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OPAM sous la houlette du PDG Youssouf Maiga : Un vaste chantier en cours pour moderniser et redorer le blason de l’office

Patriote, dynamique, visionnaire et engagé pour le développement de son pays, ce jeune a aujourd’hui la lourde tâche de moderniser l’Office des produits agricoles du Mali (OPAM). Cet office faisait la fierté de la nation malienne, car c’était un rempart contre l’insécurité alimentaire. Nommé pour diriger et redorer le blason de l’Opam, le Président directeur général (OPAM), Youssouf Maiga n’a pas tardé à mettre en œuvre sa vision, son expertise afin que l’Office soit un service moderne, autonome et émergent. Pour savoir davantage sur l’Office, le PDG Maiga nous a accordé une interview dans laquelle il nous dévoile sa vision pour faire de l’Opam une fierté nationale. Lisez-le plutôt !

Journal le Fondement : Quelle est votre satisfaction après le dernier Conseil d’administration ?

PDG de l’OPAM, Youssouf Maiga : Le dernier Conseil d’administration de l’Opam s’est tenu le 26 juin 2019, à l’issue duquel, les administrateurs ont donné le quitus à la gestion de la Direction général et ils l’ont félicité pour les résultats obtenus, parce que l’année n’a pas été facile. Nous avons surtout été handicapés par le fait que nous avons perdu les procès qui étaient en cours. Notamment celui avec des fournisseurs de stocks qui date de 2016 pour lesquels l’Opam a payé plus de 200 millions de F CFA. Donc avec cette saignée financière nous avons eu d’énorme difficulté. C’est pourquoi nous avons pris des dispositions pour renforcer notre service juridique avec des personnels qualifiés pour vraiment prévenir ce cas et pour que l’Opam ne tombe plus dans ce travers et que les choses se fassent avec autopsie. Nous avons aussi mis l’accent sur la passation de marché. Cet aspect est important, c’est pourquoi, nous avons recruté les personnes qualifiées à la matière. Cela nous aidera à circonscrire vraiment ces germes. Donc, nous pensons qu’avec tout cela nous pourrons, l’année prochaine encore, avoir plus de résultats que maintenant.

JLF : Quelles sont les perspectives planifiées au cours de cette session ?

PDG YM : Parmi les perspectives que nous avons, le Conseil a surtout demandé de sécuriser les bâtiments ou les magasins dont dispose l’Office. Vous savez l’Opam a des magasins de stockages dans toutes les régions, les Chefs-lieux même souvent dans les communes. Malheureusement ces magasins ne sont pas entretenus depuis plus d’une dizaine d’années, ces magasins n’ont pas été du tout améliorés, pour que la gestion des stockages puisse être enviable. Nous avons aussi des problèmes avec nos parcelles. Souvent nous avons vu que nos parcelles ont été spoliés ou attribuées à d’autres personnes, qui les occupent illégalement. Le Conseil demande à ce que nous puissions, non seulement, clôturer ces parcelles et prendre des dispositions pour les sauvegarder mais aussi de faire recours aux services d’un notaire pour nous aider à pouvoir bien sécuriser et avoir les documents juridiques y afférents. Dans les perspectives, nous comptons ainsi revoir la Direction générale de l’Opam qui se trouve dans un état indésirable. Les conditions de travail sont assez difficiles parce que nous avons des bâtiments vétustes et les voies d’accès ne sont pas bonnes. Nous avons quand même entrepris avec l’accord du Conseil d’administration d’élaborer un projet de construction d’un siège, mais aussi d’entrepôts modernes et voir comment nous pourrions améliorer les voies d’accès. C’est un projet très ambitieux dont le coût se situe à environ une dizaine de milliards de F CFA. Mais nous pensons qu’il revient à l’Opam d’être imaginatif, d’être ingénieux et de chercher le financement. On ne peut mettre tout ça sur le dos de l’Etat. Nous sommes un Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) nous devons aussi chercher les moyens pour financer nos projets. Je sais que nous pouvons le faire. Nous avons entrepris déjà les démarches. Pour le moment nous sommes élaborons un plan d’affaire pour soutenir ce projet. Donc nous allons faire les entrepôts très modernes pour les stockages que nous pouvons aussi au besoin louer à des privées et cela peut nous apporter quelques choses. Ça permettra aussi à l’Opam d’être autonome financièrement et de travailler dans des conditions plus décentes.

JLF : Ces derniers temps, nous assistons aux remises de dons par les pays partenaires de l’Etat dont le Japon ; quel est l’utilité de ces dons ?

