Les douaniers exercent dans un contexte de plus en plus difficile, notamment avec la volonté persistante de l’abaissement des importations au profit des exportations. C’est une position contradictoire de l’Administration publique centrale que de demander au service des douanes d’augmenter chaque année les recettes douanières, alors qu’en contrepartie on clame sur tous les toits la volonté de diminuer les importations pour favoriser, en contrepartie, les exportations.
En plus, les exonérations qu’elle délivre à la pelle constituent une source importante de perte de recettes douanières. Tous les ingrédients sont ainsi réunis pour rendre plus difficile la mission de la Direction générale des douanes, notamment pour réaliser les objectifs de recettes à elle assignée dans un contexte pareil.
C’est pourquoi, avec 149.125 milliards Fcfa de recettes au 31 mars 2018, l’Administration des douanes du Mali a réalisé des performances en hausse de 4%, comparativement aux résultats réalisés l’année dernière à la même période. Ce qui est à encourager. Mais en se fondant sur les prévisions de recettes initiales qui affichent 156,280 milliards Fcfa au premier trimestre 2018, l’objectif n’a donc été atteint qu’à 95,4%. Il y a donc un gap de 7 milliards 155 millions de Fcfa à combler. Ce qui signifie que des efforts supplémentaires doivent être déployés pour aller au-delà des prévisions du deuxième trimestre de l’année en cours.
De sources proches de l’Administration douanière, des dispositions sont prises pour répondre aux attentes et les dernières mesures internes prises sans tambour ni trompette par le directeur général, l’Inspecteur général Aly Coulibaly, sonnent comme des réaménagements tactiques pour réaliser, au final, les objectifs de recettes assignés par la Loi de finances 2018, qui s’élèvent au total à 641,100 milliards Fcfa.
Rappelons que le gap du premier trimestre 2018 concerne à la fois les recettes pétrolières comme celles non pétrolières. Les produits pétroliers ont rapporté 46,429 milliards Fcfa contre 50,184 milliards Fcfa prévus. Les produits non pétroliers, de leur côté, ont permis une réalisation de la Direction générale des douanes à hauteur de 102,695 milliards Fcfa sur les 106,096 milliards Fcfa attendus.
Un sursaut est donc attendu de la Direction générale des douanes pour répondre favorablement aux attentes.
A.B.N.
Source: Aujourd’hui-Mali