L’ONUSIDA Mali a rencontré la presse jeudi dernier à son siège à l’ACI 2000 pour une conférence au tour du rapport « Savoir c’est pouvoir » publié et présenté le 21 novembre à Abidjan par le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé. La cérémonie était présidée par la Directrice pays, N’dimira Nsabimana Félicité et s’est déroulée en présence du secrétaire exécutif du programme national de lutte contre le Sida, Pr Moussa Maïga.
« Savoir c’est pouvoir » est un document élaboré par l’ONUSIDA, qui donne le bilan de la lutte contre le Sida de façon générale, comme son nom l’indique. Il informe aussi sur la prévention et le traitement de la maladie, la charge virale (quantité de virus dans le sang après le traitement) surtout.
En 2017, 36, 9 millions de personnes vivaient avec le VIH, 21,7 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale, 1,8 millions de personnes ont été infectées par le virus et 940 mille personnes sont décédées du Sida.
Ce qui est plus grave, ce sont des personnes qui vivent avec le VIH sans le savoir. Lors de cette conférence, un accent particulier a été mis sur l’importance du dépistage qui permet de connaître son statut. En 2017, 9, 4 millions de personnes portaient le VIH sans le savoir, seul le dépistage permet d’éviter cela.
La Directrice pays de l’ONU Sida au Mali dans son intervention a rappelé les missions de son organisation et a beaucoup insisté sur l’importance du dépistage et du contrôle de la charge virale.
Créé en 1996, l’ONU SIDA est une institution des Nations Unies qui lutte contre le VIH et le Sida à travers le monde, en mobilisant les ressources et en créant des partenariats. Elle fait des plaidoyers et engage des processus d’élimination du Sida.
Selon la Directrice, l’ONU Sida aide chaque pays membre à avoir accès à la Charge Virale et des moyens de prévention et de suivi des personnes atteintes.
Elle a ajouté qu’en 2017, 47, 4% des personnes au niveau mondial n’ont pas de suppression de charge virale au niveau mondial, 52% en Afrique de l’Est et du Sud, 29% en Afrique de l’ouest et du centre. 49% au Burkina Faso et 13% au Mali.
La bonne nouvelle, dira la Directrice, l’ONU sida a pu avoir le soutien des chefs d’Etats et du gouvernement dans le combat de l’élimination du sida d’ici à 2030. Son atteinte implique l’acquisition de plus de financement pour multiplier les infrastructures afin de faciliter la prévention et les prises en charge.
Il faudra aussi lutter contre la discrimination et la stigmatisation à l’égard des malades du Sida, assurer leur protection et leur respecter.
Le secrétaire exécutif du haut conseil national de lutte contre le Sida, Pr M Maïga a dit que malgré de nombreuses contraintes liées notamment aux mouvements des populations, d’ordre de financement, le profil de notre pays dans la lutte contre le VIH Sida, reste maintenu à une prévalence de 1.1. Ça veut dire stable, la situation est maîtrisée.
Il a expliqué que dans notre pays, le risque de vulnérabilité est beaucoup trop élevé dans certaines zones que d’autres. « Des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des miniers, des vendeurs ambulants, les constructeurs de routes sont des contextes qui favorisent le sida dans ces localités »
Qu’à cela ne tienne, le Mali figure sur la liste des pays les moins avancés dans le combat contre cette maladie à ce jour. Mais il n’y a pas de quoi fouetter un chat, car « Nous sommes plus qu’engagés dans la dynamique d’élimination du Sida, d’ici à 2020. Notre pays a signé cet engagement depuis en 2015, et engage plusieurs programmes en ce sens. L’Etat a fait des efforts pour créer des fonds de lutte contre le sida, basé au ministère de la solidarité. Le traitement est gratuit, le dépistage est gratuit et les personnes atteintes sont nourries par l’Etat », a dit le Pr Maïga.
Parmi les problèmes qui entravent le combat contre le Sida de façon générale, on peut noter le tarissement de financement au nouveau mondial, et l’insuffisance de collaboration des populations. Ont informé les conférenciers. C’est pour quoi, ils ont souhaité l’accompagnement de tous, singulièrement les jeunes, afin de sensibiliser et de bien communiquer sur le dépistage, et le contrôle de la charge virale.
Pour la Directrice pays ONU-Sida, « on peut supprimer la transmission mère-enfant dans notre pays, car le nombre de femmes enceintes est connu ».
Rappelons qu’à ce jour, il y a 109 mille personnes vivant avec le sida dans notre pays, 40 mille personnes sont sous traitement au Mali. L’Etat engage près de 30 millions FCFA dans la lutte contre le Sida pour 91 files de traitement de SIDA, sans compter les points de traitements des ONG et les autres mouvements qui se sont joints au HCNLS pour combattre cette endémie.
Le médicament ne guérit pas le Sida, mais chasse le virus du sang. L’élimination du VIH et du Sida d’ici à 2030, est bien possible.
Ibrahim K. Togola
L’Humanité