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Omerta: «Je pars encore en quinquennal ! » : La loi du silence ou le silence de la loi ?

Certes, selon l’adage populaire, il n’y a jamais un sans deux. Mais, pour le cas d’espèce, le trois est impossible. Comme un astronaute en partance pour l’orbite situé à quelques années-lumière, notre Guide suprême repart avec un nouveau quinquennat plein de promesses. Mais avec des bagages légers et sans changement. Cependant, gare à ceux qui osent lui tenir tête.

Cette fois, les muscles sont assez forts ; car, il vient de terrasser vingt-trois lutteurs de haut rang qui ont parié vingt-cinq millions de francs CFA chacun pour un trophée incertain. Le défi était de taille et la rue refuse jusque-là de décolérer ; puisque le jeu en vaut la chandelle. Mais les dés étaient jetés et il a décidé de repartir pour un nouveau contrat de cinq ans sans ou avec les mécontents. Comme l’année de la bataille de Kirina, le mardi 4 septembre 2018 est une autre date symbolique dans l’Histoire de l’ère démocratique de notre Maliba. Un jour qui a vu une fois de plus un Président, démocratiquement élu, être investi devant l’opinion nationale et internationale. Mais, seulement cette fois n’est pas similaire à l’image de la première (2013) sur plusieurs aspects en termes de gestion de la chose publique et des questions relativement sensibles de la nation.

La remarque est peu pertinente mais elle vaut le coup d’être affirmée : il y a un peu plus de douceur et de souplesse dans les propos de l’investi malgré quelques remontrances qui ne troublent guerre ni les personnes ni les groupes sous-tendus et indexés indirectement. A quoi faut-il s’attendre maintenant que la porte de sortie est vue et connue de tous et où aucune autre manœuvre n’est possible pour s’accrocher au fauteuil magique de Koulouba ? Une des réponses probables à cette question peut être la suivante : de la musculation et de l’athlétisme dans la rue comme le cas de l’opposition qui est déjà à l’actif. Lors de la cérémonie de l’investiture, l’atmosphère était pathétique à bien d’égards. Les points saillants évoqués concernaient l’épine dorsale des maux auxquels le Mali est confronté depuis plus de deux décennies. Des maux, disaient d’autres, auxquels il n’a apporté aucune solution depuis cinq ans. Pis, affirment certains, il n’a fait qu’accentuer leur gravité.

La justice, l’insécurité, l’emploi des jeunes, la corruption et tant d’autres problèmes récurrents desquels le Malien lambda souffre, sont ses fers de lance de ce quinquennat. Il entend ne pas faire du cadeau à quiconque osant les enfreindre. Même si les interlocuteurs semblent ne pas entendre le message. Le même 4 septembre, ils (les interlocuteurs) descendent dans la rue pour faire entendre leur voix grelottante et truffée de colère et de mécontentements. Le Chef-adjoint de leur orchestre a affirmé que « l’investiture du Président sortant est de nul effet » et son mentor complète l’idée en ajoutant qu’« IBK n’est plus notre Président, il n’est plus que le chef d’un clan qui s’accroche au pouvoir par la corruption, la fraude et la violence ». Il appelle les Maliens à la résistance. C’est dire à quel point il est loin d’être reconnu par l’opposition.

Concernant la justice, le comble ne pouvait qu’atteindre le ridicule qui n’a tué personne au Mali. Les magistrats chargés de rendre cette justice sont en grève illimitée pour des revendications d’ordre salarial et sécuritaire qui datent de plus d’un an. Cette fois-ci, ils vont en rang serré de manière plus rude et inébranlable. Les Hommes en toge franchissent le seuil de la prévention, d’ailleurs dans leur lutte et ils disent ne pas retourner dans les instances juridiques si leurs doléances ne sont pas prises en compte et que leurs retombées soient immédiates. Jusqu’où va alors leur grève ? Une grève avec des multiples conséquences sur les concours nationaux et territoriaux, les dossiers urgents, le cas des populations carcérales et pour l’obtention les jugements en instance.

L’autre éperon aux pieds du petit fils de Soundjata Kéïta est constitué de la corruption, un mal qui répand sa terreur sur le Budget, le Trésor national. Il est le véritable handicap qui freine le développement de la quasi-totalité des pays de l’Afrique. Les chiffres des fonds détournés, en cinq ans, donnent froid dans le dos et inquiètent les patriotes soucieux de l’émergence du Mali. Même si le locataire de Koulouba ferme le poing et tape de nouveau sur la table, concernant ce chapitre dont nul n’ignore le drame qu’il cause.

Seul le temps peut nous édifier sur ce qui va échoir la situation dans les cinq années à venir. Pour l’heure, les plus inquiétés sont les Ministres assis dans leurs chaises éjectables.

B.M

Le Point

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