La Pharmacie populaire du Mali (PPM) se classe dans la catégorie des entreprises stables dont les premiers responsables actuels séduisent par leur esprit d’initiative et leur savoir-faire en management. Nos compatriotes n’hésitent même pas à faire remarquer que cette entreprise pharmaceutique qui représente le maillon essentiel de la chaîne d’approvisionnement et de distribution des produits pharmaceutiques, notamment des médicaments essentiels figure réellement parmi les premiers de la classe.
Mais la PPM aussi a connu des difficultés liées à la gouvernance, et bien des entreprises dans cette situation auraient touché le fond. Mais ces problèmes sont en train d’être aplanis. La plus grande centrale d’achat de médicaments dans notre pays a tenu, jeudi dernier, une session extraordinaire de son conseil d’administration dans ses propres installations. La réunion était présidée par le président directeur général (PDG) de l’entreprise, Mamadi Sissoko, en présence de ses collaborateurs et des administrateurs tous présents. Les administrateurs ont examiné et amendé les différents documents soumis à leur approbation, notamment les états financiers et le projet de budget pour l’exercice 2019. Ce dernier, selon le patron de la Pharmacie populaire est arrêté en charges à un peu plus de 10,6 milliards de Fcfa et en produits à un peu plus de 10,7 milliards, soit un résultat prévisionnel de 120,3 millions de Fcfa.
Il faut souligner tout de suite que les chiffres des résultats sont moins parlants sur les véritables prouesses de l’entreprise pharmaceutique parce que les charges sont extrêmement importantes mais aussi parce que l’entreprise pharmaceutique comble un gap important. Autrement, l’administration de la PPM, en synergie avec l’ensemble des travailleurs, œuvre au maintien de l’entreprise sur la bonne lancée. «La situation financière de l’entreprise en ces moments de crise exceptionnelle n’est guère reluisante compte tenu du montant élevé des charges dues. Et les premières décisions que nous avons prises visent justement à mettre un terme à l’hémorragie financière dont les causes profondes sont dues à la mauvaise gouvernance», a expliqué le nouveau boss de la PPM. Pour lui, il est clair que cette mauvaise gouvernance continuera d’hypothéquer l’avenir dans la mesure où les engagements de l’administration précédente comportent des dépenses qui doivent être faites au cours des prochains mois, voire des années.
Mamadi Sissoko a aussi sensibilisé les administrateurs et requis le soutien de tous pour relever le défi du paiement de ses factures (près de 12 milliards de Fcfa) pour lui permettre d’accomplir sa mission et maintenir le cap.
Mais si l’entreprise garde une autonomie financière, elle dépend fortement du Trésor public, lui aussi confronté à de multiples impératifs ne permettant de libérer qu’une partie des fonds nécessaires à la PPM pour financer ses activités d’achats. Mais le président directeur général témoigne aussi que des efforts sont accomplis par l’Etat dans ce sens avec le paiement d’un peu plus d’un milliard de Fcfa. En plus de ses activités, la PPM assure régulièrement le stockage et la distribution des produits mis à la disposition de notre pays par d’autres partenaires techniques et financiers comme l’USAID et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) pour les contraceptifs relève le premier responsable de la Pharmacie populaire.
La plus grande centrale d’achat de médicaments est aussi utile dans l’approvisionnement en ARV (médicaments qui permettent de circonscrire l’évolution de la pandémie du Sida) et réactifs comme l’huile dans le fonctionnement d’un moteur. Elle s’emploie à tout mettre en œuvre pour éviter toute rupture pouvant être préjudiciable pour les personnes vivant avec le virus de la maladie.
La PPM est aussi impliquée dans la lutte contre les maladies. A en croire son PDG, elle procède, en plus de sa mission classique d’approvisionnement des différents programmes du ministère de la Santé et des Affaires sociales, à l’achat, au compte de ce département, des produits anticancéreux, antipaludique, antituberculeux et des vaccins. Et de préciser que ces médicaments spécifiques, qui coûtent cher, sont difficiles à acquérir sur le marché international, mais sont pour la plupart disponibles au niveau de nos formations sanitaires.
Le PDG rappelle aussi la nouvelle donne qui s’impose à l’entreprise pharmaceutique. Il est, de plus en plus, demandé à la PPM d’acheminer les médicaments vers les destinataires finaux, pourtant le schéma directeur d’approvisionnement limitait la responsabilité de la Pharmacie au niveau des chefs-lieux de régions. Pour Mamadi Sissoko, cette perspective exige de sa structure un renforcement des moyens logistiques et une modernisation de ses airs de stockage. Des actions ont été entamées dans ce sens.
Bréhima DOUMBIA
Source: L’Essor- Mali