PDG YM : C’est le lieu d’abord de remercier ces pays partenaires et amis du Mali qui appuient vraiment les populations maliennes. Vous savez ces derniers temps, le Mali traverse une crise multidimensionnelle qui fait qu’aujourd’hui il y a beaucoup de populations dans les zones agricoles qui n’arrivent pas à cultiver. Voyons aujourd’hui les Régions de Ségou et de Mopti où il y a vraiment beaucoup de difficultés. Souvent les conflits intercommunautaires empêchent les paysans de cultiver. Même ceux qui ont des animaux ont des difficultés. C’est tous ces facteurs, qui font qu’aujourd’hui certaines populations se trouvent souvent dans l’insécurité alimentaire. Si nous n’assurons pas la production agricole nous allons sentir que les populations en souffriront. Donc ces dons permettront de soulager les populations. Pour le cas du Japon, cela n’est pas une initiative nouvelle, ce don non remboursable appelé ‘KR.17’’ il existe depuis des années maintenant pour soutenir le développement de l’État. Ce‘KR.17’’, est un riz destiné à la vente à un prix modéré pour que les populations puissent l’avoir de façon acceptable. Ce n’est pas un riz périmé, il est de très bonne qualité qui est vendu sur les marchés à un prix assez raisonnable pour que les populations puissent l’avoir. Les retombés de ces ventes sont placés dans un compte qu’on appelle ‘’ le fonds de contrepartie’’. Ce fonds sert à financer les projets de développement du Mali. Donc ce sont, les départements ministériels qui peuvent présenter les projets à la partie japonaise via le Ministère des Affaires étrangères pour demander le financement sur ce fonds. Donc le Japon fait d’une pierre deux coups, en contribuant d’une part à la lutte contre l’insécurité alimentaire et d’autre part, en soutenant le développement du Mali. Mais cette année, face aux difficultés dans certaines parties du pays, le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire a fait une requête à la partie japonaise pour que nous puissions avoir environ 2000 tonnes sur 6000 tonnes donnés à distribuer gratuitement aux populations en détresse, surtout au niveau du centre du pays. Nous pensons que la partie japonaise va donner une suite favorable pour aider ces populations en cette période difficile.

Aujourd’hui comment se porte l’Opam ?

PDG YM : A l’Opam tout est à refaire alors nous sommes aujourd’hui à la reconstruction. Nous sommes héritiers des bâtiments assez vétustes cela veut dire que les conditions de travail ne sont pas bonnes. De ce fait, nous travaillons à pouvoir relever ces défis, faire en sorte qu’il renaisse de ces cendres, car il était un fleuron de l’économie malienne en son temps. Il a été créé depuis 1965 et faisait la fierté de tout le Mali à un certain moment. Donc nous devons continuer malgré les mutations qui sont opérées institutionnellement bien sûr nous devons porter haut le flambeau. C’est pour cette raison que nous sommes en train de mettre l’accent sur les missions commerciales afin que nous puissions soulager l’État. A mon avis à terme, l’Opam doit voler de ses propres ailes et que l’appuie soit vraiment un appoint et non une survie. Pour le faire, il faut quand même avoir les cadres compétents. C’est dans cette logique que nous procédons au renforcement des capacités de ceux qui sont là mais aussi faire recours aux services de compétences pour renforcer l’équipe actuelle afin de pouvoir mener bien nos missions. Nous voulons que l’Opam soit un service moderne qui vole de ses propres ailes.

JLF : Un dernier mot ?

PDG YM : Le dernier mot c’est pour dire aux populations que l’État est à leur service et que l’Opam est son bras armé de la sécurité alimentaire qui fait en sorte que les populations puissent avoir des vivres dans les périodes difficiles. Mais au moment de l’autosuffisance alimentaire, l’Opam a un rôle prépondérant à jouer. Elle interviendra à la stabilisation du prix aux marchés. Donc nous pouvons acheter des vivres avec les paysans après les récoltes pour qu’ils puissent avoir le prix rémunérateur et pendant la période de soudure nous remettons les produits sur les marchés à un prix abordable. Les stocks nationaux permettent à l’État de venir en aide aux populations en détresse dans le moment difficile à travers les distributions alimentaires gratuites. Cependant, dans la situation de non crise alimentaire, l’Opam opère d’orientation technique, car le stock à une vie de trois à quatre ans. Dans ce stade, il s’agit pour l’Opam de renouveler le stock de tiers chaque année. Ce mécanisme permet ainsi de stabiliser le prix aux consommateurs pendant les périodes de soudure.

Propos recueillis par B. KONE

Source: Le Fondement

 

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