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Paix, réconciliation et développement: leaders musulmans s’impliquent

Le Premier ministre, Modibo KEÏTA, a présidé, le weekend dernier, au CICB, les travaux du 1er Forum national des leaders religieux spirituels musulmans du Mali, sous le thème : « Rôle des leaders religieux spirituels musulmans dans la consolidation de la paix, la réconciliation, et le développement du pays». Cette rencontre visait à mieux impliquer les leaders spirituels dans la recherche et la consolidation de la paix et de la réconciliation dans notre pays.

Forum national leaders religieux spirituels musulmans Mali conference

La cérémonie a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement, des anciens Premiers ministres, des élus de la nation, des leaders catholiques et protestants, notamment l’évêque de Bamako, le Monseigneur Jean ZERBO, chef de l’église catholique, les présidents des associations musulmanes du Mali, etc.
Initiée par le Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali (GLSM), cette rencontre a enregistré la participation des délégations venue des 49 cercles du Mali et des six Communes de Bamako.
Selon le secrétaire aux affaires religieuses du Groupement, le Dr Hamza MAÏGA, l’objectif de la rencontre est d’unir la communauté musulmane autour des valeurs de l’islam authentique, tel que pratiqué par nos ancêtres sur cette terre depuis des siècles.

L’appel à l’unité et la solidarité des musulmans
L’imam Mohamed Moussa DIALLO, membre de la Commission scientifique, estime que 90% des musulmans au Mali sont des pratiquants du «soufisme»; c’est-à-dire ceux qui pratiquent les tarkiats, autrement dit ceux qui croient que l’honneur est admissible et acceptent de se soumettre à quelqu’un et de commémorer le Maould et la Zihara. Il s’agit aussi de prôner la culture de la tolérance, le pardon envers les non musulmans.
Le représentant du HCIM, El hadji Sidy KONAKE, pour sa part, a invité tous les musulmans à prier en longueur de journée pour la paix et la réconciliation. Aussi, a-t-il exhorté les jeunes leaders à prendre la relève.
«Quel qu’en soit la diversité de notre peuple, nous pouvons faire la paix entre nous, parce que nous croyons tous en Dieu », a-t-il dit.
Quant au président de la commission nationale d’organisation, Thierno Hady Oumar THIAM, il a noté qu’ils sont en train de vivre un jour historique.
En effet pour la première fois, a-t-il dit, dans l’histoire moderne de notre pays, que toutes les grandes communautés qui fêtent le Maouloud au Mali, à savoir, les Tidjania et les Kadria, du nord au sud, se retrouvent à Bamako pour s’engager dans la voie de la paix et de la réconciliation. Il en donne pour preuve, la présence des représentants des grandes familles qui ont dirigé ce pays avec la lumière de la connaissance et de l’islam, venues, notamment de Nioro, de Djenné, de Dia, et de Ségou.
La présente rencontre a été une invitation pour tous les musulmans, voire tous les Maliens, à se retrouver pour bâtir un Mali stable et réconcilié avec lui-même.
«Aujourd’hui, on est tous fier de parler de Soundjata, de Kankou Moussa, et d’El Hadj Oumar TALL, mais on doit en même temps s’interroger sur l’héritage qu’on est en train de laisser à nos petits enfants dans ce pays ».
Parlant d’actualité, l’imam THIAM a fait savoir que nous traversons aujourd’hui l’océan de l’intégrisme dans le monde entier, à l’image de qui s’est passé en Belgique, en Côte d’Ivoire, au Burkina-Faso, etc.
Pour Thierno Hady Oumar THIAM, il s’agit aujourd’hui de réveiller les consciences des uns et des autres pour que la génération présente et future puisse défendre le Mali avec leur corps et l’esprit ; mais pas avec la violence. Il s’agit de sauver le Mali et les Maliens.
«Sinon on va répondre devant l’Eternel à l’au-delà» a prévenu l’imam.
Le GLSM, a révélé Hady THIAM, a un plan d’action pour la stabilisation du Mali qui passe par l’éducation, la formation et l’information des jeunes.

L’appel à la croisade contre le terrorisme
Pour le président du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali, Chérif Ousmane Madani HAÏDARA, l’objectif de cette initiative de son groupement est la recherche de l’unité des musulmans. Il s’est réjoui de constater que des leaders religieux et autres érudits qui se déplacent occasionnellement ont répondu massivement à l’appel du GLSM.
«Il ne s’agit pas ici d’un meeting politique, mais d’une rencontre qui se veut un cadre fédérateur entre les musulmans afin d’aider le pays à sortir de la crise », s’est défendu l’Imam HAÏDARA.
HAIDARA, tout au long de son intervention, n’a pas cessé de souligner que l’initiative de son groupement n’a d’autres visées que de venir en aide au pays, mais pas des visés politiques, car il s’agit de défendre l’islam authentique comme rempart contre le terrorisme.
Par ailleurs, a-t-il soutenu, le candidat des Républicains américains, Donald TRUMP, n’a pas tort de vouloir empêcher les musulmans d’entrée aux USA. Car, au regard des évènements, on se rend compte, selon le chérif Ousmane Madani HAÏDARA, que ceux qui tuent, violent, amputent, détruisent les tombes et les édifices culturels et religieux crient «Au nom d’Allah». Mais le tort de Donald TRUMP est le fait qu’il prenne tous les musulmans comme des terroristes, a dit le guide des Ançars.
«Si non c’est tout à fait normal pour une patriote de s’opposer l’arrivée de la violence dans son pays» a défendu HAÏDARA.
Aujourd’hui, le monde entier est dans la tourmente de ces terroristes et on ne peut plus continuer à croiser les bras face à cette situation, car l’image de l’islam est aujourd’hui ternie par la violence perpétrée en son nom, a martelé HAIDARA. Pour ce faire, a-t-il expliqué, il faut que les leaders spirituels se mobilisent pour ce combat, afin de jeter la lumière sur la pratique de l’islam authentique.
«Il faut que les prêcheurs puissent faire comprendre à la jeunesse que la violence ne fait pas partie de l’islam. Si on réussit ce combat, on aura réussi à aider le gouvernement et ses forces armées à instaurer la paix et la sécurité dans le pays», a dit HAÏDARA.
Dans la même dynamique, il a passé en revue, toutes les activités réalisées par le GLSM pour le retour de la paix et de la réconciliation au Mali, notamment, la marche pour la libération du nord en septembre 2014 ; la mission de sensibilisation en Europe.
Au Mali, les musulmans et les communautés des autres confessions religieuses ont toujours coexisté pacifiquement.
Le Premier ministre, Modibo KEÏTA, a rendu grâce à Allah, avant de remercier le groupement pour cette initiative salutaire pour le pays.
«Il faut que nous nous mobilisions pour l’unité et la paix dans ce pays », a-t-il soutenu. Pour ce faire, a-t-il souhaité, il faut que tout le peuple malien regarde dans la même direction, malgré nos différences d’opinions, certes, mais pas avec des opinions contradictoires pour que la paix et l’unité puissent être une réalité dans notre pays.
Les travaux de ce 1er Forum national des leaders religieux spirituels musulmans du Mali ont été sanctionnés par la mise en place d’un Conseil des guides et d’un Conseil d’orientation.
Il faut noter aussi l’élaboration d’une constitution pour la bonne pratique du ”Soufisme”. Enfin, des bénédictions ont été faites pour le retour de la paix durable et définitive, socle du développement de notre pays.
A l’issue du conclave, un pacte a été signé entre les participants qui engagent à lutter contre l’intégrisme et le terrorisme.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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