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Organisation de la coopération islamique : La situation alimentaire du Mali et du Sahel exposée au Comité permanent pour la coopération économique et commerciale de l’Organisation de la coopération islamique

Istanbul, 29 novembre (AMAP) Le Commissaire malien à la sécurité alimentaire, Kassoum Denon, a exposé la situation alimentaire du Mali et du Sahel, à la 35è session ministérielle du Comité permanent pour la coopération économique et commerciale de l’Organisation de la coopération islamique (CPCEC-OCI) ouverte, jeudi, à Istanbul, en Turquie.

M. Denon a, également, lancé un appel aux partenairesà relever les multiples défis de pays durement frappés par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, devant ses homologues en charge de la Sécurité alimentaire des pays membres de l’organisation islamique.

La participation du Mali à cette importante rencontre a permis au Commissaire à la sécurité alimentaire de dépeindre la situation alimentaire de notre pays et du Sahel. « Pays enclavé, le Mali connaît, depuis des décennies, des sécheresses récurrentes qui contrarient, dramatiquement, ses efforts visant à assurer sa sécurité alimentaire et nutritionnelle sur toute l’étendue de son territoire », a indique M. Denon.

« Les saisons agricoles sont contrariées par une sécheresse fréquente le long de la bande sahélienne, les rares zones de cultures sont envahies par des criquets pèlerins et autres déprédateurs de cultures, entrainant ainsi des crises alimentaires et nutritionnelles répétées sur certaines parties du pays. Pire, l’invasion terroriste qui sévit dans certaines régions de notre pays a fortement exposé nos compatriotes à une vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle sans précédent, particulièrement les femmes et les enfants », a-t-il développé.

Kassoum Denon a rappelé que face à cette situation singulière, le gouvernement du Mali, à travers le Commissariat à la sécurité alimentaire, a engagé un vaste programme de distribution alimentaire gratuite sur toute l’étendue du territoire.

Cependant, malgré cette mobilisation exceptionnelle de l’Etat et de ses partenaires, les difficultés alimentaires, dans certaines zones, notamment les régions du Centre et du Nord, restent constantes et au sortir de cet hivernage, la menace d’insécurité alimentaire plane sur plus de 5 millions personnes, dont celles exposées à la menace terroriste.

CRI DU CŒUR – Cependant, -a-t-il relevé, au-delà de ce constat et des solutions d’urgence, le Mali s’est engagé à élaborer une Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PolNSAN), conformément à la vision du président Ibrahim Boubacar Keïta. « Cette politique constitue, sans doute, une voie novatrice permettant au Mali de s’attaquer véritablement aux causes structurelles des problèmes alimentaires et nutritionnels des Maliens ».

« Tous les Maliens, pensons-nous, doivent être en mesure d’accéder à la nourriture en quantité suffisante et en qualité pour répondre à leurs besoins nutritionnels et ainsi préserver leur ration sur une base quotidienne et dans la dignité ». « Pour cela, nous nous sommes engagés à bâtir la résilience de nos concitoyens les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire. L’ambition de cette politique est qu’à terme, dans notre pays, plus jamais sécheresse ne soit synonyme de famine », a indiqué Kassoum Denon.

Il a ajouté que le financement de cette politique constitue un énorme challenge et l’un des chantiers majeurs pour l’année 2020 au cours de laquelle le gouvernment envisage d’organiser la table ronde des bailleurs de fonds pour le financement de la mise en œuvre de cette politique.

Le commissaire  à la sécurité alimentaire a ainsi saissit l’occasion pour solliciter, en ces moments difficiles, l’appui et l’accompagnement de l’OCI, de ses institutions spécialisées, ainsi que des pays de la Oumma islamique pour la mobilisation des financements nécessaires à la réalisation des actions de cette politique .

Lançant un cri du cœur pour le Sahel, il a dit que chaque jour, des hommes, des femmes, des enfants, des familles se voient contraints de quitter leur milieu de vie, leur famille, leurs proches, face à ces crises multiples et violentes qu’ils subissent de plein fouet.

M. Denon a remercié la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC) qui appuie le dispositif national de sécurité alimentaire du Mali, à travers l’OPAM, pour l’achat de riz et de l’aliment bétail. Il a, également, rendu un hommage mérité à tous les partenaires de notre dispositif national de sécurité alimentaire mais, aussi, à tous les pays amis qui ne cessent d’accompagner le Mali par des appuis multiformes.

Sous le thème: «Promouvoir des systèmes de nourriture durable dans le monde islamique afin d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de nos populations», cette importante entre pays membres de l’OCI et ses organismes spécialisés, vise à faire l’état des lieux de la sécurité alimentaire au sein de la Oumma islamique, développer des solutions adaptées aux différents pays ou régions mais, surtout, engager les organismes spécialisés de l’OCI à apporter les solutions idoines aux pays qui en ont besoin.

INVERSER LA TENDANCE– S’exprimant à l’ouverture de la session qu’il a présidée, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a souligné la nécessité pour le monde islamique d’avoir confiance en soi et en ses capacités mais, surtout, de se soutenir. Les pays islamiques représentent 24% de la population mondiale, pourtant ils ne représentent que 9,7% du commerce international. Il a rappelé également que 80% des pays en crise sécuritaire ou alimentaire à travers le monde sont des pays musulmans, d’où la nécessité d’inverser cette tendance.

Tour à tour, le secrétaire général de l’OCI, Dr Youssef A. Al-Othaimeen, et le président la Banque islamique de développement (BID), Dr Bandar M. H. Hajjar, ont rappelé l’engagement de l’organisation islamique et de son bras financier à accompagner les pays de la Oumma islamique dans leurs chantiers de développement et aussi de stabilisation.

Le président de la BID a expliqué les facilités que l’institution financière ne cesse de développer pour permettre aux pays d’accéder à des financements innovants et adéquats à leurs besoins. Ainsi, la BID et les institutions spécialisés de l’OCI ont réaffirmé leurs engagements d’accompagner les projets et programmes en matière de sécurité alimentaire des pays membres. La session a, surtout, été marquée par les déclarations des régions sur la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ainsi du Moyen-Orient, en Asie du Sud Est en passant par les pays du Golfe persique, de l’Afrique du Nord jusqu’en Afrique subsaharienne, l’insécurité alimentaire est réelle dans la plupart des pays membres de la Oumma, du fait de crises multiformes, de guerres, mais aussi de sécheresses et des effets du changement climatique.

MD(AMAP)

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