Se faisant insidieusement passer pour « l’éternel grand ami » des couches sociales opprimées par la bourgeoisie monopoliste de l’Etat, Oumar Mariko, président du parti SADI, a toujours su bien jouer son rôle de récupérateur politique. Profitant de la détresse des populations, Mariko arrive toujours à se faire voir auprès de celles-ci, tout en prétendant venir à leur secours dès qu’elles organisent des mouvements de colère ou toutes autres manifestations visant à se faire entendre par les pouvoirs publics.
Cette forme de démagogie politicienne reste l’une des caractéristiques légendaires de Mariko. En manque criard de poids électoral, Mariko reste constamment à l’affût des agitations sociales et autres cafouillages pour se tailler une côte de popularité en feignant de s’associer à la douleur des victimes, essentiellement pour qu’en retour, celles-ci lui offrent leur électorat.
Cette scène populiste lui réussit dans bien des cas, car, il semble détenir le monopole de son art, sauf que les électeurs appâtés par l’acte démagogique du président du parti SADI, restent, pour la plupart, volatiles et, par conséquent, inaptes à le hisser à la plus haute fonction de l’Etat. Mais, en dépit de cela, Oumar Mariko ne manque pas d’être aux aguets du moindre trouble populaire pour signaler sa présence et profiter pour déballer sa vieille rage contre le pouvoir.
Il en a eu tellement l’habitude, depuis son émergence sur la scène politique nationale, qu’il ait fini par y voir son ultime salut. Conscient du fait qu’il soit, lui-même,personnellement incapable de mobiliser tel ou tel nombre de foule pour ses causes politiques, le député sortant de Konlondiéba, semble bien se plaire dans ce jeu d’hypocrisie politicienne dans l’unique souci de redonner du souffle à sa popularité agonisante et il en est désormais bien réputé.
Récemment, lors de la marche de protestation initiée par les enseignants grévistes et laquelle s’est soldée par une violente répression policière, Mariko n’a pas manqué au rendez-vous pour appâter le maximum de consciences, notamment, en faveur de sa cause électorale au titre des législatives prochaines du 29 Mars. C’est en cela qu’il faille voir en la politique malienne, un véritable jeu d’intérêts et non une volonté sincère de servir le bien commun et Oumar Mariko n’en saurait aucunement faire l’exception, car, étant un des plus fins récupérateurs.
Moulaye DIOP
Le Point