C’est la cinquième fois que des Maliens se déplacent officiellement pour négocier à Alger la Blanche un éventuel retour à la normalisation dans le Nord du Mali, notamment à Kidal, le fief des bandits armés de l’Adrar des Ifoghas.
C’est la cinquième fois que des Maliens se déplacent officiellement pour négocier à Alger la Blanche un éventuel retour à la normalisation dans le Nord du Mali, notamment à Kidal, le fief des bandits armés de l’Adrar des Ifoghas.
Ce round semble être le dernier dans le pays d’Abdoul Aziz Boutéflika, le plus Malien des Algériens. L’ultime rencontre d’Alger, parce qu’il s’agit de discuter, non pas d’un préaccord, mais d’un accord qui sera finalisé à Bamako, avec la signature des parties concernées.
Tous les Maliens prient pour que les fils du pays puissent s’entendre sur l’essentiel, permettant la signature d’un accord de paix. Seulement voilà: les bandits armés de Kidal, réunis au sein d’une Coordination, jouent au dilatoire et au chantage. Ils exigent, en effet, que les milices soient désarmées – Gathia et autres mouvements affiliés – alors qu’eux sont toujours armés et se pavanent comme ils le veulent dans leur zone.
Ils se sont même permis d’aller attaquer ces milices dans leur fief de Tabankort. Mal leur en a pris. Malgré le soutien à peine déguisé de l’Etat-major général de la MINUSMA. Plus partial que celui-ci, tu meurs.
C’est bien dans cette atmosphère, où la MINUSMA a perdu la confiance des autres parties au conflit, que ce round va s’ouvrir ce lundi à Alger. La tension est forte, la suspicion l’est également. Le gouvernement se trouve entre le marteau des milices et l’enclume des bandits armés de Kidal.
Ces derniers soutiennent même que c’est bien l’Etat du Mali qui arme et encourage les milices. Alors que celles-ci se plaignent du manque de soutien et d’accompagnement du même état malien. Résultat: l’Etat est critiqué de toutes parts. Il hésite à s’assumer pleinement, à aider les milices qui lui sont favorables, parce qu’il y a un regard méchant fixé sur lui: celui de la communauté internationale.
Il tente de jouer l’arbitre, mais peine à être accepté comme tel par les indépendantistes de Kidal, qui font un pas en avant, deux pas en arrière, violent le cessez-le-feu, remettent en cause les avancées d’Alger, pratiquent le double langage et le louvoiement et retardent à souhait la possibilité d’un accord définitif, global, pour atténuer les souffrances des Maliens, particulièrement ceux du Nord de notre pays.
Dans ce contexte, que peut faire le gouvernement malien? Rien du tout. Ni les menaces, ni les accusations n’y changeront rien. Le Mali est sous la direction de l’ONU, de la France, autrement dit de la MINUSMA et de Barkane. Par extraordinaire, même s’il nous arrivait de nous équiper et de former efficacement nos militaires, le Mali ne peut plus entrer en guerre contre les bandits armés de Kidal.
En clair, le gouvernement n’a aucune solution, en dehors de sa volonté politique d’aller vers la paix. Nous marchons au rythme de l’ONU et de la France. Ces deux entités ont un faible pour ceux qu’ils appellent les rebelles, les hommes bleus de Kidal. Ne parlons pas d’Alger, qui accueille leurs familles, qui leur donne à boire et à manger, sans oublier le carburant et les lubrifiants qui leur permettent de bouger et d’attaquer les positions des milices, au vu et au su des forces dites impartiales.
Le Mali n’a pas d’amis dans la gestion du Nord parmi ceux qui détiennent une partie de la solution. C’est la langue de bois, le langage diplomatique, les amabilités, rien de plus. Alors, que les Maliens continuent de prier et se remettent à Dieu, le Tout puissant, qui peut changer les choses en une fraction de seconde. Qu’Il soit loué pour toujours.
Chahana Takiou
SOURCE : 22 Septembre