Lors des activités marquant son 25è anniversaire, l’OAM a mis l’accent sur la paix, la réconciliation, le développement, la reconstruction …

L’Ordre des architectes du Mali (OAM) a 25 ans. Le premier ordre professionnel du Mali a, en effet, été créé le 1^er mars 1989. Les activités  marquant cet événement ont eu lieu le week-end passé.  La cérémonie d’ouverture a eu lieu à l’hôtel Salam sous la présidence du ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville, Moussa Mara, et en présence du ministre de la Justice, Mohamed Ali Bathily, du président de l’Union des architectes africains, le Nigérian Tokunbo Omisore, des membres de l’ordre et de nombreux invités.

Une conférence de presse, des activités culturelles, une conférence-débat et une soirée de gala étaient au programme des festivités marquant ces 25 ans de l’OAM. Les architectes ont retenu comme thème : « architecture, paix et développement ».  Au cours de cet anniversaire, ils ont choisi de mettre l’accent sur « l’architecture et la réconciliation, le développement et la régénération des infrastructures, les stratégies de rattrapage de l’Afrique, l’architecture et la reconstruction, construire dans le patrimoine, la politique de la ville et le cas du Maroc avec une vision internationale ».

Dans son intervention, le président du conseil de l’Ordre, Issiaka Tembély, a d’abord mis l’accent sur le caractère transversal de l’architecture qui lui confère une grande importance. Ce n’est sans doute pas un hasard si l’OAM est le premier Ordre à voir le jour au Mali.

Si l’ordre a aujourd’hui un quart de siècle, le discours reste le même, explique le patron de l’OAM, pour qui il s’agit toujours de dire que le Mali a besoin d’un nouveau départ et que les architectes sont prêts à contribuer à cela. Les architectes vont jouer leur partition.

Le président de l’Union des architectes africains a confirmé le choc ressenti par tous lors de la grave crise que notre pays vient de traverser. Personne n’a oublié les graves atteintes opérées par les djihadistes sur le patrimoine des zones occupées, a témoigné Tokunbo Omisore pour qui notre continent a plus que jamais besoin de paix pour se développer.

Les architectes ont leur place pour améliorer le visage de nos villes et le cadre de vie de façon globale. Le président de l’Union continentale qui regroupe une quarantaine de pays, note que Tombouctou a quelque chose à enseigner avec cette résistance des  constructions en banco qui défient le temps. Il souhaite que les architectes maliens bénéficient du soutien des autorités pour mettre en avant les nombreuses opportunités.

Tokunbo Omisore a également invité les architectes maliens à continuer de s’assumer pour maintenir l’ordre dans son rôle. L’architecture, défend-il, peut beaucoup contribuer à la lutte contre le chômage, pour la défense des valeurs culturelles et jouer un rôle dans l’émergence de nos pays. Que ce soit pour protéger l’identité d’un pays ou la lutte contre la pauvreté, les architectes ont leur mot à dire, insiste le président de l’Union des architectes africains.

Le ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville a félicité et encouragé l’Ordre pour cet anniversaire qui, dit-il, est une occasion de faire le point  de ce qui a été fait ces 25 dernières années. Moussa Mara a salué la pertinence du thème choisi et suggéré aux architectes de se pencher sur des éléments actuels comme l’écologie, l’utilisation des matériaux locaux de construction, les économies d’énergie. Il a invité l’ordre à réfléchir aux moyens d’assurer la présence des architectes sur l’ensemble du territoire national. De son point de vue, leur concentration dans la capitale gêne le développement de certaines activités à l’intérieur du pays. Il a souhaité à ce propos prolonger la discussion avec l’Ordre en dehors de cette commémoration.

La cérémonie s’est achevée par la remise d’une médaille par l’Union des architectes africains au ministre Moussa Mara.

A. LAM