Le président tchadien Idriss Déby a mis la pression sur ses partenaires le 10 avril en annonçant que son armée, allié clé de la force française Barkhane au Sahel, allait cesser de participer à des opérations hors des frontières tchadiennes.En janvier, il avait accepté d’envoyer un bataillon supplémentaire de 480 hommes dans la région des trois frontières, au sein de la Force du G5 Sahel.Depuis, la signification exacte de ces propos a été sujette à conjectures, notamment la participation du Tchad à la Force conjointe du G5 Sahel, qui doit compter à terme 5.000 hommes pour lutter contre les jihadistes dans les zones frontalières mais peine à monter en puissance.La ministre française des Armées Florence Parly a assuré le 17 avril que le Tchad restait engagé dans le G5 Sahel. “Il n’y a pas de préoccupation”, souligne-t-on à Paris, en notant que les soldats promis dans la région des trois frontières n’avaient été que “temporairement” dépêchés au Lac Tchad face aux jihadistes de Boko Haram.Le 23 mars, une attaque du groupe Boko Haram sur la presqu’île de Bohoma, au Tchad, a coûté la vie à une centaine de militaires tchadiens, la plus lourde perte de l’armée en une journée.Le président français Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel, avaient affirmé en janvier à Pau (sud-ouest de la France) leur volonté d’accentuer leurs efforts militaires sur la région des trois frontières. Ils s’étaient également engagés à renforcer la coopération de leurs armées sur le terrain.Les effectifs de Barkhane sont depuis passés de 4.500 à 5.100 militaires. Paris espère que cette mobilisation permettra d’inverser le rapport de forces dans le Sahel, où les groupes jihadistes ont multiplié les attaques ces derniers mois.
Source : AFP