Dans un entretien avec la presse, le Premier ministre s’est dit satisfait du bilan de la visite qu’il vient d’effectuer au siège de l’Union européenne
Le Premier ministre a d’abord rappelé qu’il était venu à Bruxelles, à la tête d’une forte délégation, pour faire le point des engagements et des réalisations du Mali à la Communauté internationale et particulièrement à l’Union européenne. Dans ce cadre, il a eu une série d’entretiens avec les responsables des institutions européennes, notamment sur les politiques financières mises en œuvre, les réformes dans les secteurs de la justice, de la sécurité, de la lutte contre la corruption, etc. Toutes choses qui témoignent que le Mali se redresse, a-t-il souligné
Evoquant la deuxième réunion de suivi de la Conférence de Bruxelles à laquelle il a participé, Oumar Tatam Ly a rappelé que la Conférence des donateurs de Bruxelles de mai 2013 a institué un cadre d’engagements réciproques entre la communauté internationale et notre pays. Pour le Mali, il s’agit d’engagements, de réformes et de politiques dans le cadre du PRED et d’engagements et d’accompagnement financier de la part de la Communauté internationale. C’est autour d’un tel dispositif qu’il a été institué un cadre de suivi dont la première réunion s’est tenue à Bamako en novembre dernier, a t-il indiqué.
« A l’heure actuelle, au titre des engagements de Bruxelles, sur un montant total de 1.903 milliards d’euros, 75% ont été engagés et environ 41% ont été effectivement décaissés. Nous sommes sur une bonne trajectoire et d’ici la fin de 2014 nous devons pouvoir mobiliser l’ensemble des ressources annoncées à Bruxelles », a-t-il ajouté.
Evoquant la prochaine réunion de suivi de Bruxelles qui se tiendra à Bamako le 15 mai prochain, le Premier ministre a souligné qu’elle permettra, dans trois mois, de faire le point des engagements et de l’état de décaissement des ressources. C’est, de son point de vue, un exercice utile qui permet aussi de discuter de manière transparente avec la communauté internationale.
S’agissant du Sahel, le chef du gouvernement a relevé que la réunion de haut niveau sur la région qui vient également de se tenir à Bruxelles, ne portait pas exclusivement sur la sécurité au Sahel. Il a expliqué que les grands partenaires au développement du Sahel ainsi que les organisations sous régionales ayant élaboré chacun une stratégie pour la région du Sahel, la rencontre a trouvé les articulations nécessaires pour prendre en charge les questions de sécurité collective au Sahel. La réunion avait pour but de mettre en cohérence les dispositifs internationaux et de revenir sur les thématiques de sécurité collective et de développement. Par conséquent, la stratégie au Sahel interconnecte développement et sécurité. « Pas de développement sans sécurité et pas de sécurité sans développement. La menace étant régionale, la réponse doit être régionale. Il fallait mettre en selle une plate-forme de développement et de sécurité pour cette région pour faire face aux difficultés », a-t-il indiqué. A cet effet, des projets structurants ont été proposés. Concrètement, les propositions ont trait au fleuve Niger, à la mise place d’un système de drainage des eaux du fleuve au niveau de l’Office du Niger pour accroître la productivité, etc. Ces thématiques ont reçu un accueil favorable des partenaires. D’ailleurs, une réunion prévue le mois prochain à Nouakchott va recenser toutes les propositions d’investissement pour le Mali et la région. Dans ce cadre, l’UE a déjà annoncé 300 milliards Fcfa à titre de contribution, en vue du financement de projets qui ont non seulement un intérêt pour le Mali, mais aussi pour le Niger et les pays concernés, a indiqué Oumar Tatam Ly.
Le chef du gouvernement a indiqué n’avoir pas spécifiquement évoqué la question de Kidal dans le cadre de la réunion de haut niveau qu’il a animée avec le ministre des Affaires étrangères du Tchad. « J’ai rencontré les responsables de l’UE avec lesquels nous avons eu des entretiens sur notre stratégie, la plateforme institutionnelle, la plateforme de développement et la facilitation algérienne ».
Les relations avec l’UE sont bonnes, a confirmé Oumar Tatam Ly avant de remercier l’organisation pour son accompagnement. L’UE, c’est 20% des annonces faites à Bruxelles, soit un montant significatif. C’est un partenaire important regroupant 28 pays qui a engagé 100% de ses annonces faites à Bruxelles et assuré 40% de leurs décaissements. « Au delà de cela, le Mali est en train de sortir du 10è FED et d’entrer dans le 11è FED. La programmation prévoit 615 millions d’euros pour notre pays, un montant qui serait en augmentation par rapport au 10è FED. Oumar Tatam Ly a confirmé que les points d’application des ressources dans le cadre du 11è FED cadraient parfaitement avec nos politiques. Sur ce montant, 300 millions d’euros seront affectés à la gouvernance et à la consolidation des institutions, environ 100 millions au secteur de l’éducation et 100 millions aux transports.
Le Premier ministre a exprimé ses vifs remerciements à l’ensemble des partenaires au développement du Mali pour leur accompagnement constant avant d’indiquer qu’il repartait de Bruxelles avec un sentiment de satisfaction parce que les résultats sont satisfaisants du point de vue des politiques mises en œuvre. Le Mali, assure-t-il, a gagné en crédibilité. « Nous avons fait comprendre aux partenaires que nous savons ou nous allons et nous avons été compris. Les partenaires ont décidé de nous accompagner et l’enveloppe dans le cadre du 11è FED est en progression », a conclu Oumar Tatam Ly.
F. MAÏGA