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Pastèque : la saison du fruit juteux est ouverte

 Elle a déjà colonisé les petits marchés. La pastèque, fruit délicieux, gorgé d’eau, de sucre, de fibres et de nutriments essentiels à la vie se voit partout. Dans les supermarchés, elle est dans les rayons légumes, au marché, elle s’expose sur les étals des vendeuses de fruits, au coin de la rue, elle remplit les charrettes à motricité humaine, « les pousses pousses ». Et, il y en a pour toutes les bourses ! Tout dépend de votre budget et de la taille désirée.

Une petite promenade dans la capitale à la rencontre de la pastèque fait autant de bien que la consommation du fruit de saison, après un copieux repas. La balade commence par le Badialan. Ce quartier populaire a l’avantage de se trouver au cœur de la ville de Bamako. Devant le Groupement mobile de sécurité (GMS), de jeunes femmes tiennent leur petit commerce de fruits de saison, depuis quelques années déjà. Leur clientèle est fidèle. Ils ont l’habitude de se garer sur le bas-côté de la route menant à Kati pour s’approvisionner.

Les pastèques ne sont pas logées à la même enseigne que les autres fruits. Les pommes livrées de la Côte d’Ivoire côtoient les oranges venues du Maroc sur le premier niveau de l’étagère. Sans oublier les bananes de différents volumes et prix. Celles de la Côte d’Ivoire sont les mieux vendues. La production locale est plus rabougrie. Les clients n’en sont pas très friands.

La pastèque, elle, préfère le sol. Majestueusement ovoïdale. C’est comme la Reine du royaume des fruits. Elle est pour les autres ce que le lion représente au milieu des animaux de la forêt. Même au sol, elle est visible de loin, à cause du volume et de la couleur verte qui la caractérise. La vendeuse, d’une taille respectable, propose toujours aux clients les pastèques qui correspondent à leurs besoins. « En général, je sais ce que veulent mes clients », dit-elle, affichant son meilleur sourire.

LA BOURSE A PASTEQUE – « Nous en avons pour 1.000, 1.500 et 2.000 Fcfa. Tout dépend de la bourse du client », renchérit-elle, en indiquant du doigt les différents tas. La vendeuse de fruit s’approvisionne, depuis plusieurs années, chez un négociant de fruits. « Il possède un camion, une Mercedes 10 T », renseigne-t-elle. A chaque rotation du véhicule, il me contacte et j’ai le privilège de faire mon choix avant les autres » précise, fièrement. La vendeuse qui ne sait, cependant, pas l’origine des fruits qu’elle vend.

Selon un connaisseur du secteur, l’essentiel des pastèques que nous consommons viennent des Régions de Ségou et de Koulikoro. La localité de Konobougou, sur la route de Ségou, est reconnue comme étant le berceau de la pastèque. Là, avec moins de 500 Fcfa, le client peut repartir avec une pastèque digne de ce nom.

Une autre partie provient des versants mauritanien et guinéen. Dans cette zone, les pastèques ont la réputation d’être plus sucrées, dans leur forme plus arrondie. Les Régions dans le Nord du Mali connaissent, aussi, les pastèques. Mais plus petites en taille. Elles n’en demeurent pas moins succulentes.

A l’angle du célèbre pont Richard, trois jeunes se livrent une rude concurrence commerciale. Chacun garde un œil vigilant sur un tas de pastèques rangées sur une charrette de fabrication artisanale. Le stock est renouvelé tous les jours, à mesure que le tas dégrossit. Les trois se partagent la même clientèle, contrairement à leurs collègues, en face de la cour du GMS. Tous gagnent leur vie dans ce petit commerce saisonnier. Ils ont, tous, de quoi aider leur famille au village. Les saisonniers peuvent empocher jusqu’à 5.000 Fcfa de bénéfice net par jour. Les jours plus heureux, la recette prend l’ascenseur jusqu’à 10.000 Fcfa.

Oussoubi vient de garer sa voiture. La petite berline est couverte de boue. Sa couleur blanche se confond facilement à l’orange. Pas besoin d’être daltonien pour tomber dans le panneau. Juste à côté, ne s’est pas contenté d’acheter pour la consommation de la soirée. « Demain, je n’aurais pas le temps. Donc, autant en acheter trois, une bonne fois», argumente le client avant de se jeter au milieu du magma de voitures qui passent. Il dit être père d’une famille nombreuse. Justement, le fruit sied parfaitement à sa situation. La pastèque n’est pas comme la pomme ou la banane qui se consomme en solitaire. Elle se découpe en généreux morceaux distribués à tous les membres de la famille.

LA CHINOISE – Le père de famille vient de cibler une grosse pastèque. Et commence un bref marchandage. De 1.750 Fcfa, le vendeur revoit ses prétentions à la baisse. Oussoubi remporte la partie pour 1.500 Fcfa. Puis, il se mit à taper sur le fruit pour entendre le son, comme un joueur de tam-tam. Tout est dans le bruit que l’on entend, en tapant du doigt le fruit. « Le son produit détermine la qualité de la pastèque », explique le client, en bon connaisseur.

En partant à Kati, non loin du GMS, à gauche, une femme, dans la quarantaine, expose des pastèques d’un genre peu connu chez nous. De forme ronde, elles sont plus succulentes que les pastèques ordinaires. Bien que beaucoup estiment que sa texture est moins appétissante que celle de ses cousines classiques. Ce genre est baptisé « pastèque chinoise ». A l’origine, elle nous serait venue de l’Empire du milieu. Les pépins sont plus petits et plus nombreux. Ce qui rend sa consommation laborieuse, même si la teneur en sucre est plus élevée.

Dans le garage de Badry, les apprentis viennent d’honorer une grosse pastèque, après le riz à la sauce arachide qu’ils ont avalé à coup de grosses tartines. La vieille Mercedes qu’ils rafistolent peut attendre. « Avec 750 Fcfa, tout le monde est servi », confie le mécanicien, avant de plonger ses 32 dents dans la tranche que lui a servie son apprenti.

Sous d’autres cieux, mêmes les pépins ne sont jetés aux quatre vents. Dans la Région de Tombouctou, les pépins sont séchés, puis grillés pour en extraire les noyaux. Les enfants en raffolent.

Non loin du garage, un jeune médecin sort de la salle de consultation dans une clinique de moyen standing. Le toubib, lui-même friand de pastèque, met des vertus infinies à l’actif de ce fruit de saison. C’est lui qui nous apprend que le fruit emblématique de la belle saison ne fait pas que nous régaler : la pastèque aide aussi notre organisme à bien fonctionner.

LES CINQ VERTUS – Il évoqua, pour commencer, les bienfaits de ses graines. Celles-ci sont riches en protéines, en magnésium, en vitamine B et en bonnes graisses. Le consommateur peut profiter pleinement de ses nutriments. Il enchaîne sur les meilleures raisons de dévorer de la pastèque, dès les premiers jours de chaleur.

Il souligne cinq points à retenir dont, en premier la citrulline dont regorge la pastèque. Il s’agit d’un acide aminé, précurseur de l’arginine, qui a la particularité d’augmenter la vitalité des vaisseaux sanguins et de favoriser leur dilatation. La citrulline joue aussi un rôle bénéfique au niveau de l’immunité.

Deuxième vertu, la pastèque passe pour un excellent inflammatoire. Les lycopènes, qu’elle contient, servent, en effet, à ralentir le processus inflammatoire et à neutraliser les radicaux libres responsables de l’oxydation des cellules. Ce nutriment, ainsi que la choline, permettent de diminuer le taux d’inflammation de l’organisme et d’améliorer, ainsi, la santé et le bien-être général.

La pastèque trône au sommet des hydratants. « Entre 20 et 30% de nos besoins journaliers en hydratation peuvent passer par notre alimentation. Et les fruits, comme la pastèque, y participent largement. En été, une tranche de pastèque nous hydrate et nous donne de l’énergie sans nous alourdir » précise-t-il. Ceux qui sont hantés par la vieillesse n’ont qu’à s’y mettre. La pastèque aide à rester jeune.

La vitamine A est excellente pour la peau et pour les cheveux, car elle les aide à rester hydratés et stimule la production de collagène et d’élastine. La pastèque est, donc, une bonne source de cette vitamine.

Ceux, qui travaillent beaucoup et qui souffrent de courbatures, doivent aussi faire un tour chez les vendeurs de pastèques. C’est la cinquième vertu de ce fruit. Les sportifs et sportives, qui aiment la pastèque, ont de la chance : en consommer avant l’effort physique de l’entraînement aiderait à avoir moins mal le lendemain.

AC/MD

Source: AMAP

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