Aucune région n’est vraiment bien lotie dans notre pays. Mais celle de Mopti mérite amplement que le président par elle, entreprend son premier contact avec le pays profond. D’abord il y avait un programme de réceptions d’infrastructures vitales pour les populations.
Ensuite, Mopti, on ne le dira jamais assez, est cet ancien poumon économique du pays paupérisé en quelques décennies, au point d’être classé par l’Odhd comme la région la plus pauvre du pays selon le critère de l’index de développement humain. Ibrahim Boubacar Keita qui vient de passer trois nuits dans cet ex eldorado doit avoir pris la mesure des défis à relever, là-bas et dans nos autres régions pour le Mali soit dans l’axe de l’émergence promis.
Ensuite, le président amoindrit les grincements de dents : ils étaient devenus particulièrement audibles ces temps-ci face aux déplacements successifs du président alors que l’intérieur ne le voyait pas assez. Cerise sur le gâteau, le Chef de l’Etat, s’agissant de l’inauguration de l’hôpital Dolo Sominé de Sevaré, a tenu à rendre publiquement hommage à Amadou Toumani Touré qu’il évoque publiquement pour la première fois. Les multiples éloges hier sur les antennes des radios libres de la capitale ont salué à travers cet hommage un acte d’homme d’Etat.
Et personne n’a dû se sentir autant soulagé qu’Att lui-même, du fond d’un exil dont il faut souhaiter qu’il se termine le plus tôt possible. Att doit pouvoir revenir chez lui. Il doit pouvoir profiter des superbes couchers de soleil sur le Bani et respirer à pleins poumons l’odeur de poisson fumé qui emplit les rues de Mopti. De l’ancien président, il ne s’agit pas de prendre toutes les verrues pour des grains de beauté.
Mais à côté des faiblesses, il y a également de nombreuses fiertés et au nom de la normale continuité de l’Etat, c’est notre vœu qu’Ibk inaugure dans quelques années deux de ces fiertés : les voies expresses Bamako-Ségou et Bamako-Koulikoro. En attendant de passer le témoin à son successeur pour cueillir les fruits de l’arbre que lui aussi aura planté. Parce que nous sommes par essence des passeurs.
Adam Thiam
Source: Lerepublicainmali