Le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA a lancé, le jeudi dernier, le processus d’élaboration du Schéma national d’aménagement du territoire du Mali (SNAT). La mise en œuvre de ce plan permettra de corriger les inégalités entre les populations, d’amorcer un développement équilibré, harmonieux et durable de nos villes. Toutes les politiques de développement doivent désormais se conformer à ce schéma.
Après plus de 50 ans d’indépendance, le pays va se doter, pour la 1ere fois, d’un Schéma national d’aménagement du territoire. La cérémonie consacrée au lancement de ce schéma a mobilisé près de dix membres du gouvernement, des partenaires au développement du pays, des cadres de l’administration. En plus de ses propres efforts financiers, le Mali a obtenu de la Banque africaine de développement (BAD) un soutien de 860 millions de FCFA pour la réalisation du SNAT.
À défaut d’approche viable, a rappelé le ministre de la Planification et de l’Aménagement du territoire, M. Adama Tiémoko DIARRA, le développement du pays, pendant tout ce temps, a fait l’objet d’une gestion à pilotage de vue. Selon lui, les politiques étaient élaborées sans tenir compte des besoins réels de la population.
La conséquence de cette situation, a-t-il relevé, le Mali connaît un rythme accéléré de croissance démographique, soit 3,6 %. Pire, a ajouté le ministre Adama Tiémoko DIARRA, « il y a de fortes disparités intra et interrégionales dans le pays, se manifestant par la répartition déséquilibrée des populations, des activités, des infrastructures et des équipements ».
Pour lui, l’élaboration d’un schéma national est un moyen de corriger des insuffisances de planification qui assaillent le développement de notre pays. À ce niveau, explique-t-il, le SNAT est le premier outil de référence en matière d’aménagement du territoire de tout pays. Il stimule des investissements et rationalise les dépenses publiques et privées, a affirmé le ministre DIARRA.
Grâce à ce plan, soutient-il, le Mali pourra établir par lui-même des principes de localisation des grandes infrastructures de transport, des grands équipements et des services collectifs d’intérêt national au lieu qu’ils soient tous concentrés aux mêmes endroits comme c’est le cas présentement. Il permettra également à notre pays de faire face à des problèmes liés à l’urbanisation du pays où des villes se construisent et se développent sans référence à aucune norme.
Conscient de tous ces enjeux, le ministre Adama Tiémoko DIARRA affirme avoir bon espoir que le respect du SNAT mettra fin à ces problématiques et surtout celles liées à l’implantation des administrations, des universités, des unités industrielles et de localisation des investissements publics et privés.
En somme, le SNAT est un outil de régulation de la dynamique démographique et d’optimisation de l’utilisation des ressources, mais également un moyen de prévenir les conflits tout en apaisant le climat social, a résumé M. DIARRA.
« Toutes les régions ainsi que plusieurs cercles et communes disposent de schémas d’aménagement qui doivent être actualisés et mis en cohérence après la finalisation du schéma national d’aménagement du territoire », a indiqué le ministre de la Planification et de l’Aménagement du territoire.
L’objectif ultime de ce processus, a indiqué de son côté, le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA, est de faire bénéficier toute la population de la richesse du pays, de stimuler la croissance et d’améliorer les conditions de vie des Maliens. Il a ensuite ajouté que le schéma rentre dans le cadre de la mise en œuvre des politiques du président IBK résolument engagé pour le développement harmonieux et équilibré de son pays.
Comme son prédécesseur, il est aussi convaincu : « il n’y a plus de spontanéité dans le développement d’un pays. Il doit être réfléchi et exécuté suivant des besoins bien précis. »
L’élaboration de ce processus a impliqué tous les acteurs étatiques et non étatiques. À ce jour, les acquis de ce schéma sont les chantiers de la construction de l’échangeur de la ville urbaine de Ségou, le 2e pont de la ville de Kayes.
Par Sikou BAH
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