La promesse du gouvernement faite le 22 janvier 2025 de prendre ses responsabilités et toutes les dispositions pour endiguer le phénomène d’orpaillage illégal et clandestin à travers la mise en œuvre d’actions à court, moyen et long termes n’a peut-être pas encore commencé à être mise en œuvre.
Et la conséquence est simplement tragique : 48 personnes au moins sont mortes, toutes des femmes, ce samedi 15 février 2025, dans un effondrement sur un site d’exploitation illégale d’or à Bilalkoto. Sur la mine artisanale qui serait exploitée par les Chinois, une machine carterpillar est tombée sur un groupe de femmes qui travaillait dans un trou à la recherche de l’or, selon les sources locales. Bilalkoto est un village de la commune de Dabia, cercle de Kenieba, région de Kayes.
Il y a moins d’un mois, le 22 janvier dernier, le gouvernement s’était planché sur la pratique de l’exploitation illégale des ressources minérales et de ses impacts sur l’environnement.
Selon son constat, depuis quelques années, l’exploitation illégale et irrégulière des substances minérales est pratiquée par des personnes, étrangères pour la plupart, lourdement équipées, laissant de plus en plus la place à des méthodes fortement mécanisées, aux conséquences encore plus dommageables sur l’environnement, la santé, l’économie et la paix sociale.
Outre que les exploitants illégaux causent d’énormes dégâts à l’environnement, notamment la destruction de la faune, de la flore, la contamination des cours d’eau, ils contribuent également à l’alimentation des réseaux de trafics de drogue, d’armes, de personnes, de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme et de l’extrémisme violent.
Ce n’est pas tout, les exploitations illégales sont à l’origine de nombreuses pertes en vies humaines suite aux accidents et aux conflits générés entre les exploitants eux-mêmes, entre les exploitants et les populations ou entre les exploitants et les détenteurs de titres miniers.
C’est pourquoi le gouvernement de la transition avait promis de mener une lutte implacable contre les exploitations illégales. Les orpailleurs clandestins chinois seraient-ils au-dessus des lois au Mali ? Il est temps de mettre un terme à l’exploitation illégale de ressources naturelles, notamment l’orpaillage clandestin par des intérêts étrangers, au mépris des lois et de la vie humaine.
PAR MODIBO KONE