Bamako, 09 décembre (AMAP) Une conférence sur le plaidoyer pour l’adoption de l’avant-projet de loi pour la répression, la prévention et la prise en charge des victimes de Violences basées sur le genre (VBG) se tient, lundi 9 au Centre international de conférences de Bamako (CICB), a appris l’AMAP.
Le Mali a enregistré 2779 cas de violences, de janvier à septembre 2019, dont entre autres des agressions sexuelles, viols, mariages forcés, violences émotionnelles, etc.
Parmi les mesures à prendre et qui se résument en défi pour le Mali, s’inscrivent au premier plan, « l’amélioration du cadre législatif, l’application de la loi, le renforcement des organisations de défense des droits des femmes en vue d’influencer les politiques contre les Violences basées sur le genre », selon le département de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
Aux dires de Me Nadja Myriam Biouelle de la Présidente de Hera Fondation, initiatrice de la conférence, les statistiques sont alarmantes, une femme malienne sur quatre a déjà subi une forme de violence. Les violences faites aux femmes et aux filles deviennent complexes et multiformes. A en croire Me Nadja, « elles se sont accrues depuis 2012, plusieurs ne sont pas prévues par notre droit positif malien, et c’est bien celles-là, les grandes absentes, qui causent plus de dégâts et de perte ». Et d’ajouter : « A ce grand vide juridique, s’ajoute l’absence d’un dispositif national d’aide juridictionnelle, garante du droit fondamental d’égal accès à la justice, du droit à un procès équitable, du droit à être jugée dans un délai raisonnable, du droit à la représentation en justice pour les victimes survivantes ».
« Si l’on n’y prend pas garde, prévient-elle, l’absence d’une loi répressive, résultante de ce vide législatif est une grande menace à la stabilisation et la paix dont a viscéralement besoin notre pays ». Hera Fondation a décidé de mener ce plaidoyer afin d’influencer les politiques publiques favorables à la protection renforcée des droits des femmes et à la lutte contre l’impunité des crimes de VBG au Mali.
La ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr Diakité Aissata Kassa Traoré, di sa compassion aux victimes avant d’exprimer « l’engagement total du gouvernement malien en faveur de l’adoption de la loi contre les violences basées sur le genre ».
OD/MD (AMAP)