Le tribunal criminel d’Alger a condamné à perpétuité l’un des terroristes témoin de l’assassinat des sept moines de Tibhirine. La condamnation a été prononcée, jeudi, contre le présumé terroriste K. R., membre du Groupe islamique armé (GIA) après son inculpation pour plusieurs agressions et massacres perpétrés entre 1995 et 2004 contre des éléments de l’ANP, de la Sûreté nationale et des citoyens de différentes wilayas.
Lors du procès à la cour d’Alger, le mis en cause a révélé qu’il était en 1996 avec le groupe de Djamel Zitouni (ex-émir national du GIA), à Médéa (Djbel Bougara) où étaient emprisonnés les sept moines de Tibhirine et le groupe de Mustapha Kertali, dissident du GIA. Il a ajouté que les sept moines ont été enlevés dans la région de Tibhirine à Médéa sur ordre de l’émir de la katiba d’Ouled Slama et ont été séquestrés avec les éléments du groupe El Djazaara, dissident du GIA.
L’accusé a d’autre part révélé que le groupe de Djamel Zitouni a égorgé les sept moines juste après le début des opérations de ratissage de l’ANP et jeté leurs têtes par la suite à Médéa. Selon l’arrêt de renvoi, le mis en cause a participé au milieu des années 1990 à l’attaque contre un bâtiment des éléments des forces spéciales à Ouled Slama et un autre de l’ANP à la cité Mazouni à Larbaâ, où tous les locataires avaient été assassinés. Il a également participé à la mise en place d’un faux barrage sur la route reliant Souahat à Tablat dans la wilaya de Médéa où 8 citoyens ont été assassinés et 2 jeunes filles enlevées.
Selon la même source, l’accusé a agressé, avec ses acolytes, des citoyens dans le village de Khams Djouamaâ de la commune de Bouskine (wilaya de Médéa), et assassiné 15 personnes, outre l’enlèvement de deux jeunes filles qui ont, par la suite, été envoyées au groupe terroriste de Antar Zouabri, écrit l’APS.
Les sept moines de Tibhirine, enlevés en mars 1996 et séquestrés pendant plusieurs semaines, ont été assassinés en 1996. Leur assassinat est annoncé le 21 mai 1996 dans un communiqué du GIA. Les têtes des moines ne sont retrouvées que le 30 mai 1996, non loin de Médéa.
Les derniers éléments du GIA neutralisés
Les faits remontent au 5 novembre 2004, lorsque les services de la police judiciaire ont arrêté à la cité Ismail-Yefsah à Bab Ezzouar (Alger), le terroriste Noureddine Boudiaf alias Hakim «RPG», dernier émir du GIA, en possession d’armes à feu.
Durant l’interrogatoire, l’accusé a déclaré appartenir à un groupe terroriste activant dans les wilayas du centre et avoir rejoint les fiefs du terroristes en 1995, ajoutant avoir participé à plusieurs actes terroristes dont des guet-apens tendus aux éléments de la garde communale et de l’Armée nationale populaire (ANP) et des attaques contre leurs casernes et l’assassinat de plusieurs militaires, ajoute l’agence.Il a participé également à des holds-up contre des magasins de téléphones portables dans les villes de Lakhmis (wilaya d’Ain Defla) et Larbaâ (wilaya de Blida) et l’assassinat de ses propriétaires et viols de femmes à Blida, Tipasa et Aïn Defla.
Il a reconnu avoir participé aussi à plusieurs massacres commis au triangle de la mort (Médéa, Blida, Lakhdaria) lors de la décennie noire et qui ont fait des centaines de victimes.Le GIA a été complètement neutralisé par l’ANP et les forces de sécurité.
Des «dissidents» de cette organisation terroriste avaient, en 2007, annoncé la création du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Acculée par les services de sécurité, Aqmi a été contrainte d’établir sa base au nord du Mali, «concurrencée» par d’autres organisations terroristes comme le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Mounir Abi
Source: letempsdz.com
