes de la remise carburant.
Enfin, la crainte du chômage est, elle aussi, toujours présente. Elle connaît un rebond déjà observé en juin, avec une nouvelle hausse de trois points, toujours cependant largement en dessous de sa moyenne de longue période. Le chômage, pourtant au plus bas depuis 2008, s’établissait, au premier trimestre 2022, à 7,3% de la population active en France (hors Mayotte) selon l’Insee.