UN MINISTÈRE DELEGUE BIDON POUR CASER UN IMAM DANS LA REPUBLIQUE LAÏQUE
Un ministère Délégué bidon pour caser un Imam dans le gouvernement de la République laïque proclamée à l’article 25 de la Constitution!
Oumarou DIARRA cumule ainsi à la fois les fonctions d’imam et de ministre.
Ce cumul ne pose-t-il pas au moins quelques interrogations légitimes quant à sa compatibilité avec le principe constitutionnel de laïcité de la République ?
S’il ne nous appartient pas ici de satisfaire d’emblée à ce petit souci potentiellement incommodant, imaginons seulement que demain, dans notre République laïque, le Président de la République soit imam, le Premier ministre soit imam, tous les ministres soient imams! Quelle Republique aurions-nous?
L’IMAM-MINISTRE JUSTICIER EN TENUE DE ZORRO
Comme il fallait naturellement s’y attendre, l’Imam- ministre s’est très vite révélé plus Imam de mosquée que ministre de la République.
L’Imam Oumarou DIARRA est devenu le justicier du parti pris d’une cause religieuse contre une autre cause religieuse.
En débarquant comme un Zorro au Camp I de la gendarmerie à la rescousse de ses pairs, l’Imam- ministre a d’un seul coup, fait ébranler trois grands pilliers de l’État Républicain et démocratique, avant de les arracher de ses dents pour les jetter par terre :
Le principe de laïcité de la République : qui exigeait de l’Imam- ministre d’être à équidistance des chapelles religieuses.
Le principe de séparation des pouvoirs : qui exigeait de
l’Imam- ministre de ne point interférer dans le domaine du judiciaire.
Le principe de répartition des attributions entre les membres du gouvernement et de solidarité gouvernementale : qui exigeait de l’Imam- ministre
de ne point s’aventurer sur un terrain relevant des départements de la Justice et du Culte.
CHOGUEL MAIGA ET ASSIMI GOITA COMPLICES?
S’il est vrai, comme l’a révélé l’Imam- ministre lui-même, qu’il aurait préalablement mis au parfum de son expédition anti démocratique, aussi bien le Premier ministre Choguel MAIGA que le Président Assimi GOITA auxquels il aurait téléphoné, le doute paraît désormais permis quant à la promesse de destination démocratique de l’attelage militaro – M5-RFP:
Comment un régime qui jure par le slogan du Mali Kura avec sa belle promesse de refondation, peut- il supporter un tel égarement de la part d’un ministre de la République?
Comment va-t-on réhabiliter la République et la démocratie en usant, à l’instar de l’Imam- ministre, de méthodes peu orthodoxes, que même le régime déchu de IBK n’oserait pas?
Le Mali Kura signifierait-il le Mali Koro mal réchauffé pimenté par une clochardisation accrue des institutions de l’Etat?
Dr Brahima FOMBA, Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB)