La Maison du Hadj, qui vient d’être installée dans la plénitude de ses missions par le gouvernement, a décidé de faire le grand ménage en termes de choix des agences de voyages autorisées à transporter les pèlerins pour le compte de la filière privée pour la campagne à venir. Du coup, c’est le branle-bas de combat chez nos amis qui ont créé des agences de voyages à tour de bras simplement pour le Hadj pour gruger des candidats au pèlerinage.
Présentement, on recense plus de 400 agences de voyages opérant sur le sol malien. Quand bien même les Maliens sont traditionnellement de grands voyageurs, ce chiffre paraît astronomique pour quelque 21 millions d’habitants, sans oublier que la plupart des agences de voyages sont implantées à Bamako.
La raison en est toute simple : le marché du pèlerinage est une opportunité pour booster son chiffre d’affaires, par conséquent réaliser de bons profits. Peu importe les moyens ? C’est ce que croyaient beaucoup de nos compatriotes qui, inconnus dans le secteur, ont créé des agences de voyages tous azimuts. L’occasion faisant le larron, des aigrefins se sont invités au “festin”, en arnaquant quasiment leurs frères et sœurs musulmans qui avaient juste besoin d’accomplir le cinquième pilier de l’islam dans les conditions idoines en y mettant le prix.
Aussi, beaucoup ont-ils été abusés par des agences de voyages sans aucune expérience du terrain et souvent créées pour les besoins de la cause. Sinon comment comprendre qu’il existait des agences dites historiques qui continuaient de sous-traiter des pèlerins, c’est-à-dire obtenir de la Maison du Hadj un quota qu’elles sous-traitaient avec d’autres agences plus nanties, mais avec beaucoup de désagréments pour les intéressés ? N’avez-vous pas entendu que des pèlerins passaient souvent plusieurs jours après l’accomplissement du Hadj dans l’attente d’un hypothétique avion loué avant de regagner les leurs ?
Quid de leur hébergement et de leur restauration une fois sur place ? Rien que des problèmes auxquels la nouvelle direction générale de la Maison du Hadj a décidé de mettre le holà, en prenant des mesures drastiques, mais hautement salutaires.
Ainsi, dorénavant, les agences de voyages candidates au transport, à l’hébergement et à la restauration des pèlerins maliens devront réunir des préalables : être régulièrement inscrites au registre de commerce, justifier d’une ancienneté d’au moins cinq (5) ans, posséder l’agrément de l’IAATA, autrement dit l’Association internationale des transports aériens, entre autres…
Toutes choses qui créent aujourd’hui la panique dans les rangs de ceux qui ont du mal à se conformer à la réglementation, mais toujours prompts à lancer des cris de protestation.
Tout ceci, visiblement, ne dérange plus la Maison du Hadj qui continue de jouer sa partition dans la refondation du Mali, à travers ce nettoyage à grande eau longtemps souhaité par les Maliens mais longtemps contrarié par des intérêts individuels. C’est donc tout bénéfice pour les pèlerins et pour la paix sociale.
En tout état de cause, ce coup de pied dans la fourmilière des agences de voyages va naturellement profiter aux voyagistes les plus loyaux, qui sont en règle vis-à-vis du fisc et de la règlementation particulière, qui sont installés depuis belle lurette et qui continuent de rendre de bons services à leurs usagers.
Le agences de voyages comme Azur Voyages, Al Madina, et celle appartenant à feu El hadj Mody Sylla “Al Oumra” sont citées en exemple. Comme quoi le travail bien fait finit toujours par payer.
El hadj A. B. HAIDARA
Source : Aujourd’hui-Mali