Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Paris lie la vente des Rafale à la lutte contre le terrorisme

L’Egypte a signé officiellement lundi le premier contrat à l’export de l’avion de combat de Dassault. La France insiste sur la stabilité régionale incarnée par le régime du Président Sissi

L’armée de l’Air égyptienne, qui est déjà en nombre d’appareils la plus importante force aérienne d’Afrique et du Moyen-Orient, notamment avec son vaste parc de F-16 américains, va bientôt connaître un coup de jeune, avec la livraison prochaine de 24 exemplaires du Rafale, le premier contrat à l’exportation de l’avion multirôle made in France.

Lundi après-midi au Caire pour la signature officielle de ce contrat de 5,2 milliards d’euros, assorti en outre d’une vaste panoplie de missiles (AASM, Mica, Scalp) et d’une frégate multimission, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a été reçu avec les honneurs : le contrat a été ratifié avec le chef de l’Etat, Abdel Fattah al-Sissi. dans le salon d’honneur du Palais présidentiel, en présence du Conseil supérieur des forces armées au grand complet, à 17h43 heure locale. En fond sonore, un muezzin voisin appelait à l’une des prières quotidiennes.

Juste avant la cérémonie, en présence des principaux industriels tricolores (mais en l’absence notable de Serge Dassault, de Charles Edelstenne et du patron du motoriste Safran), les discussions à huis clos entre le ministre français et son homologue égyptien n’ont certainement pas été qu’un échange de pure courtoisie, étant donné le contexte géopolitique très tendu qui règne dans cette région. Quelques heures avant l’arrivée du représentant du gouvernement français dans la mégalopole égyptienne, Le Caire envoyait des F-16 de ses forces armées bombarder en Libye des positions de l’Etat islamique, représailles immédiates à la décapitation de 21 Egyptiens de confession chrétienne .

Critiques en France contre le régime égyptien

Face aux accusations qui s’élèvent en France, quant au caractère peu démocratique du nouveau régime égyptien, le ministre français de la Défense a recadré le débat, évoquant la montée des périls dans la région stratégique et instable du canal de Suez : l’accord de lundi «marque une nouvelle ère entre la France et l’Egypte, un pays essentiel pour la sécurité régionale », a jugé Jean-Yves Le Drian. « La France et l’Egypte mènent un combat commun contre le terrorisme ». Ces contrats «  sont un tournant dans notre histoire bilatérale, c’est le début d’une coopération renforcée au service de la sécurité régionale ». Quant à l’évolution des institutions, l’Egypte vit une transition en trois étapes, a détaillé le ministre français : la rédaction d’une constitution, l’élection du Président et demain, des législatives : « je fais confiance au Président pour mener à bien cette phase de transition ».

Quelques jours plus tôt, le chef de l’Etat François Hollande rappelait également les enjeux géopolitiques et les risques de déstabilitation régionale, sous les coups des deux grandes branches de l’Etat islamique : « l’Egypte voulait un avion de grande qualité, et rapidement compte tenu des menaces qui existent autour de ce pays », a-t-il dit.

Une frégate destinée à la Marine nationale

Vu du côté français, cette commande inespérée viendra remplir le plan de charge des ateliers Dassault de Bordeaux-Mérignac, et lève en partie les hypothèques de la loi de programmation militaire 2014-2019, conditionnant des livraisons à l’exportation à l’atteinte « d’une cadence de production satisfaisante ». Quant la frégate multimission commandée à DCNS, elle sera livrée en urgence, soit dès la mi-2015. Pour cela, le navire de guerre « sera prélevé sur la série en cours de réalisation pour la Marine nationale », moyennant quelques aménagements, précise DCNS.

Alain Ruello (au Caire) et D.F.

Source: lesechos.fr

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance