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Patrimoine culturel de Tombouctou : les réparations collectives lancées

Inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, les mausolées de Tombouctou, détruits par Ahmad Al Faqi Al Mahdi il y a une décennie, vont connaître une nouvelle étape dans leur processus de réhabilitation. Après les réparations individuelles en faveur de 880 victimes, les collectives viennent d’être officiellement lancées.

 

La réparation collective vise la réhabilitation et la reconstruction des mausolées et d’autres édifices publics qui font partie du patrimoine culturel. Lors d’une mission, du 4 au 7 juillet dernier, les responsables et les partenaires du Fonds au profit des victimes ont lancé officiellement, le 6 juillet 2022, les réparations collectives dans la ville des « 333 saints » en présence des autorités régionales. Le fonds, un organe de la Cour pénale internationale (CPI), a été mis en place sur ordonnance des juges de La Haye pour indemniser les victimes que sont les descendants directs des Saints et ceux ayant un lien avec les sites protégés.

Le maire de la ville, Aboubacrine Cissé, assure que ces réparations collectives revêtent une importance particulière. « Elles sont très attendues par l’ensemble de la communauté, après les réparations individuelles qui n’ont concerné qu’un nombre limité de bénéficiaires en raison de leur lien particulier avec les mausolées détruits… », a-t-il ajouté. Les mesures de réparations sont prévues pour soulager les victimes. Ces dispositifs visent à favoriser la résilience économique, la commémoration et la restauration des mausolées et des bâtiments protégés inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les réparations individuelles visent les descendants des Saints enterrés dans les mausolées, les maçons et les gardiens. « Il s’agit de la mise en œuvre d’une ordonnance de justice inédite. L’UNESCO, ayant une expérience en matière de réhabilitation mais pas dans le domaine spécifique, doit faire en sorte que la valeur réparatrice soulage les communautés à la fin du processus, avec une approche intégrée et participative prenant en compte les préoccupations des victimes », a expliqué Modibo Bagayogo, Coordinateur du Projet réhabilitation et valorisation des bâtiments protégés à l’UNESCO.

Pour la mise en œuvre du dispositif, des comités ad hoc ont été créés, 4 à Tombouctou et 1 à Bamako.

Le 26 septembre 2016, Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été reconnu coupable par la CPI de crimes de guerre, notamment pour la destruction des mausolées de Tombouctou, et condamné à 9 ans de prison et au paiement de 2,7 millions d’euros au titre des réparations. Le 30 mars 2021, au début du processus de réparation, euro symbolique a été remis par la CPI au Mali et à l’UNESCO.

Source : Journal du Mali

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