C’est le tout nouveau ministre-commissaire à la sécurité alimentaire qui l’a affirmé lors de sa prise de service, le mardi 2 février dernier. Selon lui, il y a 315 000 personnes qui sont menacées dont 10 000 dans une situation d’urgence.
L’atmosphère était bon enfant ce mardi matin dans la cour du Commissariat à la sécurité alimentaire. Il s’agissait de la cérémonie de passation de témoin entre le ministre-commissaire à la sécurité sortant, Dr. Nango Dembélé et le ministre entrant Oumar Ibrahima Touré. Tous les cadres et responsables des départements rattachés avaient fait le déplacement. La cérémonie était certes sobre mais pleine de signification.
En guise de mot d’adieu, Dr. Nango Dembélé, promu ministre de l’Elevage et de la Pêche, dira que l’homme qui lui succède est un vétéran de la sécurité alimentaire. Il revient en terrain connu pour avoir déjà servi ici. D’ailleurs, c’est sous son règne que l’institution a pris la dénomination Commissariat à la sécurité alimentaire avant qu’on ne le rappelle à d’autres fonctions. Le ministre Dembélé soutient qu’il a ouvert deux grands chantiers que son successeur devra achever, à savoir le lancement du processus de la reforme du cadre de concertation avec les partenaires techniques et financiers. Selon lui, il est important de revoir les outils de la gestion, car l’insécurité alimentaire commence à gagner les centres urbains. Donc, il faut revoir la stratégie d’approche en restructurant l’institution et en révisant les textes. Le deuxième grand chantier qui est ouvert est la rédaction de la politique nationale de sécurité alimentaire, a-t-il dit. A ce sujet, le ministre estime que les TDR sont déjà prêts et les consultants sont aussi recrutés. Pour l’heure, l’urgence, à en croire Nango Dembélé, reste la tenue du conseil national de sécurité alimentaire, afin de répondre aux attentes de couches vulnérables identifiées dans le rapport du Système d’alerte précoce (SAP). Le désormais ministre de l’Elevage pense que les sollicitations du commissariat seront très fortes surtout avec la signature de l’accord et le retour annoncé des refugiés et déplacés. Il conclut en remerciant les uns et les autres pour leur accompagnement pendant le temps qu’il a passé à la tête de l’institution.
A son tour, l’homme du jour, Oumar Ibrahima Touré, visiblement très ému, dira que c’est avec beaucoup d’émotion qu’il retrouve l’institution qu’il connait déjà, mais surtout certains cadres avec qui il a collaboré pour la mise en place de l’institution, il y a une vingtaine d’années.
Il a félicité le ministre Nango pour la confiance à lui renouvelée par les autorités et les résultats probants réalisés à la tête du commissariat. Le ministre Touré a remercié le Président de la République et le Premier ministre pour la confiance placée en sa modeste personne pour conduire la politique nationale de sécurité alimentaire. Il pense que des actes concrets ont été posés par son prédécesseur. Actes qu’il s’engage à renforcer en amenant l’institution sur une bonne direction. Le ministre reconnait que la tâche qui l’attend est immense et la grandeur des chantiers ouverts. En termes d’urgence, il affirme que dans le dernier rapport du SAP, 315 000 personnes ont besoin d’assistance dont 10 000 ont besoin d’assistance urgemment. Il en fait sa priorité.
Le ministre-commissaire conclut en réaffirmant sa disponibilité. Il appelle les uns et les autres à plus d’engagement, de responsabilité et de travailler sans aucune pression, pour l’atteinte des objectifs qui leur sont assignés. Bon vent au ministre !
Harber MAIGA
Source : Le Prétoire
