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Oumou Sangaré : «Mes sœurs, la terre ne ment pas»

Après une année 2013 très difficile et cette nouvelle année qui promet un changement, nous avons voulu approcher la diva du Wassoulou qui nous livre dans un entretien sa nouvelle passion. Après son pèlerinage à la Mecque, et même avant, Oumou Sangaré passe plus de temps au champ que dans sa villa. Elle suit de près les animaux, les semences et sa volaille. Elle nous parle aussi de son prochain album qu’elle est en train de réaliser avec Cheick Tidiane. La diva du Wassoulou s’épanche donc sur sa carrière musicale et la situation du pays.

 

OUMOU SANGARE artiste musique

Comment vous entamez cette année 2014 après la crise qu’a traversée notre pays ?

Oumou Sangaré : Je rends grâce à Dieu. C’est Lui qui nous a permis de surmonter les difficultés de l’année précédente pour entamer cette nouvelle année. J’aborde la nouvelle année avec sérénité et beaucoup de confiance. Comme tous les Maliens, je m’accroche. Chacun essaye de faire en sa manière, moi aussi tout doucement. Je continue avec la musique. Avant mon départ à la Mecque, j’étais en studio à Paris pour travailler sur un nouvel album avec le concours de Cheick Tidiane Seck. Depuis mon retour du lieu saint de l’islam, je me suis consacrée aux travaux champêtres où j’essaye de faire de la pisciculture, l’élevage de la volaille. C’est une manière pour moi d’encourager mes sœurs qui sont en milieu rural qu’avec la terre, on peut réussir.

Après l’hôtellerie, l’automobile, la terre est-telle devenue votre nouvelle passion ?

Mon père était imam mais aussi un agriculteur très rompu à la tâche. J’ai appris à ses côtés la valeur de la terre, des travaux champêtres. Il s’était consacré à la religion et aux travaux champêtres. La lecture du coran et les travaux champêtres étaient ses deux passions. C’est lui qui m’a influencée et encouragée car il ne pouvait pas vivre sans son champ. Aujourd’hui, je me sens à l’aise au champ qu’à la maison.

Comment vivez-vous cette passion ?

Naturellement, je suis une femme très active. Le matin, je donne à manger à mes poules pondeuses, mes poissons qui vivent dans un cadre aménagé pour eux et j’arrose les orangers. J’aide aussi les autres dans le travail. Je suis très active et pense l’avoir hérité de ma mère.

Le résultat est-t-il satisfaisant ?

Doucement, mais sûrement. Les bœufs commencent à être productifs, les poules commencent à donner des œufs, les premières récoltes de poissons sont prévues pour fin mars. Avec de nombreuses commandes, tout est déjà sur le marché. C’est un travail difficile mais le résultat est encourageant.

Quel est le message que vous avez voulu véhiculer en vous consacrant à ces activités ?

Au-delà des autres femmes, mon message est d’attirer singulièrement l’attention de mes sœurs vivant en milieu rural en leur disant que la terre ne ment pas. C’est le seul domaine, je crois, où on peut commencer moyennement pour en tirer un grand profit. Les travaux champêtres ne sont pas seulement pour ceux vivant en milieu rural. Même un artiste de renommée mondiale peut s’investir et avoir une grande satisfaction. C’est aussi une façon de se ressourcer et de partager le quotidien de ses braves femmes et hommes qui donnent tout pour faire nourrir de milliers de Maliens.

Revenons à la musique. Qu’est-ce qui est au programme ?

La production de l’album continue et je suis en négociation avec des Américains pour une tournée aux Etats-Unis. Je vous informerai quand les négociations auront abouti. Très prochainement, je dois me rendre au Burkina Faso, au Gabon et en Afrique du Sud pour des concerts.

La fête de Saint valentin est inscrite dans votre agenda musical de cette année. Est-ce pour marquer votre présence au grand évènement ?

C’est pour marquer ma présence au grand évènement certes, mais après la crise qu’a traversée notre pays, je pense que le rôle de nous les artistes est de faire le vide dans le cœur et les esprits de nos frères et sœurs. Il s’agit d’organiser des cadres de recréation pour qu’ils oublient leur stress. Traditionnellement, je ne fête pas solennellement cette fête, mais actuellement, la ville de Bamako a besoin de vivre, de sortir de cette morosité due à la crise. Par ces soirées, nous lançons un message au reste du monde pour qu’ils comprennent que la paix s’installe progressivement au Mali.

Oumou est apolitique si, nous nous en tenons à sa philosophie. Pourtant lors de l’investiture du président Ibrahim Boubacar Kéïta, vous étiez très active ?

C’est vrai, je suis apolitique. Je suis au service du Mali et de tous les Maliens sans distinction aucune. Je suis la voix des sans voix. Une voix qui ne se voit pas aligner derrière un seul politicien. C’est ma philosophie, je vois les choses de cette manière. Que ce soit IBK, Soumaïla Cissé ou encore Modibo Sidibé, une fois qu’un président est élu, il appartient à tous les Maliens quelle que soit sa coloration politique. Les activités pour l’organisation de l’investiture du président IBK m’ont trouvée à Paris. J’ai donc décidé de surseoir à ma tournée afin de participer à l’investiture. La même nuit, après les activités festives de cette journée qui marquait le retour du Mali dans le giron démocratique, je suis retournée à Paris pour continuer ma tournée. C’était ma façon d’exprimer mon patriotisme. Je suis derrière mon peuple dans son choix pour celui qui doit présider la nation. Le peuple a choisi le président Ibrahim Boubacar Kéïta, je ne peux pas m’opposer à lui.

Un dernier mot ?

Je conclus en vous remerciant d’être venu à moi. Ce qui prouve une marque de considération. Aussi pour demander à tous les Maliens de s’unir maintenant que le pays retrouve un retour de stabilité. L’union est un devoir commun à tous les Maliens pour faire en sorte que la stabilité retrouvée dans la douleur et dans le sacrifice soit pérenne parce qu’on a un beau pays. Un pays qu’on doit continuer à chérir, pour que le Mali soit le plus beau, le plus chaud, une terre d’accueil. Je vous remercie et bon vent à notre Magazine.

 

Kassim TRAORE 

Source: Le Reporter

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