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Payement de salaire des enseignants et agents de santé: le SYNTRACT dénonce le deux poids deux mesures du gouvernement

Suite à la série de grèves des travailleurs des collectivités territoriales réclamant leurs arriérés de salaires de 2017 et 2018, depuis le 05 mars dernier, le ministre en charge de l’Économie et des finances, le Dr Boubou Cissé avait ordonné le payement de salaire du personnel enseignant et les agents socio-sanitaires, aux directions régionales du budget, à travers une lettre N0 1395 du 10 avril, adressée au ministère de l’Administration territoriale et celui de la santé et l’hygiène publique.

Une lettre qui radicalise le syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales (SYNTRACT) et le syndicat national des agents des collectivités territoriales (SNACT) contre le gouvernement.

À cet effet, le secrétaire administratif adjoint du SYNTRACT, M. Issa Diarra, non moins secrétaire général de la mairie de Léré à Goundam, a fait sa lecture sur la décision du ministre de l’Économie et des finances. C’était lors d’une rencontre avec la presse dans la semaine, à l’hippodrome.

Dans la lettre dont nous avons eu une copie, il est mentionné : « il me revient que suite aux grèves du syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales, le traitement des salaires du personnel enseignant et socio-sanitaire des collectivités territoriales connait des retards. Or, le salaire est un droit et un moyen de subsistance dont le paiement doit se faire dans les délais requis. À cet égard, je suggère qu’à chaque mouvement de grève du syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales, les structures techniques de vos départements en rapport avec les directions régionales du budget procèdent au paiement des salaires du personnel des collectivités territoriales payés sur les subventions de l’État jusqu’à la fin de la période de la grève ».

Pour Issa Diarra du SYNTRACT, cette lettre du ministre Boubou Cissé est une violation flagrante des lois de la décentralisation au Mali. Le secrétaire administratif adjoint du syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales a dit que le contenu de la lettre du ministre Boubou Cissé un manque de respect envers les fonctionnaires des collectivités. Parce que, selon lui, quand le ministre dit dans sa lettre que le salaire est un droit et un moyen de subsistance alors que les travailleurs des collectivités réclament leurs salaires de 2017 et 2018, cela veut dire qu’il se moque de ces derniers.

Pour M. Diarra, cela est une insulte aux SYNTRACT ET SNACT. On ne peut aucunement empiéter sur des décrets de l’État par une simple lettre pour faire plaisir à certains dans la même fonction publique.

Dans ses propos, il s’est appesanti sur deux décrets transférant les compétences et les ressources aux collectivités du Mali. Selon M. Diarra, il s’agit du décret transférant les compétences en matière de l’éducation et de la santé aux collectivités. Pour le secrétaire administratif adjoint du SYNTRACT, les ressources de ces deux compétences ne sont que des miettes transférées par l’État. Au-delà de l’enseignement de la santé publique, Issa Diarra a informé que beaucoup d’autres compétences ont été transférées par l’Etat aux collectivités sans leurs ressources. Pourtant, on se permet de dire que la décentralisation est irréversible, au Mali, a-t-il déploré. Or, un ministre peut se permettre de piétiner les compétences des collectivités avec une décision personnelle, s’est étonné le syndicaliste. L’adjoint du secrétaire administratif du SYNTRACT, M. Issa Diarra a dénoncé la volonté du ministre de se substituer aux maires et aux présidents d’organes par rapport à un rôle que l’État les a confiés. Cette décision du ministre est une atteinte à l’autorité de l’État.

Pour rappel, parmi les compétences transférées sans leurs ressources aux collectivités, M. Issa Diarra a cité l’hydraulique ; le développement social, la protection sociale et l’économie solidaire ; l’assainissement, de la lutte contre la pollution ; de commerce ; de l’artisanat et de la formation professionnelle ; de Sports ; agricultures…

Le responsable syndical a rappelé que le rôle de la direction nationale du budget est très bien défini par les textes de la décentralisation. Il s’agit entre autres de l’engagement préalable des salaires ; de réaménagement éventuel des crédits ; de l’élaboration des demandes de crédit complémentaire adressé aux DFM. Parmi ces missions, on note également le délai pour l’élaboration de mandatement pour mise en dépôt. Nulle part donc, il n’y a le payement des salaires.

Il faut noter que le combat du SYNTRACT concerne les 761 collectivités du Mali.

Par SABA BALLO

Source: info-matin

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