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Violences conjugales: « ne rien faire c’est laisser faire » Assetou Cissé dixit

L’Association malienne de réinsertion sociale (AMRS) a organisé, le samedi 19 mars dernier, une marche pacifique pour demander aux autorités une synergie d’action gouvernementale contre les violences conjugales. La marche est partie du Monument de l’indépendance pour prendre fin à la devanture de la cité administrative où une déclaration a été lue et remise à la représentante du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille.

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Selon les organisatrices, cette marche entre dans le cadre des activités commémoratives du 8 Mars de l’Association malienne de réinsertion sociale.
Tout au long du trajet, les femmes et jeunes filles de l’AMRS, soutenues par des hommes, dont les associations luttent pour la même cause, scandaient des slogans tels : ‘’Synergie d’action contre les violences conjugales’’; ‘’vive les femmes’’ ; ‘’non à la violence conjugale’’ ; ‘’hommage aux femmes’’ ; ‘’vive la promotion de la femme’’… L’on pouvait lire ces mêmes slogans sur des banderoles que les marcheurs brandissaient. Aussi, des banderoles portaient les photos des victimes Mariam DIALLO et Maïmouna SISSOKO, assassinées par leurs époux, avec comme message ‘’Nous ne vous oublierons jamais’’.
La présidente de l’AMRS, HAIDARA Assetou CISSE, a justifié l’organisation de cette marche par le fait qu’aujourd’hui ce qui est nouveau dans notre pays en matière de violence conjugale, c’est que des gens vont jusqu’au meurtre, à l’assassinat. Selon elle, c’est la raison pour laquelle son association a décidé de marcher pour exprimer son indignation et interpeller les autorités à trouver une solution au phénomène le plus rapidement possible.
« La participation massive des femmes et des hommes à cette marche est la preuve que les violences conjugales en général, et les droits de la femme, en particulier, mobilisent de plus en plus de personnes dans notre pays. Nous sommes en train de lever la chape de plombs qui pèse sur notre société et qui nous empêche de regarder la réalité en face. Si les prises de conscience se multiplient, il nous revient encore d’élever la voix et d’agir parce que partout dans le monde, des femmes continuent à être exploitées, à être battues, à être violées, à être tuées. L’assassinat cruel et lâche de Mariam DIALLO et de Maïmouna SISSOKO ne sont pas des cas isolés. Ils correspondent à des histoires individuelles et douloureuses et constituent aussi un fait politique et social, un système qu’il faut changer. Au sacrifice de ces femmes, des mamans, nous ne pouvons pas répondre par la lâcheté du silence. Ne rien faire c’est laisser faire. La violence conjugale gagne du terrain de plus en plus dans nos foyers et aucune famille n’est à l’abri. Ce n’est pas parce que l’alerte sonne sans cesse qu’il faut cesser de l’entendre. Ces violences sont indignes d’un grand pays de tolérance comme le Mali. Pour que la réponse de la société soit à la hauteur de la gravité de ces violences, de ces délits et de ces crimes, chacun doit se mobiliser et créer les conditions qui permettent aux victimes de déposer plainte. Il est impossible de savoir combien d’actes de violence conjugale sont commis chaque année au Mali. Nous savons en revanche que beaucoup d’entre eux donnent lieu à des condamnations légères et la majorité de ces violences restent impunies », trouve-t-on dans la déclaration lue par la présidente de l’association et remise à Mme COULIBALY Siga KEITA, conseillère technique au ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille.
L’Association de cette marche a été mise à profit pour dire solennellement que le temps est venu d’un sursaut collectif contre les violences conjugales. Et que ce sursaut doit d’abord venir de l’engagement total du gouvernement.
Pour les marcheurs, au nom de nos principes et par respect pour le courage des hommes et des femmes qui se battent chaque jour contre la lâcheté de la violence, la nécessité de faire front commun s’impose.
L’association a sollicité des autorités de l’aider à construire un véritable parcours qui sécurise les hommes, les femmes et les enfants dès que la violence est repérée jusqu’à ce que le cycle cesse pour de bon.
Les marcheurs ont également demandé la création d’un comité interministériel pour lutter contre les violences conjugales, qui sera chargé de suivre tous les dossiers relatifs à ces violences ; la création d’outils pour mettre en œuvre une coordination des politiques publiques.
La marche a été le lieu pour ses organisatrices de lancer des messages de sensibilisation comme quoi la loi protège les femmes et que celles qui sont victimes de violences conjugales sont autorisées à en parler pour que des solutions puissent être trouvées.

PAR MODIBO KONE

 

Source: info-matin

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