L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) voit le retour de la Guinée Conakry dans ses rangs. La Guinée avait quitté l’OMVS en juillet dernier, estimant qu’elle ne prenait pas en compte ses intérêts stratégiques. Ce retour a été acté, ce jeudi 19 octobre, par la participation du Premier ministre guinéen par intérim, Bernard Goumou, représentant le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, lors d’un sommet extraordinaire virtuel de l’OMVS présidé par le Président mauritanien, Mohamed Cheikh GHAZOUANI.
Le Président de la Transition, le colonel Assimi GOITA ; le président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El GHAZOUANI, par ailleurs président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OMVS ; le président de la République du Sénégal, Macky SALL, et le Premier ministre de la République de Guinée, Bernard GOUMOU, ont échangé plus d’une heure le jeudi dernier. Le ministre de l’énergie et de l’Eau du Mali, Mme Bintou CAMARA, présidente en exercice du conseil des ministres de l’OMVS et le Haut- Commissaire de l’Organisation, Mohamed Abdel VETAH, ont aussi assisté à la rencontre virtuelle.
Il faut rappeler que le 18 juillet 2023, lors de la tenue de la 19e conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OMVS, la République de Guinée avait décidé de suspendre toutes ses activités au sein de l’organisation au motif que ses préoccupations et ses intérêts stratégiques n’avaient pas été prises en compte. Il s’agissait, entre autres, du retard.
La Guinée avait suspendu sa participation aux instances de l’OMVS le 18 juillet dernier, pour dénoncer entre autres sa sous-représentativité, un « retard considérable et l’absence de mobilisation sérieuse de financement pour le barrage hydroélectrique commun de Koukoutamba », et le fait que « les préoccupations et intérêts stratégiques de sa participation ne sont Trois mois après avoir suspendu sa participation des instances de l’OMVS, la Guinée a participé à une session extraordinaire l’organisation. Face aux critiques formulées par Conakry qui dénonçait sa sous-représentativité, cette dernière avait indiqué qu’elle travaillerait à des solutions.
Le président mauritanien s’est félicité du retour de la Guinée au sein de l’organisation trois mois après la suspension de sa participation. L’ordre du jour de ce sommet extraordinaire portait sur les développements de l’organisation et le rythme de mise en œuvre des décisions qu’elle a prises lors de son dernier sommet.
Occasion saisie par le Président Ghazouani pour souligner l’importance de l’unité de l’organisation, de la participation de tous les États membres à son développement et des efforts combinés de ses dirigeants pour développer la région et réaliser les aspirations de ses peuples à la croissance et à l’intégration économique.
« Le retour aujourd’hui de la République sœur de Guinée à la participation active et au plein exercice de son rôle central dans le fonctionnement et la réussite de notre organisation est une illustration réconfortante que nous saluons unanimement », s’est réjoui le chef d’état Mauritanien, Ould El Ghazouani, président en exercice de la conférence de l’OMVS.
Le sommet a permis d’annoncer des mesures pour prendre en compte les réclamations de la Guinée. Ainsi, la fonction de Haut-commissaire adjoint de l’organisation devrait être attribuée à Conakry, qui devrait par la suite accéder au poste de Haut-commissaire.
Conformément à cet engagement, selon le Président mauritanien, des perspectives prometteuses pointent à l’horizon après sa rencontre avec des dirigeants de la République populaire de Chine. «Je ne ménagerai aucun effort dans la promotion de notre Organisation pour la mobilisation de financements autour de ces projets», a promis Mohamed Ould Cheikh El GHAZOUANI.
Pour rappel, la Guinée a rejoint l’OMVS pour la première fois en 1963. Avant juillet 2023, elle s’en était déjà retirée en 1971. Son retour est crucial pour l’aboutissement du projet de construction du barrage hydroélectrique de Koukoutamba, qui doit être implanté sur son territoire et dont l’énergie produite doit être répartie entre les compagnies d’électricité des pays membres.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info Matin