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Canicule : réaménagement de l’emploi du temps pour le bonheur des élèves et des enseignants

Les horaires des cours ont été modifiés pour préserver les tout-petits de la chaleur. La haute température peut provoquer chez eux insolation, crampes physiques, épuisement et coup de chaleur

La pilule est amère à faire passer chez certains parents d’élèves qui s’accommodent mal des changements d’horaires dans les établissements scolaires du fondamental. Ces ultras ne veulent rien comprendre. Pourtant, ces changements sont dus à la canicule.
Mais heureusement que l’opinion (dans la globalité) s’accorde à saluer la mesure qui permet de préserver les tout-petits de la canicule étouffante, donc d’atténuer les risques sur leurs organismes, si fragiles. Parce que nos établissements scolaires n’offrent pas les commodités requises (une bonne aération des classes avec des ventilateurs) pour étudier pendant la période de grande chaleur. Or, les mômes sont particulièrement vulnérables et courent des risques réels, une fois qu’ils sont trop exposés à la montée de la température.
L’école est un espace où les enfants passent le plus clair de leur temps. Ils peuvent être exposés à des conséquences liées à la canicule, notamment l’insolation, les crampes de chaleur, l’épuisement et le coup de chaleur qui se traduit par la fièvre et l’agitation du rythme cardiaque, etc. La quête du bien-être des jeunes élèves a contraint les administrations scolaires à réaménager l’emploi du temps dans les écoles. Ainsi, au lieu de descendre à midi et revenir l’après-midi à l’école pour descendre à 17 heures par exemple, les enfants font la journée continue, c’est-à-dire qu’on enchaîne avec les programmes de l’après-midi pour permettre aux élèves de rentrer à la maison à 14 heures. La mesure a du sens, selon de nombreux pédagogues et parents d’élèves (même si certains pestent contre).

FRONT SUR LA TABLE – Hacim Traoré est censeur au Complexe scolaire Louise Taillet (CSLT) à Banankabougou. Il avoue que les cours sont très difficiles pendant la chaleur ; donc les enfants ont du mal à s’adapter à la canicule. L’emploi du temps de circonstance mis en œuvre par le censeur précise que les élèves du premier cycle doivent travailler de 8h à 13h30. Les aînés du second cycle étudient de 8h à 14h.
Selon l’éducateur, ce changement d’horaires n’a aucun impact négatif sur les programmes des classes. «Nous avons conçu les horaires pour échapper adroitement à cette inquiétude», rassure-t-il avant d’ajouter que la décision de suspendre les cours pendant la canicule est une idée du département de l’Education nationale.
«Je me sens lourd. Dès que je rentre dans la classe, je transpire à grosses gouttes et j’ai de la peine à réfléchir correctement», explique Mamadou Abdramane Sy, élève en 8è au CSLT. Son camarade de classe Al Houssein Berthé qui l’accompagne dénonce la conception de leur classe qui, selon lui, est mal aérée. Cependant, il apprécie le nouvel emploi du temps parce que cela lui évite de parcourir à pied une longue distance pour rentrer à la maison et revenir le soir. «C’est très angoissant de reprendre le chemin de l’école aux environs de 14 heures en cette période de chaleur», se lamente notre jeune interlocuteur. Dans le même Complexe scolaire, une institutrice nous accueille dans sa classe d’une trentaine d’élèves. La pédagogue a requis l’anonymat, mais elle témoigne que les mômes peinent à suivre les cours avec parfois le front sur la table, des hurlements subits et le désintérêt pour ce qui se dit. «A cause de la chaleur, les enfants ne se concentrent pas, souligne l’institutrice. Surtout quand la classe n’a pas suffisamment de ventilateurs pour atténuer l’effet de la canicule». Comme pour attester de l’effet de la chaleur, l’éducatrice nous indique qu’elle a changé la place de son bureau pour être plus proche du ventilateur. Le Groupe scolaire «Elites», sis à Sotuba, figure aussi parmi les établissements scolaires qui ont réajusté leur emploi du temps. La promotrice de l’établissement, Sokona Loial, évoque quelques facteurs contraignants en plus de la chaleur. «Surtout, avec le mois de ramadan, nous n’avons pas le choix. Nos classes sont climatisées, mais il y a des enfants qui jeûnent», soutient Mme Loial. Selon elle, les enfants doivent être libérés lors de la canicule surtout dans les écoles où les conditions de travail sont très difficiles. Pour les promoteurs qui craignent de ne pas achever le programme, la première responsable du Groupe scolaire «Elites» suggère d’initier des cours samedi matin.
Mme Kouyaté Nantenin Sidibé, conseillère principale d’éducation (CPE) verse aussi son avis dans la discussion. «Pendant la chaleur, la santé des enfants est fragile et les enseignants sont irascibles. Tous ces facteurs empêchent la bonne réception des leçons», indique la conseillère avant d’expliquer que certains enfants se plaignent souvent de maux de tête durant les cours d’après-midi. En ce qui concerne le bon déroulement du programme, Robert Logossou, responsable pédagogique à «Elites», se félicite de voir son école en avance sur beaucoup d’établissements scolaires. «Nous commençons les cours à partir de septembre. Cela est un avantage important pour nos élèves. Nous sommes aussi à l’abri des grèves incessantes qui perturbent la quasi-totalité des écoles maliennes», commente le responsable pédagogique.
Pendant cette période de chaleur intense, les élèves du Groupe scolaire «Elites» regagnent les classes à partir de 7h30 et retournent à la maison à 12h30.

Mohamed D.
DIAWARA

Source: L’Essor- Mali

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