En marge de la cérémonie inaugurale de l’échangeur de Ségou, le trésorier général des Associations pour le Mali (Apm), Bakary Berthé, ex attaché de Cabinet du ministre Mohamed Ali Bathily, nous a accordé une interview exclusive. La situation au sein de ce regroupement, le sort du ministre Bathily, le congrès des Apm prévu au mois prochain ont été, entre autres, les sujets abordés avec M. Berthé.
Aujourd’hui-Mali : On constate une forte mobilisation des Apm ici à Ségou pour la visite du président de la République. Qu’est-ce qui justifie votre déplacement ?
Bakary Berthé : Les Apm constituent une force qui regroupe plusieurs associations et mouvements qui soutiennent les actions du président IBK et son gouvernement. A cet effet, Ségou regorge aussi de ces associations, donc nous sommes venus avec des camarades de Bamako pour appuyer ces associations membres afin d’accueillir le président IBK.
On ne peut pas parler aujourd’hui des Apm sans faire allusion à la crise interne qui traverse ce regroupement. Certains parlent même de bicéphalisme avec une autre tendance dirigée par l’ex ministre Mohamed Ali Bathily. Comment en est-on arrivé là ?
Il n’y a pas de bicéphalisme car les Apm sont régies par des textes et des règlements. Les petits problèmes que vous venez d’évoquer seront réglés définitivement lors du prochain congrès prévu le mois prochain. En plus de cela, nous allons profiter de ces assises pour faire la relecture de nos statuts et règlement intérieur, mettre sur place un nouveau bureau et parler des perspectives dont la présidentielle de 2018, notamment notre soutien au président de la République.
Nous avons constaté que lors d’une assemblée générale tenue par l’autre tendance, certains d’entre vous ont été aussi suspendus. De quel côté se trouvent alors la légalité et la légitimité ?
La légalité et la légitimité sont de notre côté pour la simple raison que les Apm sont constituées de plus de 800 associations. A cet effet, une question aussi importante comme la participation des Apm à la présidentielle ne peut pas être prise unilatéralement par le président de ce regroupement. Malheureusement, c’est ce que Bathily a fait. Il a aussi noué solitairement, au nom de notre regroupement, une alliance avec le président d’honneur de Wassoul’or, Diallo, tandis que ces questions doivent être débattues au niveau de l’instance suprême qu’est le congrès. Ce n’est pas tout. Nous avons constaté qu’à la sortie de l’ancien président du gouvernement, le mot soutien à IBK le dérangeait. Ce qu’il oublie, c’est que ce regroupement est créé sur la base de ce soutien aux actions du président de la République. Donc c’est en violation de toutes ces dispositions que l’ancien président a été suspendu par la majorité des membres qui composent le Bureau national. Juste vous dire que nous avons la légalité et la légitimité avec nous. Lors de ces assises de mai, nous allons accueillir des délégués d’un peu partout à travers le monde, notamment d’Afrique, d’Europe et même d’Amérique.
L’ancien ministre Bathily a été suspendu par combien de membres du Bureau exécutif ?
Il a été suspendu par 17 des 33 membres du bureau exécutif. A ne pas oublier que sur ces 33 membres, le président devait choisir 4 personnes, chose qui n’a jamais été faite. A cela, il faut ajouter que certains des membres du bureau sont partis aussi. Donc si on essaye de faire le calcul on se rend compte que le président a été suspendu par la majorité des membres du bureau et son départ ne va rien enlever à la vitalité de ce regroupement qui est composé de 800 associations.
Donc son départ ne va pas fragiliser les Apm sur lesquelles il avait une forte emprise ?
Les Apm ne se résument pas à la seule personne de Bathily. Nous sommes une structure bien organisée, installée de Kayes à Kidal. Nous avons des instances dans tous les cercles du Mali et à l’étranger. Nous sommes composés de très grandes associations comme vision nouvelle, Kankeletigui-ton, la Voix du peuple, Yereko, Siguida Lakana, Djiguida 2007…Ce sont ces associations qui font la force des Apm et non une seule personne.
Une réconciliation est-elle possible entre les protagonistes ? Si oui elle passera par quoi ?
Les choses sont très claires. Nous tendons la main aux quelques personnes qui sont parties avec lui. Nous leur disons de ne pas trahir leur serment car ce regroupement est créé pour soutenir du président de la République. Si nous ne sommes plus dans cette logique, nous devons partir vers le président de la République pour l’informer avec des motifs valables pour lui dire que nous n’avons plus les mêmes visions, mais Bathily n’a pas procédé ainsi. Il a agi solitairement.
A vous attendre parler, on ne peut dissocier les Apm du président de la République ?
Evidemment ! Faire cette dissociation, c’est trahir le serment, c’est comme violer une constitution. Vous savez que durant les quatre ans durant lesquelles nous étions dans le gouvernement, nous avons soutenu les actions du président de la République comme nous continuons à le faire toujours. Donc nous sommes comptables de son bilan.
Après sa suspension, l’ex président Bathily sera-t-il radié lors du prochain congrès ?
C’est au congrès de décider du sort qui lui sera réservé et cette instance a le dernier mot, donc il faut attendre l’issue de ces assises.
Propos recueillis par Kassoum THERA
Source: Aujourd’hui-Mali