L’expert américain en diplomatie Nicholas Kralev réfute la thèse selon laquelle l’armement des groupes terroristes au Mali serait liée à la guerre en Libye en 2011.
“En 2011, il y a eu des frappes de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord), avec un objectif très précis. […] Je ne pense que l’instabilité en Libye ait quoi que ce soit à voir avec l’instabilité au Mali. Et je ne vois pas comment on peut établir un lien entre les deux”, a fait valoir M. Kralev, ancien journaliste au Financial Times et au Washington Times.
Il a rendu visite à l’APS vendredi, à l’occasion d’un déplacement qu’il effectue au Sénégal.
“Les frappes aériennes de l’OTAN étaient limitées. […] Je ne pense pas que ces frappes aient quelque chose à voir avec la rébellion” au Mali, a-t-il soutenu.
“Je viens de Washington, mais cela ne m’empêche pas d’être objectif autant que je pourrai, en vous disant que l’OTAN n’a armé personne”, a-t-il encore dit, répondant à une question portant sur les liens présumés entre la guerre en Libye (2011-2012) et le l’armement des djihadistes au Nord du mali.
Interrogé sur l’absence de Washington au plan militaire en Afrique de l’Ouest, Nicholas Kralev a dit que “les Etats-Unis ne peuvent pas être partout”.
“Au Mali, la France joue un rôle depuis des années”, a-t-il affirmé, laissant entendre que son pays n’a pas à entrer en concurrence avec la France, en matière d’intervention militaire en Afrique de l’Ouest.
M. Kralev, d’origine bulgare et diplômé de Harvard Kennedy School of Gouvernement (Etats-Unis d’Amérique), signale par ailleurs que “le développement économique est un volet important de la politique américaine, durant les 10 dernières années”.
“Les Etats-Unis considèrent davantage l’aide étrangère comme un investissement qui doit aider les pays bénéficiaires à parfaire leur gouvernance et contribuer en fin de compte à leur stabilité”, a-t-il expliqué, en évoquant l’approche américaine consistant à financer le développement économique dans certains pays africains, pour les aider à se maintenir dans la stabilité.
Mais, “en dernier ressort, a souligné M. Kralev, il revient aux gouvernements de ces pays d’utiliser ces ressources de façon sage, pour pouvoir donc garantir la sécurité et la stabilité, et apporter une meilleure qualité de vie aux citoyens.”
Source: APS
