Depuis le lundi 5 mars, les services de la Pharmacie Populaire du Mali sont aux arrêts à la suite d’un soulèvement du comité syndical exigeant le départ du Président Directeur Général de la structure, Dr Moussa Sanogo pour une mauvaise gestion des ressources financières. Contre cette accusation du syndicat, le PDG se dit serein et affirme n’en être pas concerné, il met cette situation dans le cadre d’une malversation financière au niveau de la gestion du fonds social par le DAF et le trésorier. Voulant ainsi tirer au clair cette situation, il s’est vu confronté à une fronde montée de toutes pièces.
La Pharmacie Populaire du Mali (PPM) est paralysée depuis lundi dernier par un mouvement du comité syndical exigeant le départ du PDG, Dr Moussa Sanogo pour mauvaise gestion des ressources financières. Pour les syndicalistes, la gestion des ressources de la structure, l’a mise dans une situation ou elle n’arrive plus à payer ses fournisseurs, ce qui a abouti à la rupture de beaucoup de produits qu’elle n’arrive plus à livrer à ses clients. Selon les syndicalistes, au niveau de la PPM il y a une mauvaise organisation, la non considération du prochain qui ont eu comme conséquence la dégradation du climat social.
Le PDG s’explique par rapport à la situation !
Pour Dr Moussa Sanogo, joint par nos soins, la situation qui est actuellement à la PPM n’est pas une revendication syndicale, mais une malversation financière dénichée dans la gestion du fonds social par son président, non moins Directeur Administratif et Financier de cette structure et son trésorier à la suite d’un rapport d’audit interne qu’il avait commandité en juin passé. Selon le PDG de la PPM, après le rapport, il a saisi l’intéressé (le DAF) qui dans un premier temps avait refusé de reconnaitre les faits, avant de se rétracter pour ensuite convenir de payer le montant à l’amiable. Toujours selon Dr Sanogo, dans sa politique de donner un nouvel visage à la PPM, il a procédé à un redéploiement du personnel en fonction de leur compétence.
Cette réorganisation initiée par le PDG partait à l’encontre du DAF, qui a catégoriquement refusé de fournir les documents administratifs et même a foulé au pied la décision qui le mutait. Comme si cela ne suffisait pas, à la date indiquée pour la passation, le PDG fut saisi par une lettre du Secrétaire Général du syndicat datée du 28 février 2018 lui demandant d’annuler la décision. En plus de cela, le même jour, le syndicat, toujours par l’entremise de son secrétaire général a adressé une lettre circulaire aux intéressés pour ne pas faire de passation. Evitant toute confrontation, le PDG a alors remis la passation au lundi 5 mars, avec la présence d’un huissier de justice. C’est donc ce jour que les concernés ont décidé de sortir de leur gong, en faisant sortir les travailleurs à la faveur d’un setting pour réclamer le départ du PDG, Dr Moussa Sanogo de la PPM.
Pour le PDG, lui-même, il n’y a aucun problème. S’il y a en a, il faudra voir cela du coté des frondeurs. Lesquels, selon Dr Sanogo, souffriraient d’une difficulté d’acceptation des mesures de transparence exigées au directeur financier, qui a péché contre le respect des règles et procédures de gestion du fonds social. « Les faits que lui-même a reconnu devant le comité syndical, devant les travailleurs, le comité de gestion et en ma présence » a-t-il rappelé.
Pour écarter toute hypothèse de mauvaise gestion et de contre performance depuis son arrivée à la tête de cette structure, le PDG a tenu à rappeler certaines performances. Notamment en 2017, où la PPM a réussi à faire 238 jours de couverture des besoins en médicaments sur toute la pyramide sanitaire du pays, y compris les régions du Nord. La distribution effective de 31,453kits de césarienne et 14.305 compléments de kits dans l’ensemble des structures sanitaires publiques habilités. D’ailleurs par rapport aux chiffres d’affaires réalisés, le PDG a rappelé que la PPM a réalisé au cours des trois derniers exercices, 32 milliards contre une prévision de 30 milliards, soit un dépassement de 10%.
Face à cette brusque levée de bouclier, le PDG s’est montré serein, car ne se reprochant rien, pour la simple raison que les perspectives sont les meilleures pour la PPM et qu’il veille permanemment à l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs.
Affaire à suivre.
Par Jean Joseph Konaté
Par Le Sursaut