L’orpaillage continue son petit bonhomme de chemin dans notre pays. C’est à katibougou , une localité située environ dix kilomètres de Bamako , vers le Mandé qu’un nouveau site d’orpaillage a été découvert au mois de Février dernier . Aujourd’hui, ce village est devenu la destination favorite des orpailleurs venus de tous les horizons. A la différence des autres sites, à Katibougou l’orpaillage se fait dans le fleuve. Le même qui desserve la ville de Bamako.
Le sous-sol malien regorge de l’or. Cette affirmation est bien une réalité. Conscients de cela, les Maliens en quête d’or, n’hésitent plus à fouiner leur nez dans le moindre coin ou recoin du pays. Après la terre plate et montagneuse, la curiosité des chercheurs d’or les a mené sur le fleuve, plutôt sous le fleuve, à Katibougou, dans la commune du Mandé.
Tout a commencé par un individu qui par curiosité a cru à cette localité pour mener son exploitation d’or . C’était en mi-février. Aujourd’hui envahie par la masse, la localité de Katibougou, comme d’autres zones aurifères est devenue le point de chute de toutes sortes de personnes.
Ainsi sur le site concerné, cohabitent vendeurs à la sauvette, cuisiniers, gérants des clubs vidéos, bars etc. Mais, les véritables opérateurs travaillent sur et sous le fleuve. A l’aide de bacs sur lesquels sont installés des moteurs, le premier groupe des travailleurs recueillent les matières sablonneuses envoyées à partir de deux gros tuyaux-raccords par ceux qui opèrent en bas. Ceux-ci, comme des sous-marins occidentaux, respirent à l’aide de deux tubes fixés aux narines. Quel risque ?
N’empêche, le site de Katibougou fait aujourd’hui l’objet d’une ruée indescriptible de la part des chercheurs d’or et d’autres travailleurs saisonniers qui ont déjà occupé les berges du fleuve de la localité avec des tentes de fortune. On y trouve tous les corps de métier. Surtout dans la chaine d’extraction de l’or.
Batoman Sanogo , une jeune fille à la fleur de l’âge, qui dit venir travailler sur le site dans le domaine de la cuisine. « Je suis venue ici pour préparer. La personne pour laquelle je prépare les repas me paye à 20 000 f par semaine » affirme-t-elle avec satisfaction. Quant à Kadi Diakité, une doyenne du site, car venue parmi les premières personnes arrivées sur le site, elle tire son épingle du jeu dans le commerce de l’eau. « Je viens de Bamako, je vend de l’eau. Par jour , je peux vendre 5 paquets , j’achète le paquet à 500 ou 400 f , je les revend à 1 500F, j’ai même ma boutique à Lafiabougou », renseigne-t-elle.
A Katibougou sur le fleuve comme au niveau de la berge, les maîtres des lieux sont les notabilités, qui perçoivent des frais d’installation aux orpailleurs.
« J’ai deux machines , j’ai payé 50 000 f pour m’installer , 15 personnes travaillent pour moi et leurs primes dépendent de leur rendement » indique Abdramane Koné, un exploitant de l’or, bien connu sur le site.
Comme Abdrahamane Koné, Yamoudou Koné, venu de Déguela cercle de Kangaba, ne se plaint pas des conditions de vie à Katibougou. « Je suis arrivé il y’a 20 jours de cela, 30 personnes travaillent à mon compte ,je paye 50 000 f par machine « DRAK »,je suis vraiment ému de la manière dont travaille la commission de contrôle » affirme-t-il. Avant de signaler qu’ils ne travaillent pas durant la nuit ainsi que les Lundis et les Vendredis.
Faut-il le signaler, de la découverte de ce nouveau site à nos jours, à en croire les membres de la commission de contrôle, la chefferie du village a empoché déjà plus de 2.800.000 F CFA.
Cependant, les autorités publiques et locales de cette nouvelle aurifère doivent d’avantage s’impliquer pour renforcer la sécurité, surtout qu’elle est devenue l’unique point de rencontre des personnes venant de tous les horizons.
Aussi, des études méritent d’être menées afin d’établir les conséquences de l’exploitation de l’or faite sur ces eaux qui desservent la ville de Bamako. L’or est précieux, la bonne santé aussi.
Nouhoum Koné
Source: Tjikan