Le jeune diplômé a refusé la fatalité et embrassé un métier à l’opposé de son parchemin universitaire
L’appareil téléphonique sans fil destiné à l’origine pour être transportable et connectable en tout lieu et de façon indépendante, s’est enrichi de diverses fonctions, devenant en même temps un appareil photo, une caméra, un enregistreur, un lecteur de fichiers audio et vidéo, et surtout un mini-ordinateur permettant la connexion à l’Internet et aux réseaux sociaux. Si les ventes des Smartphones connaissent une hausse fulgurante, le marché de réparation du terminal mobile n’est pas en reste.
Très fragiles, ces appareils «Smartphones» peuvent parfois présenter diverses anomalies. C’est dans ce cadre que les utilisateurs font recours aux réparateurs de téléphones. Un business en pleine expansion, en témoigne les multiples échoppes des réparateurs de portables qui fleurissent aux abords du Marché château de la cité des Balanzans, sur l’axe principal menant à la Commune rurale de Pelengana. L’activité occupe bon nombre de jeunes dans notre pays qui parviennent à gagner leur pain à la sueur de leur front.
La trentaine révolue, le visage souriant et bon teint noir, le jeune Oumar Coulibaly répare toutes sortes de Smartphones dans son petit atelier. à l’aide de tournevis, d’un fer à souder et d’une pince, il démonte/remonte tout type de Smartphone et diagnostique toutes sortes de pannes sur l’appareil. Après avoir apporté les dernières touches sur l’iPhone d’un client, il interrompt un moment son travail, pour discuter avec nous de son métier. Passionné par la réparation de terminaux mobiles depuis son tendre enfance, Oumar Coulibaly a d’abord commencé par la vente de téléphones portables. C’est aux côtés des réparateurs venant de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Ghana qui avaient le monopole du marché qu’il a appris les ficelles du métier dans la Cité des trois caïmans. à cause de son ardeur au travail et son goût avéré pour l’apprentissage, aucun modèle de téléphones même les plus en vogue n’a de secret pour Oumar Coulibaly. Il répare tout et rien ne lui résiste. Après avoir décroché sa maîtrise en Lettre moderne, il s’est heurté à la dure réalité de la vie. Ses multiples tentatives pour trouver un emploi ont été vaines. C’est pourquoi, il a jeté son dévolu sur le marché de la réparation de Smartphones. Aujourd’hui, Oumar Coulibaly symbolise le visage d’une nouvelle génération de jeunes dynamiques qui refusent toute forme d’oisiveté. Par son courage et son abnégation, il s’est fait connaître peu à peu auprès de son entourage et son atelier jouit désormais d’une bonne notoriété à Ségou.
Le jeune réparateur précise que les pannes les plus courantes concernent l’écran qui est très sensible au choc, le problème de batterie, de connecteur de charge, d’écoute et de boutons de contrôle. «Le prix minimum de la réparation est de 1 000 FCFA. Cela dépend de la gravité de la panne et du matériel qui doit être remplacé», explique-t-il. De plus en plus de nouvelles marques de téléphones mobiles foisonnent le marché. à ce propos, Oumar Coulibaly nous a confié qu’il parvient tout de même à les réparer grâce aux différentes formations qu’il ne cesse de suivre sur Internet et auprès de ses collègues. Le jeune « chirurgien » de portables souligne que le métier est rentable et avoue qu’il reçoit souvent une dizaine de clients par jour ce qui lui permet d’avoir un gain journalier de 10 000 FCFA. La relation entre le réparateur et le client est souvent mise à rude épreuve. Venant de divers horizons, chacun vient avec son tempérament. Selon Oumar Coulibaly, les réparateurs de téléphones portables rencontrent plusieurs difficultés et doivent faire face aux humeurs des clients. «Certains désespérés viennent déposer leurs appareils à l’atelier. Quelques heures plus tard, ils reviennent à la hâte pour les récupérer, alors que l’appareil nécessite beaucoup de temps de réparation. D’autres ignorent la panne qu’il y a sur leurs terminaux mobiles et énumèrent qu’un seul défaut. C’est en ouvrant l’appareil, après diagnostic qu’on découvre toute une panoplie de pannes généralement dues aux réparations mal faites», confesse Oumar, ajoutant qu’avec tout ça, il essaie de faire de son mieux pour satisfaire la clientèle.
Avec bon nombre de ses clients, Oumar Coulibaly entretient des relations de parenté, d’amitié indispensable à la bonne marche de son travail.
En préservant ces dernières, le chef des lieux a réussi à fidéliser une grande partie des clients faisant d’eux des ambassadeurs de son atelier. De bouche-à-oreille, les clients très satisfaits des prestations recommandent le jeune réparateur à leur entourage. Grace à ce métier, le jeune Coulibaly arrive à joindre les deux bouts et à prendre soin de sa famille. Oumar Coulibaly invite les jeunes à embrasser les petits métiers. Un appel que le jeune Madi Keita, son apprenti n’a pas tardé à répondre. à son arrivée à l’atelier de Oumar Coulibaly, Madi Keita son apprenti ne savait rien de la réparation. Après quelques mois de formation, il a pu maîtriser les rouages du métier. Désormais, il est en mesure de remplacer les écrans et dépanner certains téléphones.
Moussa
COULIBALY
Amap-Ségou
Source: Journal L’Essor-Mali