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Opérations de déguerpissement des voies de Bamako : Le rapport de l’Assemblée nationale met en cause des Maires et la mauvaise foi des détaillants

Tout a été dit sur les opérations de déguerpissement des grandes artères et des voies publiques dans le District de Bamako. Face à la question, l’Assemblée nationale s’est saisie du dossier, en mettant en place une Commission d’enquête présidée par le Président de la Commission des lois, Zoumana N’Tji Doumbia.

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Avant d’entamer leurs travaux, le député du Banimonotié et ses collègues ont rencontré les différentes parties prenantes. Ainsi, tour à tour, ils se sont entretenus avec le Gouverneur du District de Bamako, Ami Kane, le Maire du District et ses 6 collègues des Communes de Bamako, le Groupement de la Coordination des commerçants détaillants, le Syndicat des transporteurs, la Coordination des associations des marchés, la CCIM, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat et le ministre du Commerce.

La Commission parlementaire a également visité la célèbre «Rue Princesse» à l’Hippodrome, la Rue RDA et les alentours du Cinéma Vox et de la Cathédrale de Bamako. Dans un 2èmetemps, la Commission a rencontré le Maire du District de Bamako, suite au blocage de la construction du marché Rose révélé lors des échanges.

Ensuite, elle a échangé avec le ministre de l’Administration Territoriale, le ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat et le Secrétaire Général du ministère de l’Economie et des Finances. Au cours de ces rencontres, la Commission a recueilli les avis des différents acteurs.

Suite à ces débats, le rapport de la Commission montre que les commerçants détaillants ont reconnu que les voies publiques et les grandes artères ne sont les lieux appropriés où ils doivent exercer leur commerce. Dans le même temps, le Gouvernement a également reconnu que l’occupation des voies contribue à l’insalubrité et crée une concurrence déloyale avec les autres commerçants.

Durant son écoute, le ministre du Commerce a également reconnu la nécessité de trouver pour les «déguerpis» des endroits de «recasement» pour leur permettre de mener à bien leurs activités commerciales. Selon Abdel Karim Konaté, cité dans le rapport, cela permettrait d’augmenter les revenus de l’Etat.

C’est pourquoi, en alternative, la CCIM a proposé l’aménagement de bâtiments administratifs et du Champ Hippique de Bamako, pour en faire des marchés modernes, où les commerçants déguerpis pourraient être logés.

Au cours des débats, des commerçants détaillants ont fait savoir aux députés qu’ils n’avaient pas été avertis à l’avance. Sur cette question, l’Assemblée nationale relève dans le rapport que cela constitue de la mauvaise foi. Car le rapport énonce que, bien avant l’actuel Gouverneur, son prédécesseur avait mis en place une Commission de 71 membres pour sensibiliser les détaillants sur cette opération.

Dans les échanges, certains détaillants ont également manifesté leur refus d’aller dans les marchés à l’intérieur des quartiers. Chose que la Place de la République désapprouve. «Si les détaillants veulent des endroits appropriés, ils doivent accepter de s’installer dans les marchés des quartiers. Car le commerce, c’est une question de chance. N’importe où que vous vous installiez, vous aurez toujours votre chance», a expliqué le Président de la Commission.

Le rapport de la Commission parlementaire met également en cause certains Maires de la capitale, lesquels ont délivré des autorisations avec des dates précises. En effet, dans les autorisations provisoires délivrées par ces collectivités territoriales, il est indiqué des délais de validité d’un an. Voilà ce qui frustre certains de ceux qui se sont vus déguerpis avant la fin de l’année.

Dans le rapport, l’Assemblée nationale réitère son soutien à l’opération et demande des mesures d’accompagnement. Elle appelle à la tenue rapide d’une rencontre avec le Gouvernement, qui sera coprésidée par le Président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre, pour trouver une solution rapide et définitive.

Les députés proposent également la mise en place d’un Comité de suivi pour mieux gérer l’après opération. Le rapport de la Commission parlementaire souligne aussi la nécessité de faire des équipements marchands modernes dans les autres capitales régionales, pour éviter les mêmes problèmes à l’avenir.

Youssouf Diallo    

 

 

La rédaction

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