Le patrimoine documentaire est conservé dans les bibliothèques, les archives et les musées. Il représente une part essentielle de la mémoire collective et reflète la diversité des langues, des peuples et des cultures. Au Mali, ce patrimoine compte des manuscrits, des photographies, des livres et des archives. Il est impératif de le préserver en raison de sa qualité de mémoire collective du pays et de ses communautés.

Si le programme « Mémoire du monde » procède chaque année à l’inscription des documents uniques et authentiques présentés par des pays, pour le moment, notre pays n’y a rien inscrit. C’est donc pour imprégner les agents en charge de ces documents des différentes méthodologies et techniques de classement que le Comité national Mémoire du monde a initié un atelier de formation.
La session qui a duré trois jours s’est déroulée la semaine dernière. Elle avait démarré jeudi dans l’auditorium de la direction de la Bibliothèque nationale et de la documentation et était intitulée « atelier de renforcement des capacités du personnel technique, dans la conservation préventive et la méthodologie de catalogage ».
La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence de Me Mountaga Tall, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Celui-ci a rappelé que le programme « Mémoire du monde est né de la prise de conscience de l’état de dégradation du patrimoine documentaire et de la précarité de son accès dans différentes régions du monde ». Le programme est donc conçu comme une entreprise à l’échelle internationale pour sauvegarder le patrimoine documentaire mondial.
Après un premier atelier tenu l’an dernier, celui de cette année était destiné à renforcer les capacités du personnel technique des bibliothèques, centres de documentation, archives et salles de numérisation dans la conservation, la reliure, la réparation et les techniques de numérisation du patrimoine documentaire.
La session visait à former une vingtaine de participants aux procédures d’inscription des biens documentaires au registre « Mémoire du monde ». Le ministre Tall a assuré les participants que le gouvernement les appuiera dans la sauvegarde, la promotion et l’accès à notre riche patrimoine documentaire.
Le chef du bureau de l’UNESCO au Mali, Lazare Eloundou, a rappelé que cette mémoire est fragile, menacé par les intempéries, les outrages du temps et les risques de dégradation. Le manque de personnel technique formé pour la reliure et la conservation des documents et le manque d’instruments de numérisation, rendent difficile la préservation du patrimoine documentaire. L’organisation de cet atelier s’avérait donc important, pour combler ces lacunes.
L’atelier organisé par l’UNESCO en collaboration avec le Comité national « Mémoire du monde » est le premier du genre dans notre pays. Mamadou Demba Sissoko, président de ce comité et directeur de la Bibliothèque nationale et de la documentation, a rappelé les trois missions assignées au programme : faciliter la conservation du patrimoine documentaire mondial avec les techniques les plus appropriées, assurer un accès universel au patrimoine documentaire et faire prendre conscience, partout dans le monde, de la signification du patrimoine documentaire.
Y. DOUMBIA